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Comment j’ai rencontré l’adventisme dans l’Algérie Coloniale à Böne et avant toutes révoltes.

Voilà comment Jean Séguy à intitulé sa présentation pour la journée d’étude sur l’Eglise Adventiste. La participation de Jean Séguy à cette journée était incertaine. Par le biais de Régis Dericquebourg il vient ce jour, confirmer sa présence.
Jean Séguy est certainement le premier sociologue qui s’est intéressé de manière systématique à l’adventisme en France. Dès 1956 dans son ouvrage, Les sectes protestantes dans la France contemporaine, paru chez Beauchesne (Paris) il présente les particularités adventistes. Déjà, comme un visionnaire il intègre sans complexe l’adventisme dans le protestantisme malgré les réticences des religieux et des chercheurs qui insistaient sur des particularismes (on retrouve encore ce réflexe aujourd’hui). Désormais il est acquis pour les chercheurs et pour la hiérarchie adventiste que l’Eglise Adventiste du 7ème Jour est une organisation protestante comme l’a démontré son adhésion au sein de la FPF.

Le plus marquant, je dois dire, est que Séguy a aussi développé une lecture des charismes (au sens sociologique de M. Weber). Dans l’article de l’Encyclopédia Universalis il parle d’E. G. White comme d’une « visionnaire ». Ce terme est de mon avis complet puisqu’il renferme également l’idée, consciente ou non, de stratégie dans un charisme au moment surtout de la constitution de l’adventisme.
Dans son approche de l’adventisme Séguy a aussi posé la question des liens entre religion et santé. Il l’a d’ailleurs dans son article paru en 1993
« Christianisme et "environnement naturel". Le cas adventiste », dans l’ouvrage Religion et écologie, disponible au Cerf.
Concernant l’Eglise Adventiste, l’apport majeur de Jean Séguy pour moi est d’avoir permis, lui le catholique, d’approcher cette organisation comme étant un élément structurant du religieux et plus largement de la société en général, tout en gardant une neutralité axiologique. Il a ainsi établi des liens décomplexés avec l’adventisme. Cette relation à l’objet illustre tous les débats méthodologiques. C’est ainsi que récemment, comme indiqué déjà ici, il a au sein de l’Institut Adventiste de Collonges mis en évidence le caractère catholique de la notion d’adventisme.
Autre chose, évidemment il faut aussi noter, fort de sa relation avec Desroche, les liens entre millénarisme et adventisme que notre auteur ne manqua pas de pointer du doigt. De fait, gratifier la journée du 3 mai que nous organisons (avec R. Dericquebourg son élève) en présentant, visiblement, une contribution sur son interaction avec l’objet adventiste, ne pourra que tirer vers le haut les débats. Bref, voilà un des pères fondateurs de la sociologie religieuse moderne en France qui développe une lecture complète de l’Eglise Adventiste. A ce titre sa préface à l’ethnographie que réalise Richard Lehmann de l’Eglise Adventiste est exceptionnelle.
Vivement la publication découlera de cette journée pour que le plus grand nombre partage le regard de celui qui est déjà, le carrefour nécessaire pour les chercheurs qui étudient l’Eglise Adventiste en France.

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