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Journée du 3 mai 2007 sur l'Eglise Adventiste

medium_SDA.gifPériodes électorales, la recherche sur l’adventisme, la fin d’année avec son lot de copies, les participations aux manifestations autour de la Commémoration des Abolitions de l’Esclavage, sont des excuses valables qui expliquent pourquoi ces derniers jours j’ai négligé le blog. Mais voilà maintes choses à vous raconter également. Revenons pour l’instant sur la journée du 3 mai au GSRL qu’avec Régis Dericquebourg, nous organisions autour de l’Eglise Adventiste dans le protestantisme français. A ce titre, Sébastien Fath et Jean Luc Rolland résument déjà fort bien ce qui s’en est dégagé. Mais avec vous j’aimerai revenir sur trois points. Je commencerai par la multiplicité des entrées socio-historiques.

Avec Richard Lehmann nous avons constaté que l’histoire de l’adventisme est dense et encore à étudier. Celle-ci comme l’a si magistralement montré Lehmann peut être abordée de manière exogène, mais aussi au regard des changements internes, endogènes, à l’adventisme.
Dans sa présentation, S Fath, proposa une lecture exogène de l’adventisme au travers du prisme de la perception de l’adventisme par les groupes évangéliques. J. Baubérot proposa une lecture à partir de la place de l’adventisme dans les luttes pour les libertés religieuses. L’AIDLR en est en exemple magistral. Cette approche eu de mon avis un double avantage. Un regard exogène, mobilisant des liens avec l’histoire et la géopolitique, tout en convoquant le rôle moteur de l’adventisme dans l’AIDLR par le biais d’un regard qui fut confronté aux logiques internes de l’adventisme.
Jean Paul Willaime et Françoise Lautman proposèrent dans un exposé à deux voix de saisir les enjeux de l’adhésion à la FPF. Le premier questionna les regards croisés de ces deux institutions religieuses, tandis que C. Lautman, à partir d’interactions de terrains, a reconstruit la construction des rapports entre représentants adventistes et de la FPF. Ces deux chercheurs contribuèrent à démontrer finalement, que l’adhésion à la FPF est une construction sociale entre deux institutions, qui constamment menèrent une interrogation sur le partenaire, mais aussi sur elles-mêmes. Willaime rappelle d’ailleurs fort à propos que si dans le cas présent, l’aboutissement de ce dialogue fut une adhésion, donc un regard croisé positif, ce ne fut pas le cas de la part de la FPF avec entre autre les ADD. Tous ces exposés ont de mon avis un intérêt fondamental. Malgré leur diversité, ils retracent une lecture organisationnelle à entrées socio-historiques et organisationnelles de l’adventisme. De fait le premier constat est que la multiplicité de ces regards dénote l’effort d’analyse qui doit être encore réalisée. Le terrain socio-historique de l’adventisme français reste en friche.

Le deuxième enseignement de cette journée est une autre multiplicité : celle des dynamismes internes à l’adventisme.
Déjà Richard Lehmann relatant les rapports qui caractérisaient le contexte de l’adhésion à la FPF au sein de l’adventisme nota la variété des opinions. De mon côté, j’ai mis en évidence la grande diversité des parcours de conversion qui existent dans l’adventisme et qui font de cette organisation un groupe religieux de « la variété d’expériences religieuses et sociales ». C’est cette même variété qui permet de lire la pluralité des regards internes à l’adventisme, au niveau des membres, sur l’adhésion à la FPF. Régis Dericquebourg, allant dans le même sens pris soin de noter la multiplicité des regards sur le charisme whitien dans l’histoire de l’adventisme, mais également dans son actualité. Il nota entre autre l’instrumentalisation d’E. G. W. dans l’adventisme même en fonction des représentations qu’en construisent les individus. D’ailleurs, note également l’auteur, l’usage qui est fait par des adventistes, de Madame White, est loin du discours de cette dernière, qui était loin d’une quelconque logique de reconnaissance ou de revendication, comme nous l’entendons maladroitement aujourd’hui. Cependant Dericquebourg insiste sur la place centrale de White dans l’adventisme. Ce positionnement participe fortement à la production, mais surtout à la légitimation de sens, du symbolique, dans l’adventisme.
Jean Séguy nota de son côté que la connaissance fine de l’adventisme entraîne une analyse des protestations sociales à caractère religieux. S. Fath sur son blog reprend cette intervention dont l’autodérision et la finesse d’analyse furent les deux piliers. Se trouvant plus à l’aise dans l’expression écrite, Séguy a déjà manifesté son souhait de participer à la publication de cette journée.

Le troisième enseignement fut un point transversal à tous les exposés. Il s’agit des défis qui restent à l’adventisme dans l’espace français.
Que ce soit sa relation avec les autres groupes protestants qui furent tendues (S. Fath), sa gestion de la forte présence antillaise, la réduction qui en est fait autour d’E.G.W oubliant les nombreux autres points spécifiques à l’adventisme, ses liens avec la santé, sa difficulté à recruter des autochtones proportionnellement, etc. sont en vrac des éléments d’un vaste défi.
Dominique Kounkou centra d’ailleurs son intervention sur les rapports au sein de la FPF des minoritaires dont l’Eglise Adventiste et les Eglises Africaines. D. Kounkou démontra, dans une réflexion en cours qu’il y a un "enjeu" dans le "jeu" entre églises minoritaires, marquées par la forte présence de populations noires, et la FPF. L’une détient une légitimité historique (la FPF) tandis que l’autre a pour elle une légitimité sociale grandissante, donnant lieu à un Tango (l’expression est de moi) qu’il faille encore observer. Ce dernier traduit certainement le principal enjeu, défi, institutionnel à venir.

Je ne peux terminer sans vous noter la participation de Jean Luc Rolland à cette journée. Pour l’anecdote, avec lui, nous eûmes un excellent échange autour de J. P. Willaime, R. Dericquebourg et moi-même lors du repas, notant les difficultés à écrire une histoire de l’adventisme français aujourd’hui. Et je me rappelle cette phrase de notre directeur J. P. Willaime : « il reste à écrire une histoire de l’adventisme en France détachée du prisme évangélique dans lequel on reste marqué ». Quel défi !

Voilà, une belle journée de recherche qui devra dépasser le terrain des spécialistes. Les auteurs s’attèlent à mettre par écrit les participations, pour que rapidement, le processus d’édition soit lancé pour faire profiter au plus grand nombre de leurs analyses.

Commentaires

  • Je vous Salue dans le precieux nom de Jesus notre Frere Bien aime
    mais j'ai une question a vous poser c'est concernant le ministere de la femme d'ou vient il ce ministere et quand merci.

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