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Sociologiser au crible d'adventistes

64af6a99111a378fb5c442035cd122e4.jpgIl est bien beau de proposer un regard de l’adventisme au travers de ce blog. Mais il faut le courage de se poser la question inverse. Comment est perçu, vu ce blog par des adventistes ? Tout de suite notons que le but n’est pas de voir s’il existe un plébiscite et éventuellement de le rechercher s’il n’existerait pas. Allez courage et disons les impressions que des adventistes nous font parvenir directement. L'exercice peut ressembler à une flagélation parfois mais il est certainement nécessaire.

Premièrement il faut noter que les réactions de vives voix proviennent d’individus qui connaissent déjà mon goût pour la recherche ou de chercheurs. Leur regard est donc souvent technique pour les chercheurs ou complaisant pour les premiers.
Mais ce qui est intéressant finalement, se sont les mails reçus d’adventistes. Disons-le tout de suite ils sont en général négatifs. Quelques-uns sont mêmes agressifs. Précaution : personne ne peut dire que ce sont des réactions représentatives. Au-delà de la forme que reprochent-ils ?

  1. Une chose revient souvent : « vous utilisez la raison là où il faut recourir à la foi »
  2.  Autre chose est la difficulté à s’adapter au discours proprement sociologique. (Par honnêteté il faudrait dire le contraire dans le cadre d’un blog. C’est plutôt moi qui ait du mal à adapter mon discours !).
  3. Une autre critique considère que je participe au « crible ». Cette expression fait référence à un élément de la théologie adventiste (surtout aux Antilles Françaises) qui affirme que des dissidents adventistes critiqueront vivement le groupe avant la parousie.
  4. L’article de Marianne sur les adventistes (qui je rappelle n’est pas une interview mais un reportage fait de falsification de ma parole). Ils font référence à des débats internes à l’adventisme suscité par Marianne.
  5. Une critique vise le caractère ouvertement protestant de l’adventisme que je présente. Des individus reprochent cette vision et par là également l’adhésion à la FPF.
  6. Enfin, certains qui ne disent pas s’ils sont adventistes ou pas, reprochent de ne pas assez parler de Madame Ellen G. White ou à l’inverse de ne pas la critiquer.

Je ne commente pas ces critiques, je veux simplement noter leur existence, surtout que dans le très difficile jeu de filtre des commentaires que je reçois, je suis parfois obligé de les écarter (les contenus ne respectent souvent pas la charte de l'hébergeur). Ce sont les principales critiques jusqu’à maintenant et qui proviennent essentiellement par mail. Je n’insiste pas sur les regards positifs. Mais par souci d’équité notons furtivement qu'elles indiquent :

  1. Un regard nouveau sur l’Eglise Adventiste
  2. La satisfaction de voir l’adventisme présenté comme un espace de diversités
  3. Des questions qui sont ressenties parfois comme troublantes mais enrichissantes
  4. Une densité d’information
  5. etc.

Certainement dans les critiques il y a des points pertinents. Seul le recul permettra de les exploiter si besoin est. Je terminerai par une satisfaction (Quand même, je peux!). Si le blog est très consulté par les adventistes il est très mal référencé sur les sites du groupe. Je considère cela comme tout à fait normal. Une organisation référence essentiellement les liens officiels. Pour reprendre un courrier d’un internaute "C". qui indique être membre d’une grande église adventiste de Paris, le blog est cependant présent sur les sites de : 

Sofia (Association dont je vous ai déjà dit tout le bien que je pense d’elle),
L’Eglise Adventiste d’Auvergne (Très intéressant)
L’Ecole Adventiste La Persévérance en Guadeloupe

Je terminerai comme le notait "C" : « Soyez à la hauteur des attentes de ceux qui sont silencieux et de ceux qui redirigent les internautes vers vous, en gardant votre distance scientifique ».

Commentaires

  • Bonjour,

    Je suis adventiste et suis abonnée au fil de ce blog que je lis toujours avec beaucoup d'intérêt. Peut-être recevez vous des mails négatifs de certains adventistes mais sachez que tous les adventistes n'ont pas un regard négatif sur votre blog et ce qui s'y écrit. J'en suis la preuve. Je trouve que vos discours sont bien construits, bien réfléchis et l'objectivité de votre regard n'est je pense pas à mettre en cause.

    Par contre, j'avoue été très refroidie par votre interview accordée au Journal Marianne et si effectivement les journalistes ont souvent une facheuse tendance à estrapoler, tout l'interview n'a pas pu être à ce point tronquée !

