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Les raisons au Non de la Martinique et de la Guyane

REFERENDUM OUTRE MER.jpgCe n'est pas un secret, j'aime lire le journal La Croix. Déjà je suis certain de ne pas y trouver des informations que je fuis. Mais ce qui fait que j'en parle rapidement ce matin est la Une du numéro 38560 de ce mardi 12 janvier. « Outre-mer, la peur de l'inconnu ». Le titre est certainement plus accrocheur que réaliste. Il épouse l'ensemble des autres analyses sur le Non, non, non, des martiniquais et des guyanais au référendum de dimanche. Cependant à bien lire les colonnes l'analyse est plus nuancée que le titre peu laisser apparaître. Dominique Quino, l'éditorialiste a en de nombreux points vue juste. Que dit-il ?

 

 

Il faut dépasser « une lecture cynique du résultat » qui conclurait que « les « lecteurs  ont craint un désenchentement de la métropole et une baisse des financements (minima sociaux, etc.), soutien plus faible de la part de l'Europe dont les font sont très présents dans ces régions ». C'est d'ailleurs l'explication des tenants du Oui. Il est vrai, comme le signale Christiane Taubira sur de nombreux médias et dans le Croix qu'un discours de peur a été distillé par certain partisans du Non qui instrumentalisaient le désengagement de l'Etat. Mais il faut aller plus loin comme l'indique Dominique Quino : et si ce « Non signifie également un attachement plus grand à la France ? »
Rajoutons que ce Non, de mon avis, est une excellent preuve de la lucidité des territoires d'Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane et singulièrement Saint Martin, Saint Barthélémy). Alors qu'elles ont suivis les souhaits des groupements protestataires menés par les organisations d'influence indépendantistes, elles n'ont pas suivis ces dernières qui soutenaient le Oui ouvertement ou sur le bout des lèvres. Comme si elle reconnaissance à ces organisations une réelle expertise dans la protestation sociale, mais ne les créditent pas quand il s'agit de construire un projet politique commun.
Le précédent référendum de 2003 avait produit le même résultat en Guadeloupe et en Martinique. Faut-il conclure que les DOM ne savent pas où elles vont et ont peur de l'avenir. Mais non. Elles savent où elles ne veulent pas aller et c'est déjà excellent. L'échec politique local et national est de ne pas pouvoir proposer une voie qui prend en compte l'attachement à la France et les particularités insulaires. Pour cela ces territoires attendent l'émergence d'une classe de dirigeants porteurs et concrétiseurs (si on peut se permettre le terme) d'espoirs. Et là, la route est encore longue.
Le Non n'est donc pas une réponse de la peur ou un attentisme. Il est une injonction à la responsabilisation des politiques et des organisations syndicales. Elles voulaient pour la plupart que les populations donnent un blanc-seing. Mais comme tous les individus rationnels les populations d'Outremer veulent juger sur pièces. D'abord le projet politique, puis le vote. C'est le contraire qui était proposé. L'étonnant dans tout cela c'est qu'une classe politique dans son ensemble ait pu penser que le contraire est possible !

 

 

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