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Assasinat d'un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvroy : le défi sécuritaire pour les religions

 

L'assassinat d'un prêtre catholique repose la question du rapport des groupes religieux via leur édifice à l'ensemble de la société. Le dilemme pour les organisations religieuses est simple à présenter mais difficile à résorber, même si les églises catholiques sont sous surveillance depuis un an.
L'éthique de la responsabilité résume selon moi l'action religieuse en particulier dans sa déclinaison protestante. Les communautés protestantes se sentent responsables du salut de leur concitoyens et se sentent obliger de responsabiliser ses derniers pour qu'ils aient une éthique conforme aux exigences divines. Etre responsable et responsabiliser caractérisent l'éthique de responsabilité. Pour cela il est incontournable de développer des actions sociales ouvertes au sens de Max Weber. Laisser les églises accessibles, sans aucun filtre est à ce jour est l'une des conditions essentielles pour l'expression de l'éthique de responsabilité. Les conséquences de cette ouverture permanente étaient plus ou moins désirables. L'accueil de démunis, l'accompagnement de personnes en quête de sens ou encore le désire d'être visité par des décideurs, étaient les seuls conséquences de l'ouverture permanente, sans filtre des lieux. Parfois, sporadiquement il faut gérer des comportements inattendus de réfractaires à la problématique religieuse ou de personnes ayant un litige avec une organisation religieuse. Mais la question de la sécurité des églises n'est plus théorique. Comment rester accessible en ne pouvant plus rester dans l'angélisme de l'ouverture à tous ? Cette question doit désormais tarauder tous les responsables religieux. Aucun a à ce jour opter pour la présence visible d'une sécurité.
Le paradoxe des paradoxes dans lequel se trouve les groupes religieux demeurent leur lecture des attentats. « Signe des temps préapocalyptique », donc inévitables et qui attestent de la réalité d'une lecture de l'histoire et de l'actualité. De l'autre côté, il faut se protéger désormais de ce signe qui affirme une lecture conception eschatologique.

L'essence même d'un groupe religieux est le développement d'actions sociales ouvertes. Mais désormais il faut une ouverture contrôlée alors que ce contrôle est déjà une opposition brutale à la missiologie. Le défi religieux est donc grand et repose la question du rapport à la société dans un monde marquée par l'augmentation du risque sécuritaire. En tous les cas dans un monde numérique, où des pokémons traversent la rue, sont virtuellement présents dans des églises réelles, repenser la présence des églises par le monde numérique est l'une des pistes, certainement insuffisante.

 

 

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