    Donc la question que je me pose ; auriez-vous un discours officiel sur ce blog, discours que vous prenez le temps de peaufiner et un discours officieux dans le privé lorsque l'on vous interroge de vive voix et donc que vous répondez de façon spontanée sans prendre le temps de la réflexion ?

    Béatrice

  • Sociologiser l'adventisme est presque inédit en territoires français. Les internautes doivent apprendre à s'acclimater à ce genre d'analyse - car la foi, la raison et la science ne s'opposent pas, au contraire. Dans d'autres pays, on voit des sociologues, y compris adventistes (Charles Dudley, Caleb Rosado, etc), faire des enquêtes et pousser la réflexion sur l'adventisme. Continuez ! C'est très bien. On demande seulement au sociologue de décrire la réalité, pas de renoncer à son indépendance scientifique.

  • Beatrice, j'ai dit ce qu'il était de interview. J'en rajouterai rien sinon, qu'heuresement qu'il y avait des adventistes avec moi. Je n'arriverai jamais à vaincre l'idée que finalement "n'y aurait -il pas un bout de vrai" ou le fameux "il n'y a pas de fumé sans feu. Il a donc dit certainement ce qui est dit".
    Autre chose... JL Chandler, désolé de le noter ici, mais c'est le seul moyen que je trouve: je vous ai envoyé un mail via l'adresse de votre inscription ici. Si possible, merci de répondre. Et... merci pour vos remarques et encouragements.

  • Selon Béatrice vous auriez un double discours. Bon..., bon... J'ai la chance de suivre depuis 2 ans vos interventions et pour l'instant elles sont plus que cohérente. Surtout pour moi qui ne les partage pas. Je pense en effet que l'Eglise Adventiste est une secte dangereuse. Je crois qu'elle manipule surtout les antillais. Elle prend la dîme des individus, se fait passer pour un espace de liberté. Je dois dire avec grande tristesse, que vous tenez le contraire comme discours. Même dans vos cours vous présentez l'adventisme comme un "espace de diversité cultuelle et culturelle". Non Beatrice, visiblement ce monsieur à pris fait et cause pour votre organisation. Et cela malheureusement même quand j'ai eu avec lui des échanges non conventionnels. Mais sachez que cela n'est pas d'une aide pour vous aider à quitter cette secte.

  • Je suis un lecteur assidu de ce blog. Des points m'attirent plus que d'autres. Fort logiquement d'ailleurs. Je dois noter que la vision que vous porter sur l'Eglise Adventiste, dont je suis membre, est nouvelle. Des fois elle choque, mais après réflexion, je dois avouer que vos raisonnements apportent beaucoup. Il faut vraiment l'apport extérieur de chercheur pour peut être nous aider à nous regarder autrement. Finalement je me dis, que l'Eglise Adventiste n'a jamais changé les lunettes qu'elle utilise pour se regarder. Peut-être, êtes vous de nouvelles. Certainement, et de bonnes.

  • J'ailme bien moi aussi un regard exterieur sur l'église adventiste, et je dois avouer que cela aporte, car c'est un regard critique.

    En effet, parfois cela choque comme le disait Michel, mais en parcourant ce blog, je me rend compte qu'il est le fruit d'une distance scientifique ( je reprend ce terme cité par fades, étant scientifique moi même).

    Personnellement j'ai toujours fais parti des adventistes qui ont du mal à comprendre les autres adventistes qui refuse l'adhésion à la fpf et nie l'identité protestante de leur mouvement, ou qui sont atteints du syndrome de la paronia ou du complot.

    Je me suis toujours considéré comme protestant, et je n'hésite pas à essayer d'avoir une lecture neuve d'un texte biblique. La bible faisant autorité, avec une contextualisation du texte.

    Il me semble que la sciense avance et que l'on découvre que des choses étaient vrai à une époque et ne le sont plus quelques années plus tard. Une remise en question des interprétations est nécessaire, une mise à jour régulière des doctrines et des croyances fondamentales est obligatoire.

    Je ne pense pas que l'église adventiste soit une secte dangereuse. Le mot secte ne veut pas dire grand chose, par contre le mot dangereux m'inquiète, car je ne pense pas qu'il corresponde à la réalité. Après je ne peux être objectif, étant adventiste.

