Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un nouveau recueil de chants "Donnez-Lui Gloire" à usage des adventistes francophones européens

7a354b659610c3820830910fe99daf8c.jpgLa présente note fut réalisée en mars 2007 lors de la sortie du nouveau recueil de chants de l'Eglise Adventiste. Je vous la livre telle qu'elle fut conçue avec des six mois de retard. Pour bien l'appréhender, remontez dans le temps et considérez-vous dans l'actualité de la sortie d'un ouvrage liturgique attendue.

Après moult débats, réflexions, l’Eglise Adventiste a porté de profondes modifications à son principal recueil de chants, pour donner naissance à un nouvel ouvrage Donnez-Lui Gloire . Le nouveau recueil reprend certains chants de l’ancien, en modifie quelques-uns, délaissent d’autres et fait entrer de nouveaux cantiques. Tout cela en passant de 654 chants à 520. De fait, un important travail de sélection fut réalisé. S’adjoint une modernisation de la présentation avec cet agréable lexique biblique.

Le changement de recueil n’est pas anodin dans une église comme la SDA. Le chant est l’une des expressions liturgique qui structure les discours et le symbolisme adventiste. Dès le début de l’organisation il accompagna les prédicateurs. De l’époque millérite, qui précéda l’adventisme, on retrouve même des fresques chantées que tenaient les individus lors de grands rassemblement. Cette forte présence du chant est plus largement un héritage chrétien, protestant et des cultures dont étaient issues les convertis à l’adventisme. A cela s’ajoute une construction théologique fort complexe. De tout cela (et de bien d’autres) l’adventisme est une « église du chant ». Certaines de ses chorales sont reconnues mondialement. Des groupes et solistes sortent de ses rangs.
Sous différentes formes le chant rempli plusieurs fonctions dans l’adventisme. La première est sacrale. Le chant accompagne tous les rituels et fait partie intégrante du symbolisme adventiste. La deuxième fonction est sociale. Les cantiques participent à renforcer les liens sociaux entre les individus. Tel est le cas évident des rencontres de jeunes. Une autre fonction est celle de la démarcation dans le champ religieux. Avec ses groupes (notamment de Gospel) l’adventisme se spécifie comme étant un épicentre des évolutions du Gospel intra ecclesia (dont les liens deviennent de plus en plus fort avec le Gospel grand public). Aux Antilles par exemple et particulièrement en Guadeloupe, le Gospel est principalement dynamisé par des adventistes et se tourne avec eux vers le grand public. Les concerts de groupes adventistes mobilisent d’ailleurs les plus grandes salles de spectacles et on retrouve des individus de toutes les sensibilités religieuses. Avec le chant, l’adventisme a une activité sacrale propre à toute organisation religieuse, mais marque également son empreinte sur l’environnement social. A Lille par exemple, c’est un groupe de sensibilité adventiste, Alizés Gospel, qui chantera à l’occasion de la Commémoration officielle des abolitions de l’esclavage, lors d’un concert gratuit de Gospel à l’Hôtel de Ville. Tel sera le cas à la Ville de Roubaix. Nous pouvons encore rajouter des fonctions et prendre des exemples pour marquer l’omniprésence du chant dans l’adventisme. Rajoutons juste que cette omniprésence fait du chant un élément qui fait partie intégrante de la relation des individus à la divinité dans l’adventisme. De fait, en sus de tout ce que je viens de dire, modifier le recueil Hymnes et Louanges était de mon avis un travail titanesque. N’oublions pas que les traditionnels problèmes de droits viennent s’y greffer. Avec l’ancien Hymnes et Louanges, les individus avaient leurs repères. Lors d’une observation sociologique, il y a quelques temps de cela nous pouvions distinguées les habitués et les "nouveaux" à partir de leur manière de chanter. Les anciens connaissaient les chants par avance. Quand ils avaient l’Hymnes et Louanges ils s’y référaient sporadiquement. Beaucoup connaissaient les chants à leur simple numéro. Il faudra maintenant quelques temps avant de revoir ces automatismes.
