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Jean Arnold de Clermont: "La commission parlementaire risque de créer des troubles"

medium_Jean_Arnold_de_Clermont.jpgJe disais ici que s’il existe un groupe religieux qui concentre tous les fantasmes de notre société, ce serait certainement les Témoins de Jéhovah. Je le redis sans être un partisan de leur doctrine. L’audition du responsable du bureau des cultes du Ministère de l’Intérieur semble aller vers la démystification des Témoins. Enfin, malgré le cout politique, l’administration veut considérer les TJ comme une organisation cultuelle. Si les Renseignements Généraux et autres services de l’Etat, qui souvent s’engouffrent dans la thématique du complot ou de la manipulation, considèrent que les TJ regroupent les critères objectifs qui permettent une attribution officielle du titre d’organisation cultuelle et surtout un traitement symbolique lié à ce statut, c’est que vraiment, il serait grotesque de dire le contraire !

Pourtant, dans une vision électoraliste maladroite, les parlementaires semblent circonspects pour ne pas dire plus. L’influence des groupes de pressions que sont les organisations anti-sectes est passée par là. Je note tout de suite que ces organisations sont nécessaires, font respirer la démocratie, sont des contrepouvoirs, mais aujourd’hui elles sont victimes d’un militantisme d’un autre âge, basé sur un fanatisme qu’elles dénoncent. Quand elles montrent de l’index une secte, il faudrait plutôt regarder leur pouce !
Jean Arnold de Clermont (J.A.C) de sa stature qui me semble dépasser la simple représentation des protestants de la F.P.F met le doigt sur les dérives de la Commission parlementaire sur les sectes, qui n’accepte pas la diversité religieuse, même quand celle-ci est salutaire pour l’espace public. Lors d'une interview de ce dernier publiée ce jour au sein du journal Le Monde, J.A.C s'appuie sur de nombreux exemples, dont le letraitement réservé au TJ. Les méthodes, le refus des évidences sont notoires au sein de la Commission. L’exemple du rejet de la position du responsable des cultes du Ministère de l’Intérieur concernant les TJ est manifeste. En plus, faisant allusion à l’incendie volontaire d’une salle des TJ J.A.C s’offusque du silence politique. J.A.C s’indigne de pratiques discriminantes en PACA et Corses, dans les hôpitaux envers des religions non catholiques.La Commission parlementaire devrait lire, relire, cette simple interview de J.A.C pour quitter sa dérive sectaire. Bien plus, elle devrait s’enrichir des travaux de chercheurs qui longtemps ont démontré la légitimité de groupes religieux comme les TJ, sans faire leur apologie.
Bref, allons nous enfin, dans ce pays pouvoir un jour traiter de manière dépassionnée des pratiques et croyances religieuses de concitoyens, même si elles ne sont pas partagées ? En allant contre les évidences scientifiques, le bureau des cultes du Ministère de l’Intérieur, en donnant une large part à une vision pathologique du religieux, on peut affirmer comme J.A.C que la Commission parlementaire "risque de créer des troubles", si ce n’est déjà fait. L’effet de la logique de la Commission ne semble que l’amalgame et la stigmatisation, avec des prolongements suspects.

Commentaires

  • Seul problème les allégations de De Clermont sont sans fondements : voir le communiqué de presse

    ----------(début de citation)---------------->
    ASSEMBLÉE NATIONALE


    RËPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ - EGAlITÉ -FRATERNITÉ


    Communiqué de Presse de
    Georges FENECH et Philippe VUILQUE


    Président et Rapporteur de la Commission d'enquête parlementaire relative à l'influence des mouvements à caractères sectaire et aux
    conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs


    La commission d'enquête parlementaire sur l'influence des sectes sur les mineurs s'étonne de l'ingérence manifeste du Pasteur Jean-Arnold
    de CLERMONT dans le déroulement de travaux parlementaires indépendants et décidés à l'unanimité des groupes politiques.


    La commission d'enquête rappelle que dans le strict respect de la liberté de conscience, elle ne s'intéresse qu'à l'influence des mouvements à caractères sectaires sur la santé physique et mentale des mineurs.


    La commission s'étonne enfin, qu'interrogé par le journal Le Monde dans son édition du 27 octobre, le Pasteur Jean-Arnold de CLERMONT
    attribue de manière erronée à la commission un questionnaire adressé par l'Agence Régionale d'Hospitalisation de la région PACA aux directeurs d'hôpitaux et qui résulte en réalité de l'initiative personnelle de Monsieur LESCHI, comme en atteste ses propres déclarations lors de son audition publique par la commission
    le 17 octobre.

  • La commission fait bien de préciser ses propos par le communiqué. Cependant cela n'empêche pas celle-ci de continuer son travail à partir d'infondés conceptuels sur les "sectes". Pourquoi d'ailleurs s'intéresser aux enfants uniquement dans le cadre de groupes minoritaires? Il y aurait rien à observer autre part ? Dans des groupes religieux établis de longues dates ? Nul ne peut soutenir que la Commission travaille dans une indépendance. Preuve en est la différence de traitement réservé aux groupes de pressions anti sectes, aux chercheurs et au chargé du bureau des cultes au Ministère de l'Intérieur.

