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L'adventisme aux Antilles, une Eglise normative (I)

 

Copie de DSCF0004.JPGVous êtes quelques-uns à avoir réagit négativement à la dernière note, par mails. Des adventistes antillais m'indiquent qu'ils ne sont pas d'accord avec cette affirmation que j'écrivais , même s'ils partagent l'idée. « Dans les publications antillaises se sont essentiellement des points de doctrines qui sont présentés pour par la suite conduire le membre à adopter une conduite bien déterminée. Il y a là une différence fondamentale dans l'éthique, l'épistémologie même des publications antillaises et hexagonales. La connaissance est édictée dans les publications antillaises, alors qu'elle est proposée dans la Revue Adventiste présente dans l'Hexagone ». En fait c'est simplement la différence avec l'hexagone que je mets en évidence qui surprend mais pas l'analyse des publications adventistes aux Antilles. C'est l'occasion de vous livrer deux notes sur l'adventisme antillais, que je qualifie de normatif. J'entends par là que l'adventisme aux Antilles se concentre essentiellement sur l'affirmation des normes du groupe. Le retour réflexif sur ces derniers ou sur des questions sociales n'est pas une perspective importante chez les dirigeants (ce n'est pas le cas chez les membres).

 

 

DSCF0133.JPGPremièrement, il ne s'agit pas de dire qu'il y a une Revue meilleure que l'autre. Je constate simplement que les publications adventistes aux Antilles en direction des membres ont une expression plus normative. Elles se veulent comme des lieux où les règles du groupes sont rappelées, défendues, promues, et surtout mis en perspective avantageusement avec les normes de la société globale (antillaise évidemment). Ce n'est pas une critique mais une simple constatation.
Deuxièmement, ce constat doit être compris en comprenant la relation qu'entretien l'adventisme avec la société antillaise aux Antilles. Un véritable décalage entre valeurs adventistes et valeurs antillaises existe et se traduit par une méfiance permanente vis-à-vis des normes de la société. Je développe ce point dans un ouvrage à paraître, dirigé par Bruno Duriez, Raphaël Liogier et Claude Dargent, dont le titre est Valeurs et religion, Mais rien n'est figé. Les adventistes antillais filtrent, ouvertement ou discrètement les interdits. J'en veux pour illustration la place de la musique et des danses dans les mariages adventistes. La règle énoncé est la sobriété voire l'interdit. En France cela peut apparaître comme incongrue. Mais la danse aux Antilles sous quelques formes s'écarte de la probité que veut développer l'adventisme.

DSCF0025.JPGTroisièmement, les Antilles demeurent une terre où la concurrence religieuse est très vivace. Cela pousse à une véritable surenchère morale et à des stratégies évangéliques (ou prosélytes) que l'on n'imagine pas en France, mais qui correspondent à la réalité locale.
Quatrièmement, l'adventisme bénéficie d'une reconnaissance sociale importante. Le groupe est connu et reconnu. Une véritable respectabilité adventiste existe globalement. De fait, le groupe, veille à garder et amplifier celle-ci.
Ceci est visible dans les publications adventistes, les prédications, les politiques des dirigeants et le regard que les adventistes ont sur leur Eglise et la société antillaise.
DSCF0060.JPGL'adventisme aux Antilles se veut exigeant. Plus qu'en France l'adventisme antillais se veut un espace de "virtuoses ascétiques", c'est-à-dire une église formée de "confessants", entendons par là d'individu avec un haut niveau de pratiques. C'est ce que l'on retrouve dans le ton des publications adventistes antillaises. Mais cela n'est pas sans conséquence dans les liens avec la société globale... Cela nous le verrons dans la prochaine note.

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