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  • Education Thérapeutique du Patient (II). On vient de loin...

     

    (Extraits de formation en ETP pour professionnels de la santé et de cours de sociologie de la santé du nouveau référentiel infirmier)

    Hopital Patients Santé Territoires, Education Thérapeutique du PatientChaque époque de l’histoire a ses maladies. On le sait aujourd’hui, certaines d’entre elles existent depuis l’Antiquité voire la préhistoire car on en a retrouvé leurs traces sur des ossements dans des sites préhistoriques. L’évolution des maladies, que ce soit en termes de représentation sociale (c’est-à-dire la manière dont des individus ou groupes sociaux se représentent la santé), de guérison est le fruit de bouleversements qui ont touché nos sociétés au cours de l’histoire. L'accompagnement global qui peut être offert au patient en impliquant son entourage est un héritage de cette histoire et de différentes influences. Nous évoquions la dernière fois partiellement la religion. Mais il n'y a pas qu'elle. En effet, il suffit de parcourir l’histoire de la médecine pour découvrir que bien des idées médicales d’aujourd’hui sur la maladie ne sont pas les mêmes que celles de la médecine d’hier et que certaines ne seront pas les mêmes que demain. L'Education Thérapeutique du Patient (l'ETP) en sera affecté. Mais avant de parler de l'ETP aujourd’hui un long chemin a été réalisé par nos sociétés.

     

     

    Avant le succès des sciences médicales, de l'urbanisme ou encore de la pédagogie sanitaire, les sociétés étaient fortement frappées par les épidémies. Celles-ci avaient des effets exponentiels. Des travaux historiques montrent comment la survenue d’une épidémie pouvait modifier le visage d’une région voire d’un pays entier par un nombre élevé de morts brutales, ce qui provoquait de graves déséquilibres démographiques (exemple : les épidémies de peste ou de lèpre). Néanmoins, la peste et la lèpre étaient loin d’être les seules à opérer des ravages et à décimer des populations. L’histoire témoigne d’autres épidémies aux conséquences tout aussi ravageuses :

    • la variole (maladie infectieuse. Louis 15 en est d’ailleurs mort)

    • la syphilis (infection sexuellement transmissible, populairement appelée « grosse vérole ». Selon les croyances de l’époque, elle aurait été amené par les soldats revenant d’Amérique. Les symptômes que cette maladie présentait à l’époque était assez terrifiants : ils se traduisaient par un pourrissement de la chère, l’apparition de pustules sur le corps et le visages. Il s’agit d’ailleurs d’une maladie qui au cours des 16 et 17e siècle un climat de suspicion autour de ce qui touche à la sexualité : on multipliera le nombre d’interdits sur le sexe par des mesures répressives, on observera des règles qui restreignent les contacts physiques, la promiscuité entre les corps. C’est une maladie qui servira d’appui aux modèles culturels qui préconisent un auto-contrôle, « une civilisation des mœurs ».Voir ELIAS)

    • la malaria (synonyme de paludisme. Maladie transmise par la piqûre de moustique)

    • la tuberculose, la coqueluche (maladie infectieuse qui se caractérise notamment par une toux)

    • la rougeole (maladie virale), etc.

     

    Ces épidémies d’autrefois nous renvoient donc à un régime particulier de la maladie comme étant un phénomène collectif. C’est-à-dire qu’au cours d’une épidémie, un individu n’était pas malade seul, l’entourage l’était également dans tous les cas (généralisons!).

    L’impuissance médicale étant presque totale, certains médecins affirmaient que « tout cas de peste est incurable ». Les médecins s’en tenaient donc essentiellement à des mesures prophylactiques (c’est-à-dire relatives à la prévention) qui avaient traits surtout à la crainte de Dieu et non à des mesures curatives. Ceci tient en partie au fait que la maladie épidémique était conçue (dans les représentations sociales de l’époque mais aussi dans la réalité) comme une mort collective et non comme une maladie individuelle curable.

    Il faut savoir que la médecine de l’époque n’était pas celle que l’on connaît aujourd’hui. L’Eglise considérait la médecine comme une science secondaire. Jusqu’au 18ème siècle, la médecine en tant que science a dû se défendre des abus de l’Eglise et était empreint à un lien forcé avec la théologie. Les prêtres se pressaient aux lits des malades et tenter de démontrer l’efficacité de leurs prières. Lorsqu’un médecin parvenait à guérir réellement un individu, la guérison était expliquée religieusement. Par contre, si le traitement échouait, c’est le médecin qui était tenu pour responsable ainsi que le manque de confiance en Dieu. Les médecins étaient aussi bien souvent l’objet de terribles mesures au lendemain d’épidémies (on les accuse par exemple d’avoir répandue la peste afin de s’enrichir, afin d’inciter la population à avoir recours à leurs services). Durant les années ou subit le choléra (1830) les médecins sont aussi très fréquemment victimes d’agressions. Bref, on a assisté à leur encontre à des scènes d’une violence considérable).

    Aussi, les médecins de l’époque avaient à faire face à une autre rivalité : à l’exercice des charlatans, des magiciens et des alchimistes.

    Les réponses qui ont été progressivement mises en place face à la contagion ont surtout été des mesures répressives vis-à-vis des malades. Elles visaient à isoler les malades, à les mettre en quarantaine, à boucler les quartiers ou les villages atteints par une épidémie.