  • Effectivement, le parti pris de la commission, composée de membres déjà engagés dans la lutte contre les mouvements dits sectaires, est manifeste.

    La simple analyse de l'audition de Jean-Yves Dupuis, inspecteur général de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche, et de Pierre Polivka, inspecteur général de l'Éducation nationale, est très révélatrice :

    http://www.lcpan.fr/secte22.asp?tc=000000

    Rappelons avant tout qu'il s'agit de représentants de la Cellule de Prévention contre les Phénomènes Sectaires au sein de l'Éducation nationale. Ils sont donc bien placés pour parler du sujet considéré.

    Dès le début, il est fait état d'une enquête qu'ils ont menée auprès des inspecteurs d'Académie et des résultats obtenus. A propos du nombre d'enfants supposés en danger, sur les 19 000 signalements auprès du Procureur de la République durant l'année scolaire écoulée, seuls 8 cas seraient liés à des mouvements sectaires. Ce qui laisse entendre que le véritable problème ne se trouve peut-être pas, ou du moins plus, là...

    Or, les députés mettent aussitôt le doute sur la fiabilité des chiffres. Car leurs conclusions sont en réalité déjà établies, tandis que ces informations concrètes ne correspondent pas vraiment à leurs attentes. Aussi peut-on se poser la question : quelle est l'utilité d'une telle enquête et de ces diverses auditions, s'ils sont déjà convaincus de la situation réelle et de l'ampleur de ce phénomène ?

    Du coup, le première moitié de la discussion va porter sur la remise en cause du sérieux des contrôles effectués par les inspecteurs d'Académie, qui ne révèlent pas ce que les parlementaires présument depuis longtemps.

    En deuxième partie de l'audition, il est essentiellement question des Témoins de Jéhovah. Si l'on veut se persuader que la commission parlementaire se focalise sur les Témoins de Jéhovah, il suffit de regarder cet enregistrement vidéo.

    Les membres de la commission s'étonnent notamment que les enfants de Témoins de Jéhovah ne fassent pas l'objet de signalements. Pourtant, les inspecteurs sont clairs à leur sujet : ces enfants ne posent pas de problème particulier, ils sont sérieux, travailleurs, assidus à tous les cours. En plus, ils sont très vite identifiés comme tels. Et de conclure qu'ils ne semblent pas en danger et que ce n'est pas avec eux qu'il y a des difficultés. D'ailleurs, on peut le constater nous-mêmes : ce n'est pas des Témoins de Jéhovah que l'on a entendu le plus parler à propos des problèmes de laïcité à l'école...

    Alors, faute de difficulté constatée concrètement, pour quelle raison faudrait-il les dénoncer systématiquement ? D'autant que les intervenants de la commission se défendent de vouloir s'appuyer sur leur seule appartenance religieuse...

    Comble de tout, M. Brard rappelle dans sa même intervention qu'il " ne s’agit pas du tout de juger les croyances ", mais il revient une deuxième fois sur le refus de croire en la théorie de l'évolution, qui serait incompatible avec l'enseignement officiel de l'Éducation nationale. Et alors ? Est-il interdit de croire en un Créateur plutôt qu'en une génération spontanée de la vie ? Puisque les enfants des Témoins de Jéhovah sont majoritairement scolarisés dans les établissements publics, ils apprennent comme tous les autres enfants ces enseignements de base. Faudrait-il alors les empêcher d'être en contact avec tout autre enseignement contradictoire ? Est-ce réellement çà développer leur esprit critique ?

    Je crois que la commission sort de son rôle de protection des mineurs sous l'influence des sectes... Le pasteur Jean-Arnold de Clermont a donc raison de s'inquiéter et de se demander si de telles dérives de la commission parlementaire ne constituent pas des troubles à l'ordre public.

  • Il y a surtout une adaptation française des Témoins de Jéhovah à la spécificité de l'éducation en France, quand le mouvement encourage encore dans les revues internationales les jeunes TJ à faire des exposés sur leur croyance en classe, ou à refuser d'étudier une matière, en France, les directives sont tout autre. Certes cette ambivalence, permet aux modérés comme aux sectaires dans le mouvement de justifier chacun leur attitude. Mais on en est là, pour avoir pu discuter sur plusieurs enfants TJ de primaire par mes connaissances dans le milieu, il en ressort qu'ils se fondent pour la plupart dans la masse.

