A découvrir ou redécouvrir "En quête d'identité. Les grandes étapes des croyances adventistes" de George R. Knight (22.04.2017)
L’ouvrage de l'historien adventiste George Knight publié en 2008 pour les francophones me semble passer trop inaperçu auprès du grand public et des adventistes. Préfacé par Neal C. Wilson ancien Président de la Conférence génrale des adventistes, En quête d'identité est très connu dans les rangs universitaires. Il est central dans l’enseignement de l’histoire de l’adventisme donné à la Faculté de Collonges sous Salève.
A sa sortie française, les éditions Vie et santé insistaient sur les différentes figures marquantes présentes dans le livre et qui allaient influencer la théologie adventiste. Mais à le relire alors que personnellement je revisite l’histoire adventiste, le livre de Knight est bien plus. Il transporte le lecteur aux premières loges des « grandes étapes de l’histoire des croyances adventistes », comme le stipule son sous-titre.
« La plupart des fondateurs de l’adventisme ne pourraient pas joindre à l’Église aujourd’hui s'ils devaient accepter les 28 croyances. » (G.R. Knight)
L’auteur commence par une observation qui m’est chère. « La plupart des fondateurs de l’adventisme ne pourraient pas joindre à l’Église aujourd’hui... ». En effet nombreuses croyances étaient rejetées par les fondateurs, James White, Joseph Bates ou J. V. Himes. Tous refusaient la Trinité et étaient des unitariens. Il en va de même pour nombres de croyances. Mais le plus intéressant est le rejet de James White d’un credo. Il refusait que l’on dresse une liste de croyances fondamentales. Impensable pour James White car ce serait construire des barrières prétextes pour rejeter des individus.
Georges Knight montre tout au long de son ouvrage comment l’adventisme est devenu une administration religieuse qui développe par luttes d’influences une théologie qui se conforme de plus en plus au christianisme. C’est vrai que l’on retient de l’histoire de la théologie adventiste les vives débats de 1888 sur la justification par la foi. Mais à lire notre auteur entre les lignes, ces débats son le propre des mouvements religieux qui se consolident. La surprise vient plus des logiques non théologiques, purement organisationnelles et qui auront des impacts sur la théologie.
Pour le sociologue ce travail est intéressant car il remet en cause l’approche magique, spectaculaire de la révélation. Derrière ce mot se cache simplement les innovations et interactions sociales. Evidemment celles-ci peuvent pour le croyant être impulsés par le divin. C’est en cela que ce livre est mémorable. Il ne met pas en cause la notion de révélation mais la démystifie permettant ainsi son analyse et sa critique.
Une chose est claire pour l’auteur et j’en suis content car il s’agit de mon cheval de bataille. L’identité adventiste est dynamique et est une construction dont tous les outils peuvent être compris.
En quête d’identité est un livre incontournable pour ceux qui veulent avoir une vision historique distanciée sur l’adventisme.
14:45 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eglise adventiste du septième jour, historique, 28 croyances fondamentales, adventisme, adventistes unitariens | | Facebook