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Politique

  • Ben Carson fait du révisionnisme en comparant migrants et esclaves.

    Les politologues ont résumé le vote et l’adhésion à Donald Trump par un électorat blanc principalement. La présence de Ben Carson, adventiste, Ministre du logement, a beaucoup interrogé. Au sein de l’Église adventiste du septième jour dont Ben Carson est membre, les critiques furent dures. Certains considèrent que ce grand neurologique « devait mieux rester dans les blocs opératoires ». Mais pour d’autres, sa présence auprès de Trump devrait orienter la politique de la Maison Blanche vers les valeurs protestantes. Mais, dès la campagne Carson a pris des positions extrêmes. Que ce soit sur l’avortement, l’Obamacare ou la politique internationale, Carson a été beaucoup plus virulent que Donald Trump. Ainsi concernant l’Obamacare il indiquait que « c’est la pire merde qui est arrivée depuis l’esclavage » ! Sa dernière sortie sur l’esclavage ne manque pas de faire réagir.

    Rappelons que Carson a déclaré que :

    Je pense à ces migrants qui sont venus ici dans les cales des bateaux et qui étaient prêts à travailler dur pour pas grand-chose. Eux aussi avaient un rêve, qu’un jour leurs fils trouveraient la prospérité et le bonheur sur cette terre.


    REDECOUVREZ LA RELIGION DE BEN CARSON


    Ben Carson rajoute dans un cynisme, face à la réalité de l’histoire, qu’esclaves et migrants sont venus aux USA pour construire le rêve américain. Précisemment, USA Today rapporte les mots de Carson :

    But they too had a dream that one day their sons, daughters, grandsons, granddaughters, great-grandsons, great-granddaughters, might pursue prosperity and happiness in this land.

    La honteuse comparaison entre l’esclavage et la migration a entraîné une juste volée de bois verts par les médias américains. Les stars américaines ont réagit. Whoopi Golbert recommande à Carson de revisionner la mini série des années 80 « Roots ».
    Ce qui a aussi choqué est la réaction de Carson qui dans une verve trumpienne accuse les médias de manipulation. 


    L’ARTICLE DU NY TIMES


    Mais la déclaration de Trump inquiète au sein de l’Église adventiste du septième jour. Même si elle n’a jamais soutenue quelconque candidat à la présidentielle, la SDA sait que son nom est souvent associé à Ben Carson. Si aux USA où la religion est omniprésente la démarcation entre un individu et son groupe religieux d’appartenance est évident, des retombées négatives peuvent survenir dans les communautés et pays noirs où l’adventisme réalise une forte croissance. Elle ne manque pas d'introduire des questionnements dans les zones géographiques où des adventistes afrodescedants reposent le lien d'identification à leur église au regard de l'histoire de l'esclavage. Tel est le cas aux Antilles françaises ou au Brésile. Plus généralement au sein de l'Eglise adventiste du septième jour les critiques contre Carson ne se dissimulent plus et s'expriment ouvertement. Mais il est à parier que la capacité de recul qu'ont les individus permettra une bonne distance avec Carson. 

    La nouvelle déclaration de Carson commence à entraîner un rejet dans le monde protestant américain et aux Antilles françaises où les adventistes sont historiquement forts. Ben Carson commence à faire aversion contre lui. Par contre l’électorat de Trump voit en Carson la confirmation des idées du nouveau Président américain. Sa présence et son discours contre les immigrés forment un prétexte pour une conscience antiraciste de Trump. Indiscutablement, cette conscience s’effrite  auprès du public depuis la comparaison entre migrants et esclaves.