On aurait pu craindre comme l’indique l’introduction du nouveau Donnez-Lui Gloire, une querelle entre anciens et modernes. Outre quelques questions inhérentes au changement, tel ne fut pas le cas. Pas de conflits tant le changement de cantiques était attendus des membres. Il est fort à penser que ce nouveau recueil destiné aux membres de la France, de la Belgique, de la Suisse et du Luxembourg, va, comme l’ancien Hymnes et Louanges, s’imposer dans l’espace francophone. Visiblement les membres de la commission étaient sensibilisés face à ce risque puisqu’ils écartèrent ou modifièrent les textes centrés sur l’Europe. Plus largement la grande spécificité de Donnez-Lui Gloire est l’ouverture de chants qui proviennent de différents points du globe et qui se sont imposés dans l’espace adventiste. Cette ouverture est capitale. Elle démontre bien, de nouveau que l’adventisme est bien dans l’espace protestant moderne avec des clins d’oeils aux influences de J.E.M par exemple. Cela permet de dire que depuis toujours les chants dans l’adventisme résultent d’influences et d’ouvertures. La première s’est illustrée avec l’introduction, parfois difficile, de recueils provenant d’autres églises protestantes. La deuxième, l’ouverture est une acceptation des influences mais en modelant les chants aux contraintes de l’adventisme. Ainsi dans l’Hymnes et Louanges les rédacteurs indiquent avoir intégrés des chants de communautés évangéliques. Les adaptations qu’ils réalisèrent étaient d’une haute qualité, mais étaient largement perfectibles. Ainsi des chants de l’école du dimanche ne concordaient pas bien avec la perspective sabbatiste de l’adventisme.
Des regrets se manifesteront certainement face au nouvel Donnez-Lui Gloire. J’entendais des fans des grands chœurs d’Hommes noter la faible représentativité de tels chants. D’autres indiquaient le rajeunissement sous entendant une modernisation. Mais très certainement les deux cantiques, cohabiterons durant plusieurs années. Déjà l’ancien par manque de modernise cohabitait avec le J’aime l’Eternel qui est devenu ainsi un outil de référence dans la liturgie adventiste, notamment à destination des jeunes. La cohabitation de recueils est ancienne dans l’adventisme. Si paradoxal que cela puisse paraître (ou complémentaire), je me rappelle très bien de cette église dont la chorale, dès 1987 (1988), utilisait le "Sur les Ailes de la foi".
La réflexion sur les chœurs d’hommes permet de noter un des grands changements entre ces deux recueils. Le premier était encore profondément marqué par l’histoire du protestantisme européen, de l’influence de l’Amérique, cadre de naissance de l’adventisme. De fait, des fresques sur des séquences historiques y avaient une place. Tel est l’exemple du fameux chant Le colporteur Vaudois. Le nouveau recueil laisse plus de place aux chants connectés aux réalités que vivent les individus. Quelles soient autour des postures d’adoration, des difficultés de la vie de tous les jours, des moments récréatifs ou tout simplement d’actes comme la bénédicité. C’est un choix qui se défend puisque plus praxéologique. Il est plus en phase avec le vécu des individus. L’ancien Hymnes et Louanges faisaient la part belle à l’advent. Beaucoup de chants étaient centrés sur le retour du Christ. Ils jouaient parfois le jeu de construction fictive (au sens très noble du terme) pour rendre pétillante cette croyance. Les Chœurs d’Hommes peuvent aussi être vus (pas uniquement) sous cet angle.
Ce choix fait du nouveau Donnez-Lui Gloire, un recueil où l’adventisme tout en étant dans le protestantisme marque son autonomisation. L’Eglise Adventiste garde, malgré son ouverture aux influences, la maîtrise du choix des chants qui s'y expriment, notament lors des cérémonies. De plus ces chants participent aux rapports des fidèles aux croyances. L’enjeu était donc élevé. Il fut visiblement atteint. Maintenant il devra passer la barrière de l’usage. Et là Donnez-Lui Glore semble avoir tous les éléments pour s’imposer. Déjà le groupe en a fait une forte promotion interne. Les pasteurs l’utiliseront et les membres l’espéraient. Surtout, les paroles et musiques prennent en compte 1) l’évolution de la théologie adventiste, 2) la mixité des populations adventistes, 3) une modernité dans les différentes entrées (cf. les excellents lexiques) et 4) les influences maîtrisées. Ces quatre éléments que je note trop rapidement (j’aurai du centrer sur eux la réflexion) renforceront l’identité adventiste. Celle-ci se consolidera vraisemblablement dans l’espace européen et francophone tout en étant ouverte et influente.

Commentaires

  • Il y a t-il des modes musicales spécifiques à l'église adventiste ? Merci

  • Sur Amazon ce recueil n'apparait pas. Où le trouver ?

  • je trouve bien vos recherches sur l eglise dont je suis membre que Dieu vous benisse

  • Murielle, le recueil est sur le site des éditions vie et santé. le site est www.viesante.com

  • Bonjour je viens de me procurer le recueil de cantiques Donnez lui gloire
    Pouvez vous me dire s il existe des cd accompagnant ce recueil ou des versions MP3

    Merci

  • Pour ceux et celles qui voudraient avoir les cantiques de « Donnez-lui Gloire » en fichiers Midi ou MP3.

  • Comment pouvons nous trouver ce nouveau recueil de chants "Donnez-Lui Gloire" à usage des adventistes francophones européens ici en Afrique?

    Nous sommes des Adventiste du 7ème jour en RDC/Goma.

Les commentaires sont fermés.