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Josiah Litch annonce la chute de l’empire ottoman (de J L Chandler)

942d977bfb53342b7bae61a0ce4bdf59.jpgL’année 1840 marque le vrai début du mouvement de réveil millérite. En effet, en décembre 1839, William Miller rencontre Joshua Himes qui devient son lieutenant et l’organisateur hors pair de la proclamation du retour du Christ. Mais surtout, à partir de 1838, Miller reçoit l’appui tant espéré d’un certain nombre de pasteurs, notamment de Josiah Litch qui va annoncer ce message avec une plus grande force.

 

Une prédiction audacieuse

Au début de l’année 1838, Dr. Josiah Litch (1809-1886), un médeçin et un pasteur méthodiste de la ville de Philadelphie en Pennsylvanie, lit à la requète d’un ami un livre de William Miller dans le but de réfuter ses arguments. A sa surprise, il est totalement satisfait. De son propre aveu : « Les arguments étaient si clairs, si simples et en outre si scripturaires ». Il adhère immédiatement au mouvement millérite.

Ayant le goût de la recherche et de l’écriture, Litch écrit en avril 1838 un petit ouvrage intitulé « Le cri de minuit ». En juin 1838, il publie un livre de 204 pages, « La probabilité de la seconde venue du Christ vers 1843 », dans lequel il présente son interprétation de la sixième trompette d’Apocalypse 9. Une trompette symbolise l’annonce d’un évènement politique majeur de l’histoire. Litch prédit que la chute de l’empire Ottoman (la Turquie) aura lieu en août 1840. Si cela se produit comme il le pense, la démonstration sera faite qu’un « jour » dans une prophétique symbolique (un principe d’interprétation durement attaqué par les détracteurs de Miller) représente vraiment une année.    
C’est très osé ! A l’époque, l’empire Ottoman est la plus ancienne grande puissance du monde (environ 560 ans d’existence). Osman 1er le fonda en 1281. Seuls l’empire colonial britannique ou l’empire russe peuvent rivaliser en superficie ou en puissance. Il n’y aucune raison de croire, et personne ne peut imaginer, que ce royaume légendaire puisse s’effondrer. Certains millérites, même parmi ceux qui acceptent l’interprétation de Litch, tremblent de peur à l’idée que cela ne se réalise pas comme il l’affirme. Mais cette perspective ne l’effraie pas. Il rend publiques ses vues sur la Turquie. Il annonce la nouvelle autant qu’il peut. Son livre crée une sensation générale. Les journaux diffusent la prédiction. Elle est l’objet des discussions des clubs déistes et humanistes. On suit de près l’actualité.
Depuis plusieurs années, Mahmud II, le sultan ottoman, est en guerre contre Mehemet Ali, le pasha d’Egypte. En 1838, les choses semblent revenir à la normale entre le sultan et son vassal égyptien. La révolte égyptienne est maîtrisée. L’Egypte signe la rédition en acceptant de payer un tribut à la Turquie : la somme massive de 750 millions de dollars. Mais c’est une ruse ! Les hostilités reprennent dès l’année suivante. L’Egypte capture presque toute la flotte turque et décime l’armée d’Abdülhamid Ier, intronisé le 1er juillet 1839 comme nouveau sultan ottoman.
En février 1840, Josiah Litch affine l’interprétation d’Apocalypse 9 en plaçant l’accomplissement de la prédiction à une date d’une précision absolue : la chute de l’empire ottoman se produira le 11 août 1840. Comment arrive-t-il à cette conclusion ? En connectant la prophétie à l’histoire. William Miller et lui pensent que les prophéties de la cinquiè-me et la sixième trompettes d’Apocalypse 9 (et leurs deux périodes prophétiques) se rapportent à l’empire ottoman.

Litch situe « les cinq mois prophétiques de tourment » (150 années) de la cinquième trompette aux débuts de l’empire ottoman. Pour lui, cette période démarre le 27 juillet 1299 quand Osman 1er  s’élance dans sa première conquète militaire. En ajoutant 150 ans à cette date, Litch aboutit au 27 juillet 1499. Jean VIII Paléologue, l’empereur romain d’orient, meurt, et à cette date son frère Constantin XI Paléologue (le dernier empereur romain d’orient) lui succède. Mais il est couronné avec la permission du sultan ottoman. Car l’empire romain d’orient a perdu sa puissance et son indépendance. Les Turcs ont le pouvoir. Litch pense que « l’heure, le jour, le mois et l’année » prophétiques de la sixième trompette annoncent la fin de l’empire ottoman. Convertir cette période prophétique en temps réel est un peu technique mais ce n’est pas très compliqué :

Une année prophétique = 360 jours (une année juive) = 360 ans

Un mois prophétique     = 30 jours (un mois juif)  = 30 ans

Un jour prophétique      = Un jour  = 1 an         

Une heure prophétique  = 1/24 d’un jour

        soit 24/360                        = 15 jours

                       Total : 391 ans et 15 jours

 

En ajoutant 391 ans et 15 jours au 27 juillet 1449, on obtient la date du 11 août 1840. Les gens attendent ce jour avec grand intérêt.