  • Ted Cruz la véritable alternative républicaine à Trump

     

    Vous l'avez remarqué. Les primaires américaines chez les républicains est une occasion de faire tomber les analyses évidentes sur les groupes protestants d'émergence américaine. La présence de candidats évangéliques impose de dépasser les idées acquises de ce côté de l'Atlantique qui conçoivent les groupes protestants comme des groupes naïfs. Cette approches empêche de saisir la complexité de la société américaine et plus largement des croyances religieuses, y compris en France. Ces élections donnent aussi l'opportunité de parler autrement de l'adventisme. En effet, le neurochirurgien adventiste Ben Carson a un temps marqué les primaires par son parcours, ses polémiques et son positionnement moral, avant de jeter l'éponge. Puis, Ted Cruz a remis indirectement l'adventisme comme curiosité médiatique. En effet, son épouse Heidi Cruz, personnalité de la finance, est l'épouse de candidat qui à ce jour lève les fonds les plus importants.

     

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  • Le dilemme des caucus du samedi

    La pratique du sabbat est essentielle dans le corpus adventiste. Les principales recherches historiques le confirment que sous l'impulsion de Joseph Bates, les adventistes intègrent le sabbat dans leurs croyances. (Voir Becerra Sergio,  Racines puritaines de la doctrine du sabbat adventiste du septième jour : étude historique et théologique, Université de Strasbourg 2001 et Fabrice Desplan, Structuration de l'action collective adventiste. Approche d'un groupe religieux minoritaire dans le Nord de la France, Université de Lille III, 2005). Des centaines d'organisations religieuses ont adopté le sabbat dès les premières heures de la conquête des Amériques. Près de 400 mouvements sont organisés dans le Bible Sabbath Association (BSA). Les plus importants sont les églises adventistes et au premier rang l'Eglise adventiste du septième jour. Plus d'une centaine de groupes protestants ne sont pas affiliés à la BSA. S'ajoutent les organisations chrétiennes catholiques sabbatiques et surtout les juives. Il est difficile de comptabiliser le nombre de sabbatistes.

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  • Le Bhoutan abandonne l'Indice du Bonheur National Brut.

    Critique du PIB, Bhoutan, BNB, Bonheur National Brut, Le Bhoutan abandonne le BNB, Fin du BNBPerché dans l’Himalaya, le petit royaume du Bhoutan s'est fait connaître par son indice de mesure du bien-être, le Bonheur National Brut (BNB). Ce dernier est désormais abandonné à l'occasion d'une alternance politique. Il lui est reproché d'être plus un outil politique qu'un véritable outil de mesure de la réalité. N'entrons pas dans les spécificités sociales et politiques de ce royaume. Pour ceux qui sont intéressés, il est toujours possible réécouter l'émission « Bhoutan: est ce vraiment le pays du bonheur ? », disponbible sur le site de France Inter. Ecoutez en continuant de lire la suite.



    Debat du jour - 12/07/2013
    (19:30)
     
     

    Critique du PIB, Bhoutan, BNB, Bonheur National Brut, Le Bhoutan abandonne le BNB, Fin du BNBL'abandon du BNB repose la question sur la pertinence des indices qui mesurent le développement des sociétés. Le plus connu, face auquel le BNB se considérait comme une alternative est le PIB. Ses limites sont connues surtout des élèves de Sciences économiques et sociales dans tous les lycées de France. Le PIB mesure la création de richesses, sans prendre en compte les effets du processus de production sur d'autres acteurs. Le coût écologique ou les effets négatifs sur la santé y sont absents. Le PIB est un agrégat de valeurs ajoutées (VA), c'est-à-dire des richesses supplémentaires que nous créons. Pour cela nous ne créons pas de manières ex nihilo, à partir de rien, mais en fonction de ce que nous pouvons nous procurer, donc de richesses déjà créées. Nous allons y ajouter, souvent par transformation une nouvelle richesse. C'est cet ajout qui est calculé à chaque fois. C'est de la Valeur Ajoutée. Additionner toutes les valeurs ajoutées sur le territoire national permet de calculer le PIB. Ce rappel est important car il conduit à mieux comprendre les critiques faites au PIB.