  • Louise, à mon humble avis, appeler l'Eglise adventiste une "secte dangereuse" ne correspond pas à la définition et à la réalité sur le plan religieux et juridique. Jugez plutôt:

    On ne force personne à devenir adventiste. Le choix est délibéré, conscient et réfléchi - le baptême des enfants est d'ailleurs totalement exclu. Personne n'est menacé non plus s'il quitte l'Eglise. N'importe quel adventiste peut exprimer ses désaccords sans encourir une pression, subir une menace ou un dommage particulier.

    Les adventistes sont conviés à respecter les lois du pays, notamment en matière d'abus sexuel, de violence conjugale et parentale, de fraude, d'arnaque, etc. Toute personne, y compris un pasteur, qui les enfreindrait, n'échappera pas aux sanctions juridiques du pays et à la mesure disciplinaire appropriée de l'Eglise désapprouvant de tels actes.

    Les dirigeants de l'Eglise adventiste reçoivent un salaire mensuel (ils ne peuvent pas se mettre impunément de l'argent dans les poches). Ils sont élus démocratiquement à différents postes où ils sont régulièrement remplacés. L'Eglise adventiste pratique la transparence financière. Ses comptes sont systématiquement examinés par des vérificateurs. Les possibles malversations sont sanctionnées et redressées.

    Sur la base des principes bibliques, on encourage mais on ne force aucun adventiste à donner la dîme, à être végétarien, à pratiquer l'abstinence sexuelle en dehors du mariage, etc. Les adventistes ne sont d'ailleurs pas tous fidèles dans certains domaines. Leurs pratiques s'expliquent par la décision, la conscience et les convictions des individus dans la dynamique de leur relation avec Dieu. Notez au passage que quelqu'un qui ne donne pas la dîme n'est pas sanctionné par l'Eglise adventiste. N'oubliez pas non plus que les Juifs et des Chrétiens dans d'autres Eglises chrétiennes couramment donnent la dîme et la considèrent comme une pratique biblique.

  • Tout d'abord, merci pour cet espace de liberté qui est la preuve qu'il est possible d'analyser et de parvenir à une réflexion spirituelle par des moyens modernes. La liberté d'expression est un des aspects du discours de jésus lorsqu'une majorité de ses disciples l'abandonne et que les 12 apôtres s'en ofusquent, il ne condamne pas ceux qui partents car il ne force personne (comme c'est le cas avec l'eglise adventiste - cf JL Chandler, réponse du 4/10/07)

    Pourquoi une approche sociale des mouvements religieux, y compris l'adventistme, serait-il tabou ? Comprendre ce qui a amené tel ou tel courant à prendre une direction plutôt qu'une autre est important dans notre société actuelle. On peux être ou ne pas être d'accord avec tel ou tel point de vue, il ne s'agit que d'opinions qui ne remettent pas en cause les qualités de chacun.

    Il est également possible d'adhérer avec certains parties des articles publiés, sans en partager l'intégralité.

    Enfin, je remercie l'auteur de ce blog pour son honnêteté intellectuelle, car l'autocritique, l'acceptation de la critique, et enfin, la publication de la critique, sont des arts difficiles, mais salutaires et utiles

  • Je me suis intéréssé à l'adventisme primitif parce que je pense qu'il n'y pas de réelle possibilité de comprendre harmonieusement l'écriture sainte en dehors d'une vision eschatologique.
    Le blog que vous présidez remet au goût du jour la nécessaire alliance qu'il doit y avoir entre la foi et la raison. Cette nécéssité qu'il y a aussi de remettre en doute certaines certitudes.
    Et n'est-ce pas cela être un "honnête homme": ne préjuger de rien et chercher;être amené à des conclusions qui peuvent être dérangeantes pour les autres et quelquefois aussi pour nous même.
    N'est-ce pas cet exemple que nous ont laissé des esprits aussi élevés qu'Albert Schweitzer ou Sébastien Castellion?...
    La recherche que cela soit en théologie ou en sociologie, est toujours d'essayer d'atteindre à la "vérité".
    Et la vérité n'est pas là pour plaire;elle est -comme Schweitzer le disait: "de tous les instants, même et surtoût lorsqu'elle nous paraît inopportune".
    Des chercheurs, on en trouve beaucoup, mais des chercheurs courageux, c'est plus rare.
    Or, sans vouloir être laudatif, il me semble que vous faîtes partie de la deuxième caste.

    Alors, je vous souhaite longue vie et courage. Car il me semble que le mépris de la pensée caractérise bien notre époque.

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