    Un garçon a accepté de porter les affaires de Noel et ranger la classe pendant que les autres décoraient le sapin, une autre a accepté de tenir un drapeau français lors de la commémoration de la libération de la ville parce que ce n'était pas une cérémonie patriotique (les parents ne l'ayant pas exempté de venir d'ailleurs), cette même jeune fille mangeait du gateau d'anniversaire quand un petit camarade venait avec sans troubler la petite fête, une troisième a confectionné un cadeau pour sa mère lors de la fête des mères, sans toutefois faire porter la mention "Bonne fête maman". Bien sûr dans le secondaire, une affaire a fait grand bruit dans un lycée, d'un jeune qui a eu zéro en philosophie, car le philosophe étudié se basait sur la théorie de l'évolution. J'ai connu en tant que TJ aussi un cas où la mère d'une demoiselle TJ lisait systématiquement ce qu'elle étudiait avant de lui donner l'autorisation de le lire, et a refusé qu'elle étudie "l'arrache-coeur" de Boris Vian, néanmoins tous les TJ de sa congrégation dont moi, ne partageaient pas son point de vue.

    Voilà les comportements sont contrastés, et ne méritent pas un signalement, néanmoins puisqu'on étudie les "dérives", on ne peut aussi fermer les yeux sur ses entorses, encouragées par la littérature internationale des TJ, mais pas par la politique nationale, sauf qu'elles semblent assez minimes en rapport avec les autres problèmes rencontrés dans l'éducation en rapport avec la laïcité.

    De plus, les TJ ont arrêtés de faire du prosélytisme direct dans les écoles en 1989, il est maintenant conseillé de prêcher indirectement par son travail et sa rectitude morale et de donner des revues si une discussion a eu lieu sans que ce soit le TJ l'instigateur de la discussion, à l'extérieur de l'enceinte de l'établissement.

    Ne pas noter l'évolution et les tentatives d'adaptations, même si elles sont contradictoires avec la position internationale, est criminel. C'est découragé les gens de ce mouvement de faire des efforts d'adaptations, et justifier les intégristes du mouvement a resté dans leurs positions.

    Bien sûr, il ne faut pas baisser la garde, car il est logique de penser que le mouvement français souhaiterait bien se calquer sur le comportement international. Mais quand le mouvement s'adapte à la laïcité, en faire la cible principale d'un débat avec des inspecteurs de l'EN laisse à penser que nos parlementaires n'ont finalement pas grand chose à critiquer dans le domaine des sectes et de l'éducation en dehors des écoles communautaires fermées à la Tabitha's place.

    Maintenant sur votre intervention sur le fait de "croire en un créateur plutôt qu'à la génération spontanée", ce n'est pas antinomique, on peut très bien croire qu'un créateur ait créé les conditions nécessaires à ce qu'une génération spontanée se réalise, tout comme on peut croire qu'un créateur ait prévu les conditions à l'évolution du vivant. Il n'empêche que tant que l'enfant TJ recrache son cour sans perturber le travail de la classe et de l'enseignant, en quoi n'a-t-il pas le droit de croire que c'est faux. C'est plutôt en développant les preuves scientifiques de l'évolution qu'on aidera ce jeune, qu'en le signalant à l'autorité (d'ailleurs pourquoi faire, si je crois bien et ce personnellement que croire au créationnisme en niant l'évolution relève de l'obscurantisme, celà n'engage que moi, croire au créationnisme est-il un délit ?)

    Enfin pour finir, un mot à Monsieur Desplan, votre blog devient un tribune sur les Témoins de Jéhovah, car depuis Juillet, c'est le mouvement religieux contesté dont on parle le plus, qui est l'objet de l'empoigne (Leschi, Sarkozy, De Clermont, Brard, etc...) médiatique.

    De plus, il n'y a pas de lieu neutre pour discuter sereinement du sujet, mon blog est donc tenu par "un apostat" et on ne verra pas Davy ou d'autres écrire dessus, les mailing-list des deux camps sont vérouillées à tout dialogue, dès lors monsieur Desplan vous êtes piraté, mais celà relève d'un manque d'endroit où les deux parties pensent pouvoir écrire sans être censurer.

  • Il y aurait beaucoup à redire concernant le traitement des TJ et plus largement du regard de la commission sur les groupes religieux minoritaires. Le débat reste ouvert. Mais comme le note Charles Chasson il est difficile aujourd'hui de mener sereinement un tel échange. Je crois que sur le blog différents avis se sont exprimés et dénotent des écarts qui demeurent et du parcours à construire pour traiter des groupes religieux minoritaires, dont les TJ. TOujours dans la continuité de Chasson, prenons acte de cela et maintenant n'en restons pas là. D'autres sujets sur le religieux existent même, ne restons pas au cas des TJ. De fait, merci de continuer hors de sociologiser les échanges. Ici nous continuerons sur d'autres aspects de la réflexion sur le religieux minoritaire. Je clos donc, quitte à passer pour un censeur, les commentaires sur les TJ, non par réflex dictatorial mais simplement par souci d'équilibre et pour que le cas des TJ ne reste qu'un exemple dans nos discours ici et non notre unique préoccupation. A ce sujet, remarquez et réagissez sur d'autres notes ! En vous remerciant tous.
    Fabrice DESPLAN

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