    Que reprocher au PIB ? Allons doit au but :

    1. Les variations des prix et des quantités : si vous êtes un agent économique qui vendez un bien, vous calculez votre chiffre d'affaires en fonction du prix et des quantités. D'ailleurs vous multipliez les deux pour avoir votre chiffre en fin de journée. Une fois que vous y retranchez vos charges, il reste grosso-modo la VA créée. Il suffit donc que les prix varient pour que le PIB aussi varient. Vous comprenez bien qu'en cas d'inflation, mathématiquement le PIB bouge. On peut donc artificiellement faire évoluer un PIB en théorie uniquement par les prix, voire des quantités produites. Une dévaluation d'une monnaie aura par exemple un grand impact sur le PIB.

    2. L'économie informelle. Dans le PIB l'économie souterraine, le travail au noir, n'est pas intégré. C'est évident car personne qui produit illégalement une richesse, déclare celle-ci. Elle n'est donc pas dans le PIB !

    3. Les services domestiques. Il y a des activités que nous menons et qui valent beaucoup, qui ne sont jamais comptabilisées. Le bricolage, l'assistance à un proche, l'entretien de son potager ou encore réparer seule sa voiture, sont des actes d'une grande valeur. Il suffit de prendre des devis d'entreprise et de comparer ce que nous avons économisé. C'est un appauvrissement que nous avons évité. C'est bien une valeur importante que personne ne compte.

    4. Les effets externes à la production, comme le coût écologique, les effets sur la santé... ne sont pas dans le PIB et nous savons qu'ils sont extrêmement importants.

    5. La qualité des infrastructures nécessaires à la production y figure mal ou pas du tout. La France par exemple est aimée des investisseurs américains parce qu'il y a un bon système de soins, des autoroutes, un système postal, des écoles de qualités... Tout cela est difficile à chiffrer. Ils sont cependant essentiels au développement des individus et de la société.

    6. Et, sans être exhaustif, le PIB ne mesure pas les inégalités dans le système de production. Qui sont ceux qui bénéficient des richesses produites ? Qui sont ceux qui sont exclus ?

     

    Critique du PIB, Bhoutan, BNB, Bonheur National Brut, Le Bhoutan abandonne le BNB, Fin du BNBC'est fort de ce constat que des indices ont été inventé pour contourner les limites du PIB. Le plus connu est l'Indice du Développement Humain (IDH) conçu par une agence de l'ONU. Le Bhoutan avait opté pour le BNB. Sa disparition remet au devant de la scène l'idée que le développement ne peut être considéré comme une simple accumulation de richesses mesurables. Il est bien plus complexe que cela. A l'heure de l'écologie politique, il est important d'intégrer les effets sur l'environnement, le lien social ou encore la santé. Et comme le propose l'IDH, le niveau d'éducation (alphabétisation, qualité du système éducatif) a une place importante. Le BNB posait aussi un postulat idéologique critique, peu-être utopiste, mais réel : Peut-il avoir un développement sans une permanente accumulation de richesses ?

    Quand nous ouvrons la radio, l'information première et principale est le cours de la bourse. Plus qu'une évolution des transactions, il s'agit d'une véritable météo du bonheur aujourd'hui dans notre société. Quand la bourse va, tout va. Et ce n'est pas vrai. L'accumulation de richesse n'est donc pas pertinent pour parler de développement, surtout que les écarts de distribution des richesses sont de plus en plus forts.

    La disparition du BNB repose la question de la possibilité de mesurer le développement. Comme c'est quelque chose de nécessaire, c'est le comment qui prime. Et là, il reste que le PIB avec ces avantages et inconvénients. Le revoir est certainement un chantier sensible qu'il faudra bien mener, car plus qu'un simple outil de mesure, le PIB est un moyen pour orienter la politique économique et plus largement l'illustration d'une vision de l'économie où la richesse prime sur l'homme, l'inverse n'est malheureusement pas encore une réalité.