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La démarche écologique en adventisme: leçon à partir de "L'Eglise verte"

Eglise verteL’Eglise verte est un label qui a un succès important dans les paroisses catholiques, basé sur l’encyclique Laudato Si du pape François publié en 2015. Le label demande une conception de l’individu dans une approche environnementale, économique, sociale et spirituelle. Il est finalement un versant de la théologie catholique au développement durable. Rappelons que le développement durable est la capacité des générations actuelles à satisfaire leurs besoins tout en garantissant aux générations futures cette même capacité. Pour cela il faut satisfaire les besoins économiques, sociaux et environnementaux. Laudato Si peut être sociologiquement perçue comme une conscience catholique récente pour s’impliquer dans le développement durable au sein des paroisses. Le Label Eglise verte est un aspect opératoire de l’encyclique. Par effet de comparaison il montre une certaine conscience protestante ancienne sur le sujet mais qui ne s’est pas organisée pour se systématiser. Je prends dans le cadre de ce blog l’exemple adventiste. En 2009 j’écrivais une note sur l’écologie adventiste, et en 2010 sur la particularité de la notion d’écologie dans l’adventisme. Dans ces notes je soulignais l’importance d’une approche non culpabilisante, responsable, globale de l’écologie déjà présente dans l’adventisme.

Paroisse-écolo.jpgDans son histoire, l’église adventiste s’est construite en intégrant la dimension écologique comme un atout. Concevoir l’individu dans son univers économique, social et environnemental marque l’adventisme dès la fin du XIX. Des figures qui un temps étaient adventistes comme le docteur John Harvey Kellogg, les institutions sanitaires adventistes, le système de santé  aujourd’hui et surtout l’éducation permanente à l’écologie dans l’adventisme au travers du programme des jeunes, illustrent l’implication écologique.
La notion d’écologie n’est pas ici enfermée dans la biodiversité. C’est une dimension. Il faut voir l’écologie adventiste dans sa perspective holistique. La notion induit un respect profond des objectifs de Dieu pour la création, pour l’homme placé dans l’interaction avec cette dernière et surtout dans sa fonction de gestionnaire. Cette fonction implique de considérer que l’individu doit optimiser son lien avec la création, ses rapports sociaux et sa capacité à innover. Cette assertion qu’est l’innovation est très présente dans l’adventisme. Que ce soit dans les universités, les hôpitaux, les laboratoires de recherches, les relations avec les Etats, l’adventisme est certainement une « église verte ».
Paradoxalement, l’adventisme n’a pas développé une démarche environnementale aussi aboutie que celle de l’Eglise verte et cela peut surprendre car en 150 ans elle a accumulé un savoir faire. Il existe des circulaires, une somme impressionnante de messages, d’ouvrages, invitant à avoir des pratiques écologiques. La notion adventiste de gestion chrétienne de la vie est d’ailleurs une vision écologique et holistique très aboutie.
De fait, il est apparu avec une évidence trompeuse que ces acquis se transformeraient en actes concrets, spontanément. L’adventisme n’a pas systématisé un développement actif des connaissances écologiques applicables à grande échelle, immédiatement, dans toutes les églises locales comme dans le catholicisme. C’est certainement une perspective à développer.
Comment valoriser une dense connaissance écologique pour que celle-ci ait désormais une forme active dans les communautés locales ? Comment s’assurer d’une diminution des empreintes écologiques de chaque église ? En quoi la communauté locale peut être un atout dans les changements comportementaux de ses paroissiens ? Des actions existent sur chacun de ces points mais nécessitent aujourd’hui une coordination, une amplification. Peut être que la mise en réseaux d’initiatives avec la FPF, le CNEF, le CEEF sont à penser. Quoi qu’il en soit, dans un monde où le développement durable touche toutes les institutions sociales, les groupes religieux doivent s’imaginer à la pointe de l’innovation. Sur ce terme nous reviendrons rapidement.

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