Ce que j’ai dit à Marianne. (25.03.2007)

medium_MArianne_COmpresse.jpgIl est vraiment intéressant de participer au dossier d’un magazine surtout quand ce dernier a pour objet les Antilles. En ce sens dans Marianne 517 daté du 17 au 23 mars il est résumé un entretien que j’ai donné à une journaliste. Cependant, les 45mn de tête à tête à la gare du Nord le 11 février 2007 ont été trop sommairement présentées. Réajustons ce qui est dit à la page 61 très simplement :

Premièrement concernant les chiffres ; en France il y a plus de 13 000 adventistes dont officiellement 30% sont antillais. Si on compte les antillais en prenant en compte deux générations on arrive à 60 % du total des adventistes.
D’autre part, je ne disais aucunement que les antillais sont victimes de racisme où de ségrégation. C’est la plus incongrue des formules qui ne peut qu’attirer votre courroux si vous connaissez l’adventisme. J’indiquais à la journaliste que la forte proportion d’antillais disparaît dans les lieux décisionnels de la hiérarchie adventiste. Ce n’est qu’un aspect de la problématique antillaise dans l’adventisme hexagonal.
Un autre phénomène où la problématique ethnique (antillaise surtout) revient est la répartition géographique. Dans la Région parisienne il y a en effet des lieux à forte dominante, voire avec un quasi exclusivisme antillais. D’autres espaces se distinguent par une concentration de la population autochtone, COMPARATIVEMENT, aux autres églises adventistes de la Région Parisienne. Outre la lecture ethnique, il y a là superposition d’une problématique sociale et économique. C’est l’ensemble de ces éléments, économique et sociaux qui agissent de concert et semblent avoir une résonnance ethnique. Cependant il ne faut pas nier que même dans un groupe religieux comme l’Eglise Adventiste des autochtones lisent en terme de menace la forte présence et progression antillaise. Mais il s’agit de la traduction d’une ignorance sur les particularités antillaises et sur le religieux hexagonal. Il y a là une sacrée différence avec ce que vous pouvez lire dans Marianne.
Un dernier point. Le mot "quimboiseur" n’existe pas dans mon vocabulaire pour diverses raisons. Tel est également le cas également du mot "métropole" appliqué à la France par rapport aux Antilles. Surtout dans une interview je ne les utilise pas. Qu’est-ce que je disais qui a pu laisser employer le mot de quimboiseur ? Simplement, qu’en enquêtant sur les pratiques religieuses antillaises dans l’adventisme, constatons qu’elles restent marquées par leur origine afro antillaise. L’une des illustrations demeure le fait que des adventistes, des évangélistes, des catholiques antillais, continuent, dans la discrétion de leurs frères et sœurs religieux à fréquenter les individus qui ont un rôle particulier dans le religieux afro antillais. Ici peut se glisser l’exemple du quimboiseur.
Voilà rapidement redressées quelques approximations du magazine.

09:45 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Eglise Adventiste | |  Facebook