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Le Président des Eglises Adventistes aux Antilles: leçon à une France

00301ab7696406cecb3428352a0aa737.jpgLe W.E dernier le Pasteur Jan Paulsen, Président de la Conférence Générale des Eglises Adventistes était aux Antilles. Loin d’être un épiphénomène, je suis surpris de voir que les medias s’intéressant aux Antilles en font que très peu de cas en France.

Comparativement à ce qui se passe dans l’hexagone, l’Eglise Adventiste (et de nombreuses autres organisations religieuses) n’a pas de difficulté à obtenir l’usage d’un vélodrome et surtout de le remplir. D’ailleurs ce n’est pas une première. Dans la foultitude d'exemples notons entre autre qu'en 2006, le pasteur Bibrac (que je me rappelle avoir rencontré au sein de l’Eglise de Sandy Ground de Saint Martin) remplissait le vélodrome de la Guadeloupe avec toute une équipe d’assistants et de professionnels.
De France, on s’attendrait à voir pointer, comme remarqué au stade Bollaert de Lens concernant les Témoins de Jéhovah, des groupes antireligieux souligner les succès adventistes dans des lieux de rassemblement. Mais ce silence fut sage de la part des des groupuscules qui raisonnent le religieux en terme de danger. En effet, la venue aux Antilles du plus haut responsable adventiste a non seulement mobilisé toutes les communautés adventistes, mais a surtout montré encore la place particulière du religieux dans l’espace antillais, loin de tout conflit avec la société global. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de réticence, ou de réaction négative, voir vindicative contre de telles manifestations. Elles ne sont simplement pas la règle. D'ailleurs, notons simplement quitte à surprendre, que l'adventisme aux Antilles a une visibilité sociale forte (comme le manifeste l'imposante manifestation au Vélodrome de Gourde Liane de la Guadeloupe et à la Martinique) tout en demeurant profondément attaché à la laïcité, comme espace qui garantirait les libertés, dont celle du culte. 

Encore une fois, dès Antilles se dresse une véritable leçon de tolérance religieuse que ferait bien d’écouter de nombreuses voix en France. Dommage que les échos de cette leçon ne soient pas plus diffusés. Il faut dire que dès Antilles les médias préfèrent les troubles sociaux ou les cartes postales en ignorant les apports républicains qui viennent des départements d'Outre Mer.

Commentaires

  • Lors de sa visite aux Antilles, Jan Paulsen s'est adressé le 18 mai au vélodrome aux adventistes de la Guadeloupe et le sabbat 19 mai au stade de Dillon à Fort-de-France aux adventistes de la Martinique. Cet évènement a naturellement attiré l'attention des autorités, des médias locaux et des non-adventistes (certains se sont aussi déplacés pour l'écouter).

    Ce n'est pas une première. Deux présidents de la Conférence Générale visitèrent dans le passé les Antilles (Pierson et Folkenberg). L'affluence et l'accès à ces grands lieux de rencontre ne sont pas une surprise non plus. Après tout, l'adventisme est la deuxième religion à la Martinique et la troisième à la Guadeloupe. Les adventistes sont connus, estimés et respectés par la population.

    D'une manière générale, la différence entre les Antilles et la France se situe au niveau de la place accordée à la religion. L'expression religieuse est plus ouverte et la tolérance plus grande aux Antilles - bien que cela n'allait pas de soi car les tensions furent parfois vives autrefois - parce que la religion est perçue comme un élément globalement positif du tissu social.

    Je crains que le terme "laïcité" soit devenu en France, pour certains extrémistes (humanistes), un synonyme, une sorte de mot-code ou de ralliement qui le définit comme le droit de restreindre la religion à la sphère purement privée. En gros, pratiquez votre religion de manière invisible. Ne nous génez pas. Ne faites pas de prosélitisme (le vilain mot). Ceci ne favorise pas l'expression libre des religions, notamment des plus minoritaires. C'est la définition la plus étriquée qui soit.

    Dans d'autres pays, on donne un sens plus large à la laïcité. Aux Etats-Unis par exemple, la constitution déclare que l'état ne doit pas favoriser une religion par rapport à une autre (donc pas de religion nationale) mais ne doit pas non plus restreindre la liberté de culte (visible ou non, prosélitisme ou non). C'est le fameux "mur de séparation de l'Eglise et de l'état" selon l'expression chère à Jefferson. Cette séparation n'est pas négative car on considère que la religion favorise la moralité et qu'elle est bénéfique à la société.

    Donc vous avez raison de souligner que la laïcité doit être un vrai espace de liberté et de tolérance dans le respect des valeurs démocratiques de la République.

  • suite et fin :

    des antillais soit plus que respectable. La métropole n'est bien sur pas épargnée par ce phénomène mais je suis sur que je ne vous apprends pas cela.

  • Bonjour,
    Tout d'abord merci, votre article m'a intéressé selon
    plusieurs aspects. J'ai par conséquent quelques questions naïves à vous poser.
    J'aimerais tout d'abord vous affirmer ma plus grande subjectivité à l'égard des antilles étant donné que je ne connais malheureusement pas ce lieu. "dès Antilles se dresse une véritable leçon de tolérance religieuse que ferait bien d’écouter de nombreuses voix en France." Il semble en effet important de préciser "religieuse" dans cette phrase car j'ai oui-dire que la tolérance des moeurs n'était pas toujours respectée aux antilles par exemple vis a vis de la communauté gay et lesbienne, bien que moins bafouée que chez nos homologues carribéens anglophones il est vrai.

    "l'adventisme aux Antilles a une visibilité sociale forte" citation du commentaire de Jean-Luc Chandler :
    "Après tout, l'adventisme est la deuxième religion à la Martinique et la troisième à la Guadeloupe. Les adventistes sont connus, estimés et respectés par la population." D'une maniere générale, sans vouloir parler nécessairement de religion, de culte ou meme de moeurs, il serait possible de constater ensemble que la réelle tolérence existe souvent pour les entitées les plus représentées bien que cette effort de tolérance de la part des antillais soit plus que respectable. La métropole n'est bien sur pas épargnée par ce phénomène mais je suis sur que je ne vous apprends pas cela.

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