Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’Adventisme religion de la santé : un exemple.

medium_logo_sante.jpgL’une des analyses que je fais de l’adventisme vise à établir le concept de « religion de la santé ». Entendons par là les groupes religieux qui placent au centre de leur analyse une relation au corps visant à optimiser le bon fonctionnement de ce dernier. Dans une précédente note j’écrivais : "Les religions de la santé ont une vision essentiellement préventive. La pathologie est vue comme pouvant être évitée et résulte de l’apparition du pêché, c’est-à-dire d'une césure relationnelle entre l’individu et la divinité...

... cependant, à la différence des religions de guérison, les religions de la santé s’accommodent avec la maladie. Leur posture consiste à encourager les membres à avoir une ascèse dans laquelle se retrouve des comportements qui optimisent les chances d’avoir une bonne santé. En cas de pathologie, la religion de la santé ne s’arrêtent pas à une rupture entre le divin et le malade, où encore à la manifestation d’une puissance maléfique. Cette éventualité est relayée au plan d’une vérité générique, une réalité floue, liée à l’existence même du péché. De fait, dans ses concepts, les religions de la santé ne rejettent pas les axiomes des religions de guérison. A la différence de ces dernières les religions de la santé ne s’arcboutent pas de manière problématique sur la pathologie et une éventuelle guérison. Elles sont de ce fait plus complexe à définir puisque pouvant englober des aspects d’un groupe de guérison, faisant d’elles un ensemble aux contours conceptuels à déterminer. Concrètement, les religions de la santé orientent leurs membres vers les structures de santé publique pour traitement, et surtout considèrent la maladie comme une contrainte, ne pouvant être indéfiniment contournée malgré la meilleure ascèse préventive. Cette orientation se fait sans se fermer au champ sémantique du miracle, ou d’un rituel de guérison, même si ces derniers sont de moins en moins mis en exergue. En effet la religion de la santé préfère se référer à la "véritable guérison" qu’est la conversion – par l’intermédiaire d’un discours du salut, voire millénariste dans le cas adventiste – plutôt qu’à la guérison "immédiate", sans toutefois les opposer. La primauté est donnée au développement d’une croyance, impliquant l’espérance en une guérison. Les religions de la santé, font de la prévention un axe majeur de leur discours. C’est un point de distinction, fortement entretenu, permettant de faire la différence avec les autres groupes religieux minoritaires."

L’Eglise Adventiste de Madagascar (je prends cet exemple non hexagonal volontairement) illustre ce que je disais. Le quotidien Malgache L’express nous apprend que l’Eglise Adventiste a mené différentes activités ophtalmologique, à faibles couts. Notons que l’initiative est loin d’être un cas isolé. Il nous permet cependant de noter une que les religions de la santé ne font pas d’activités humanitaires dans une unique vision prosélyte. Le but premier reste de « secourir ».

Cela peut paraître paradoxal ou complètement irréel pour certain. Mais pour comprendre il faut entrer dans la logique de la religion de la santé. Pour celle-ci l’être humain a un corps qui est un don de Dieu. Il se doit, comme gestionnaire de ce don de le faire fructifier. Par conséquent adopter des pratiques sanitaires est indispensable. Cette vision est à associer à un regard de type « fraternel » sur le monde et plus particulièrement à l’approche millénariste messianique. Le groupe se sent dans cette optique responsable de la bonne santé de ces congénères. Il doit informer ces derniers sur la mauvaise gestion qu’ils font du don de Dieu qu’est le corps et plus largement la vie. Une véritable responsabilisation collective existe. En ce sens un rapport éducatif, parfois prosélyte, mais avant tout pédagogique s’instaure avec l’environnement du groupe. Dans le cas où les individus n’ont pas accès aux ressources permettant d’optimiser leur santé, le groupe, se sentant responsable d’autrui, se donne les moyens de leur faire accéder à un meilleur niveau de santé. Le cas de Madagascar est donc illustratif. IL n’est pas à ramener à un prosélytisme (au moins en un premier temps) mais à une démarche religieuse de prévention et de soin. Notons, qu’il ne s’agit pas comme pour les religions de guérison mises en évidence par Régis Dericquebourg, d’avoir une relation négative avec la maladie, mais d’optimiser, la gestion du corps et le cas échéant de surmonter la maladie.

Commentaires

  • Ouais, mais la santé permet surtout à ces groupes de se multiplier.

Les commentaires sont fermés.