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Huitième rapport du Département d'Etat Américain sur la liberté religieuse

medium_Condoleezza_Rice.jpgCe vendredi 15 le Département d’Etat (D.E)  Américain a publié la huitième édition annuelle de son Rapport sur la liberté de religion dans le monde, qui couvre la période allant de juillet 2005 à juillet 2006. Ce rapport résume les dispositions prises par le D.E pour promouvoir la liberté religieuse. Conformément à la loi de 1998 qui établit les obligations du rapport, ce dernier résume les « actions de gouvernements qui font obstacle à cette liberté, notamment la répression de l'expression religieuse, la persécution religieuse et la tolérance de la violence à l'encontre des minorités religieuses ». La loi de 1998 oblige le D.E à établir une liste de pays qui ont « commis ou tolérés des infractions particulièrement graves à la liberté de religion ». Doivent être désignés comme des « pays particulièrement préoccupants » (PPP) qui aujourd’hui sont pour le D.E l'Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, l'Érythrée, l'Iran, le Soudan et le Vietnam.
Le rapport s’appuie sur un concept fondamental permettant de définir l’atteinte par un Etat à la liberté religieuse. Il y a abus lorsqu'un gouvernement réprime l'expression religieuse d'une population qui pratique de manière pacifique, sous prétexte d'atteinte à la sécurité nationale. Fait intéressant le rapport considère que la lutte contre le terrorisme ne doit pas justifier les atteintes à la liberté religieuse (intéressant n’est-ce pas ? Passons !).

medium_usdseal.2.jpgLe rapport met en évidence des infractions de cinq types à la liberté religieuse, dues à la position dominante d’un Etat. Le premier « se rapporte aux régimes totalitaires et autoritaires qui cherchent à contrôler la pensée et l'expression religieuses. Ils considèrent certains groupes religieux, voire tous, comme des ennemis de l'État en raison de leurs convictions religieuses ou de leur indépendance vis-à-vis de l'autorité centrale ». Pour le D.E il est important de distinguer « les groupes de croyants qui expriment des doléances politiques légitimes et ceux qui détournent la religion et l'utilisent pour prôner la violence contre d'autres groupes religieux ou l'État ». Le deuxième type d’infraction a trait à l'hostilité de l'État envers des religions minoritaires ou non approuvées. « Ces États appliquent une politique visant à exiger que les croyants abjurent leur foi, à provoquer l'exode de membres de certains groupes religieux ou à intimider ou à harceler certains groupes ». Tel est le cas du Soudan par exemple. Un troisième type est la passivité de l’Etat. Il recouvre les situations où l’Etat n’intervient pas pour protéger des religions minoritaires, même lorsqu’Il dispose d’un arsenal législatif pour cela. Dans un quatrième type le rapport regroupe « les infractions liées à l'adoption de lois discriminantes ou de mesures qui favorisent telle religion majoritaire et désavantagent les minoritaires ». Le dernier type dénonce les pratiques étatiques qui répriment « certaines religions en les classant parmi les cultes ou sectes dangereux est une forme commune d'abus, même dans les pays où la liberté de religion est par ailleurs respectée ».
Deux enseignements à la lecture du résumé de ce rapport semblent importants. Premièrement des critères du D.E semblent pouvoir se retourner contre la politique américaine, malgré les tentatives maladroites de cette dernière de distinguer lutte contre le terrorisme et lutte contre l’Islam ! De fait, les pays visés par ce rapport sont des pays musulmans. Les pays considérés comme non muslmans sont nommés pour des raisons géopolitique (Corée du Nord) ou politico-économique (Chine). Cependant il faut concéder que dans les pays visés il existe une véritable discrimination religieuse. Aujourd’hui seul le D.E semble affronter, dans le cadre général de la politique américaine, ces atteintes aux libertés (faudrait-il encore expliquer pourquoi). Le deuxième enseignement est à rechercher dans quelques lignes de ce rapport qu’il faut relier au rapport de l’an dernier. Le rapport 2005 indiquait que certains gouvernements de l'Europe de l'Ouest continuent de recourir à des lois et à des pratiques restrictives en désignant certaines religions minoritaires comme des « sectes » et des « cultes » dangereux. Nommément le rapport site la Belgique et la France qui s’est doté d’un organisme (MILS, puis MIVILUDE) pour lutter contre les sectes (ou dérives sectaires). Le rapport 2006 continue sur cette constatation pour noter les difficultés rencontrées en France par des groupes religieux minoritaires (Sciences Chrétienne, Eglise de Jésus-Christ des derniers temps –Mormons…). Cette constatation résulte types quatre et cinq qui permettent de cibler l’attitude française.
Pour ceux qui viennent ici souvent, ils savent que j’estime légitime la création d’un outil garantissant les libertés, mais maladroite, doctrinale, scientifiquement absurde la logique de la MIVILUDE. Tout cela, pour cette fois, donne raison aux Etats-Unis, qui dans ce domaine peuvent, malgré leurs dérives, donner des leçons sur la liberté religieuse. Car comme le note le rapport 2005 « la recherche de la liberté religieuse encourage les autres libertés, notamment les libertés d'expression, de réunion et de conscience. Lorsqu'on sert la cause de la liberté religieuse, on favorise la démocratie ». De ce point de vue le maintien d’un pluralisme religieux est essentiel. Pour cela il faudrait un Etat qui en garantirait l’existence dans le respect des libertés publics, individuelles et en s’affranchissant des fanatismes et fausses conceptions scientifiques. Aujourd’hui c’est malheureusement le cas en France, ou particularisme religieux = secte. C’est tellement plus simple (et sectaire) ainsi que d’étudier les particularismes en question.

Commentaires

  • j\'apprécie votre article et aimerais en savoir davantage concernant le dernier rapport de la mivilitudes (avril 06) et les assemblées evangéliques; constatez à la suite de jA de clermont par exemple, un \"durcissement\" ? comment anlysez vous ce dernier rapport?
    je vis à l\'ile de la réunion et certains propos du rapport, notamment en ce qui concerne la relation à la maladie me semblent tellemment éloignés des conceptions locales; s\'il fallait se méfier de toute assemblée de prière invitant à croire à la guérison par la foi.... je ne sais pas quel groupe échapperait à la suspiscion!
    merci de votre réponse
    valérie

  • Nul ne doit être inquiété en raison de ses convictions religieuses?
    Il me semble que la France s'est bien éloignée de l'héritage des 'Lumières'... Car notre pays- par aïlleurs si donneur de leçons en matière de droits de l'homme-,inquiète beaucoup tant en interne qu'à l'extérieur. Et que dire de la 'Milvude' ?.. Peut-être qu'il faudrait la renvoyer au siècle des ténèbres pour - et c'est un euphémisme- n'avoir pas briller par ses lumières et n'avoir donné de la France qu'une image teintée d'intolérance et de préjugés digne d'un autre temps. Car sous prétexte de lutter contre des dérives bien définies, c'est à une vrai "chasse aux sorcières" qu'on eut droit nos concitoyens. Les sorcières de Salem ou les ursulines de Loudun n'y auraient pas vu grande différence (si ce n'est que nous sommes au XXI S. Et ne croyait pas que je grossis ici le trait! Si l'envie vous prenez de regarder les vidéos de la dernière enquête parlementaire, vous vous en rendriez vite compte.
    Notre pays méritait mieux que ça. Et j'ose espérer que la France choisisse une voie digne de son histoire et de son intelligence. Car en ayant choisi la voie passée, c'est à la fois les libertés publiques et individuelles auxquelles on a porté atteinte.

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