Petite brève sur plus de 160 ans de présence adventiste dans la presse française. (28.11.2016)

Archives, Presse, Eglise adventiste du septième jour

L'Eglise adventiste du septième jour apparaît dans la presse dès le XIXe siècle en France. En 1852 dans le journal catholique L'ami de la religion du Roi, journal de revue ecclésiale (1814-1862), Henry de Courcy présente la SDA comme une secte qui remporte la palme du produit le plus honteux du protestantisme (p. 504).

Les journaux Le temps (Numéro 6590 du 7 mai 1879) et Le Gaulois (numéro 3298 du 9 septembre 1891) relatent l'installation de l'Eglise adventiste du septième jour en notant la modernité des stratégies de communication adventistes. Les tentes adventistes qui hébergent le public, le professionnalisme de l’installation, la capacité à communiquer étonnent. Globalement, la presse note l'insistance adventiste à observer le samedi comme jour de repos. Cet attrait « exotique » de la SDA attire l’attention.

Les journaux soulignaient le refus d'adventistes de participer aux activités militaires le samedi malgré des condamnations de tribunaux. Juste avant la Grande guerre, La Croix relate une condamnation en Allemagne d’un adventiste objecteur de conscience. (La Croix, 8532 13-01-1911, La Croix, 9509 du 15-03-1914, Le Journal 7789 du 23/01/1914, Paris-soir 4600, du 29/01/1936…). Ceci permet de souligner que Desmond Doss rendu célèbre dans le film de Mel Gibson Tu ne tueras point (2016) n’était pas l’unique adventiste ayant du subir des brimades au sein d’une armée lors de conflits mondiaux. Ce fut également le cas pour maintes de jéhovistes.

Le quotidien parisien Le Matin (1884-1944) dans son édition du lundi 4 février 1895, reprend dans une brève intitulée « Suprématie de la loi civile » la confirmation en appel, par le Conseil Fédéral Suisse, à des amendes les adventistes qui refusent de scolariser le samedi leurs enfants. Le Matin décrit en 1930 le baptême par immersion pratiqué par les adventistes. Cet autre « exotisme » adventiste fait plus que surprendre. Le journal le qualifie de « pittoresque ». Le Parisien dans une tentative d’analyse du rite baptismal par immersion indique l'étrangeté de l'immersion en notant toutefois qu'il s'agit d'une pratique répandue bien que globalement inconnue en France (Le Parisien 12030, 6/10/1909).

La SDA est donc initialement décrite dans la presse comme une secte en tension avec la société globale. Des journaux y voient une pratique américaine surgeon du fondamentalisme religieux. Cette image va persister mais sera enrichie par un adventisme qui répond à des attentes sociales. En effet, la SDA a été plus récemment présentée dans les médias en France au travers de ses actions sociales (ADRA), sa maison de retraite, ses manifestations culturelles et cultuelles, ses participations à des activités interconfessionnelles. Ses responsables participent à l'émission Présence protestante de la FPF et des radio confessionnelles chrétiennes. La perception de l'adventisme dans les médias français a toutefois souffert d'un fait-divers en 2011 où des individus se réclamant de le SDA furent interpellés puis condamnés en 2014 pour des faits de torture par exorcisme. Cependant l'image de l'adventisme semble rester discrète et positive.
A l'échelle internationale, la présence du célèbre neurochirurgien adventiste Ben Carson et de Ted Cruz, sénateur (époux de Heidi Cruz femme adventiste), face à Donald Trump pour les primaires républicaines aux USA en 2016 a remis la SDA en avant plan, sans pour autant changer sa perception en France (Fabrice Desplan, 2016).

L'intérêt adventiste pour la santé a été très souvent souligné par la presse. Reprenant l'étude Adventist Health Study 2, la revue Sciences et vie1 indique que l'espérance de vie des végétariens est supérieure de 10ans par rapport aux individus ayant un régime carné. En juin 2013, le journal Le Monde2 remarquait la centralité de la santé dans le discours adventiste. Le Figaro santé soulignait le 21 juin 2016 que :

L'un des premiers bénéfices identifié dans une vaste étude scientifique le fut dès 1984, dans l'American Journal of Epidemiology, après vingt années d'observation de plus de 27.000 Californiens membres de l'Église adventiste du septième jour. Des protestants dont l'hygiène de vie recommande le végétarisme ou, à défaut, l'alimentation la moins carnée possible, mais aussi de ne pas boire, ne pas fumer et de faire de l'exercice. Un bon terrain d'étude pour les épidémiologistes qui souhaitaient isoler le paramètre «viande ». Résultat: une mortalité coronarienne (cardiaque) supérieure de 60 % chez les consommateurs quotidiens de viande par rapport à ceux qui en mangent moins d'une fois par semaine.

Que retenir ? Si vous avez lu le dernier chapitre de mon lire Regards croisés sur l’Église adventiste du septième jour, la SDA reste peu abordé par la presse et reste un objet de curiosité. Cependant depuis son installation en France comme le montre 164 ans de presse écrite, elle est une organisation religieuse qui globalement est décrite comme porteuse de valeurs ajoutées. La santé, l’éducation, l’intérêt porté à la Liberté religieuse et de conscience, sont des arguments non exclusifs rapportés par la presse pour souligner l’originalité, la valeur ajoutée de la SDA.

1Voir : Sciences et vie en ligne de juin 2016 [http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20160628.OBS3518/6-q...] consulté le 28/06/2016.

2Le Monde des religions du 27/06/2013 [http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/au-coeur-du-m...] consulté le 28/06/2016

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