Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une nuit pour le chantier sur les déconversions de l'Eglise adventiste

Cela fait maintenant près de deux ans que j'écoute et enregistre des déconversions à l'Eglise adventiste. Et j'arrive à une première conclusion: Le nombre d'individu qui quitte l'Eglise adventiste par constat d'incohérence théologique est quasi inexistant. Certains déclarent des critiques théologiques, mais pas d'incohérence (si on peut se permettre de faire trop rapidement une distinction entre incohérence et illogisme). C'est souvent par besoin de compléter, relativiser la théologie adventiste.

Mais le paradoxe est  que quasi 80% des individus remercient l'Eglise adventiste pour avoir transmis un savoir théologique structuré! Incroyable. Ils quittent donc l'adventisme par satisfaction du savoir et de l'expérience acquise pour un autre cadre jugé plus compatible, plus propice à un vécu en adéquation avec la théologie adventiste.  Et là, les statistiques issues des déclarations des individus sont sans appel. Des cas mentionnent une relativisation de l'importance de la personne d'Ellen White (pas de son enseignement), et une critique forte de la théorie du sanctuaire est faite (extrêmement rare mais extrêmement construite). Un autre critique est le mode de financement qu'est la dîme.

Je vous passe les critiques sur la gestion administrative de l'adventisme et les conflits de personnes. Je vais vite mais c'est là que l'on rencontre plus de raisons déclarées faisant de la rationalité bureaucratique (au sens wébérien) la principale raison des départs de l'adventisme. Ces enregistrements sont parfois difficiles à écouter et réécouter car il n'existe pas de départ sans souffrance. Il s'agit de véritables cassures relationnelles où la reconstruction est parfois difficile. Pour d'autres, c'est le constat d'une incompatibilité entre la vie privée et les objectifs ecclésiaux. Là est aussi un autre aspect. Il n'est pas de radiation sans cicatrice sur la communauté locale dont l'individu a été exclu ou s'est exclu.

Pour certains  l'entretien réalisé avec le sociologue a été l'unique échange construit sur cette cassure, faisant de l'instant (souvent répétés pour les besoins de l'enquête) un temps où la charge émotionnelle est immense. 

Les formes de déconversions sont multiples. Une véritable typologie devrait être construites à l'instar de la célèbre que j'ai réalisé sur les conversions à l'église adventiste. Mais c'est un long chantier qui demande encore de la matière nouvelle, des déconversions nouvelles à enregistrer et questionner. Des nuits de réécoutes, de saisies de réponses, d'encodage de variables à venir pour un résultat inconnu.

Les commentaires sont fermés.