 

Août 1840 et le réveil millérite
Mehemet Ali, le pasha d’Egypte, se prépare à passer à l’attaque. Il a clairement l’intention de s’emparer de Constantinople, la capitale ottomane. La Turquie n’a aucune chance de lui résister. Certaines grandes puissances européennes (l’Angleterre, l’Autriche, la Prussie et la Russie) surveillent de près les évènements. Elles ne veulent pas que l’Egypte devienne aussi puissante. Le 15 juillet 1840, elles tiennent un sommet et forcent la Turquie à accepter leurs décisions. Elles adressent un ultimatum à l’Egypte : au 11 août au plus tard, elle doit évacuer toutes les régions de l’empire ottoman qu’elle contrôle, sauf la Syrie. Menaçé d’un conflit avec la coalition européenne, Mehemet Ali cède. Le 11 août 1840, un traité est signé ! Il restricte le pouvoir du pasha à l’Egypte et à la Syrie, et le contraint de rendre les navires de guerre turcs. Mais surtout, la Turquie devient un protectorat des nations européennes coalisées. Sous leur tutelle, l’empire ottoman perd sa puissance avant d’être complètement dissous en 1922. L’évènement a un effet retentissant sur les esprits. Il intensifie l’intérêt du public pour l’étude prophétique. Josiah Litch rapporte qu’en l’espace de quelques mois, il reçoit plus de mille lettres d’incroyants, notamment des présidents de clubs déistes et humanistes. En substance, ils s’expriment souvent de la sorte : « Nous savons que les commentateurs des prophéties bibliques citent souvent les pages poussiéreuses de l’histoire afin de valider leurs affirmations sur l’accomplissement des prophéties mais dans ce cas précis nous avons les faits vivants devant nos yeux ».

Un grand réveil spirituel se produit. Selon le Methodist Year Book, “Il y a 256 000 conversions aux Etats-Unis entre 1840 et 1844 » subtantiellement liées à la prédication de William Miller. Des méthodistes, des baptistes, des épiscopaliens, des presbytériens, des catholiques, des luthériens et des incroyants en grand nombre adhèrent au mouvement millérite. C’est dans la lignée des grands réveils protestants conduits par Jonathan Edward, George Whitefield, John Wesley et Charles Finney. Le phénomène ne se limite pas seulement à l’Amérique. L’appel est aussi entendu dans d’autres nations.

Depuis lors, comme résultat d’une étude continue d’Apocalypse 9, les exégètes adventistes ont découvert certains problèmes dans l’interprétation de Josiah Litch. Les 150 ans de conquète arabe en Méditerranée (612-762), plutôt que le début de la conquète ottomane, correspondent mieux aux détails du texte de la cinquième trompette. Mais sur le point essentiel du déroulement historique des 391 ans et 15 jours, l’interprétation de Litch sur la sixième trompette demeure appropriée. 

Une vision théiste de l’histoire
Au-delà du caractère sensationel de l’accomplissement des prophéties bibliques, les commentateurs millérites soulignent le plus important, c’est-à-dire la vision théiste (du mot theos, « Dieu ») de l’histoire. A l’instar de Voltaire, les déistes soutiennent que Dieu est un être très lointain qui ne s’intéresse pas et qui ne s’occupe pas de notre planète Terre, insignifiante et dérisoire à l’échelle de l’immense univers. Pour les humanistes, les évènements n’ont pas de signification particulière (mais plus tard, les marxistes élaboreront une compréhension matérialiste « eschatologique » de l’histoire). Pour les millérites, les prophéties révèlent que Dieu est derrière les coulisses invisibles de l’histoire. Il est au centre de son déroulement. Pour la Bible, l’histoire, c’est l’histoire du salut de l’humanité. C’est ce que Dieu met en oeuvre pour sauver un monde déchu. Les évènements ne sont pas une suite anodine et décousue de faits sans relations et significations. Les êtres humains ont une grande importance aux yeux de Dieu. Par Jésus-Christ, il s’est introduit directement dans l’histoire terrienne et, à la croix, il en a changé le cours. Il la conduit vers son point culminant : le retour du Christ. Dans le respect de la liberté humaine, Dieu dirige l’histoire. Les millérites en ont la conviction :

« Loué soit Dieu dès maintenant et à toujours, car à lui appartient la sagesse et la force. Il fait changer les temps et les circonstances, il renverse les rois et élève les rois. Il donne la sagesse aux sages et, à ceux qui savent comprendre, il accorde la connaissance. Il dévoile les choses profondes et secrètes ». (Daniel 2.20-22)

« Le Seigneur, l’Eternel, n’accomplit rien sans avoir révélé ses plans à ses serviteurs, les prophètes ». (Amos 3.7)

Ainsi pour les millérites, les prophéties bibliques brossent un tableau général de la direction de l’histoire. Elles n’entrent pas dans chaque détail de l’actualité. Elles prédisent seulement les évènements majeurs qui jalonnent l’histoire du salut comme un fil rouge. Elles se limitent aux acteurs principaux. Elles servent à guider, à encourager et à renforcer la foi des croyants. 

 

Le théologien du mouvement millérite
Avec William Miller, Josiah Litch est le plus grand théologien du mouvement millérite à cause de son interprétation des prophéties, de sa redécouverte des doctrines de l’immortalité conditionelle et du jugement investigatif. Sa contribution au millérisme est essentielle. L’accomplissement de la prédiction du 11 août 1840 est une raison majeure de l’engouement populaire pour le retour du Christ. Elle explique en partie pourquoi le millérisme prendra autant d’ampleur. Désormais, les gens prennent au sérieux l’annonce de la venue du Christ. A partir de ce moment là, l’intérêt et l’opposition aux prophéties bibliques iront de pair en s’accroissant.

Commentaires

  • jai juste une kestion ki etient les prussiens

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