    En effet, la maladie à l’époque, notamment la peste (du latin pestis qui signifie fléau, épidémie), terrorisait les populations. La peste signifie souvent la mort brutale qui survenait dans un délai de quelques jours voire de quelques heures. La lèpre (du Grec Lepros qui signifie écailleux), à la différence de la peste, est une maladie au long cours qui rongeait lentement les corps et entraînait une autre réaction : la séparation ou la mise hors du monde à laquelle les individus atteints ne pouvaient échapper.

    Dès l’Antiquité, la Lèpre est présente dans trois foyers : l’Inde , la Chine et l’Égypte. Dès le VIè siècle, sans même que l’idée de contagion soit clairement conçue, le lépreux est reconnu comme étant dangereux ; il est condamné. La mort est pour lui la seule sentence. Néanmoins, elle devient relativement commune chez nous (en occident) aux alentours des 12ème et 13ème siècles. C’est un peu plus tôt (vers le 11è siècle) que les malades de la lèpre commence à être soumis à une ségrégation. En effet, le lépreux faisait peur, l’image qu’il donnait inspirait la répulsion : la lèpre pouvait modifier l’apparence des individus voire les mutiler. Il inspirait la peur donc il devait être enfermé. Dans la conception dominante (notamment sous l’influence de l’église), le mépris et l’exclusion qui frappait les lépreux n’étaient qu’une interprétation de la volonté divine (car dans la pensée collective le lépreux était frappé par cette maladie en punition de ses péchés). En quelque sorte, les lépreux n’était plus considérés comme des hommes, ils incarnaient le mal, le diable et ne méritaient aucune compassion. La faute principale dont on les accusait était la luxure et ils devaient être isolés pour ne tenter aucun chrétien. Ils étaient également tenus pour responsables de certains événement, certaines calamités qui frappaient telles que les intempéries, etc. Ils devenaient alors des boucs émissaires et on envahissait des léproseries pour les massacrer. Le premier stade du repérage de la maladie tenait de la dénonciation. En effet, si quelqu’un remarquait des stigmates de la maladie, une maladie de peau chez un parent, un voisin, il se trouvait dans l’obligation de le signaler à une autorité. L’autorité en question convoquait alors un tribunal qui désignait ou non l’individu comme étant un lépreux (ou un ladre). Il est alors rejeté de la communauté, il est dépouillé de ses biens et ne vit plus que de la charité publique. : « Les lépreux inspiraient une crainte terrible qui conduisait à les traiter d’une manière inhumaine. Les suspects de ladrerie étaient examinés par un représentant de l’évêque ou par un jury dont faisaient partie des lépreux-experts, et à une époque plus tardive des médecins ou des chirurgiens. Celui qui était reconnu ladre était, en France et dans les Flandres, soumis à une cérémonie de « mise hors du siècle » comparable à l’office des morts. Dans tous les pays d’Europe, il se voyait notifier les « défenses » qu’il devrait désormais respecter, revêtait l’habit de ladre et recevait la cliquette, la crécelle ou la cloche qu’il lui faudrait agiter pour prévenir de son approche. Les défenses étaient des règles très détaillées et contraignantes, toutes inspirées par l’idée que la lèpre était hautement contagieuse. Dans certaines régions, le ladre devait renoncer à se marier ou voyait son mariage dissous, parfois aussi ses biens étaient partagés entre ses héritiers. Enfin, il était conduit dans une « maladrerie » ou, à défaut, dans une cabane de bois au bord d’une route. De soin lieu de réclusion, le malade sortait pour mendier son pain, en prenant garde d’observer toutes les défenses à lui faites ».

     

    Dès les 12è et 13è siècles on construit alors de grandes maladreries destinées à y retirer les lépreux. Au sein de ces institutions, la vie était pour l’individu malade très austère. Parfois, il était autorisé à sortir mais au prix de contraintes importantes. Il était soumis à des interdits :

    1) Ne plus entrer dans les églises, les moulins, les tavernes, les fours ou autres lieux publics.

    2) Ne plus se laver les mains, son corps ou ses vêtements dans les fontaines, les ruisseaux ou les rivières qui servent aux habitants.

    3) Ne plus toucher les enfants ou se laisser toucher par eux, ni leur donner des objets trouvés.

    4) Ne plus toucher aux gens lorsque l'on mendie pour vivre.

    5) Porter des habits de lépreux et signaler sa présence en se déplaçant avec une crécelle.

    6) Ne pas toucher les aliments que l'on achète.

    7) Se placer au-dessous du vent pour parler aux gens afin d'éviter de les contaminer.

    8) Ne pas marcher pieds nus pour ne pas contaminer le sol

    9) Il n’assistait que de loin aux offices religieux

    Bref, la liste des interdictions est impressionnante…

    Lorsque la mise à l’écart de l’individu se terminait par sa mort, son corps n’avait pas droit aux obsèques communes. Les obsèques étaient simplifiées et sa dépouille était refusée dans les cimetières des autres chrétiens (non-malades) : il était alors enterré dans une léproserie qui disposait d’un endroit, d’un enclos spécifique à cela.

    On est bien loin de l'ETP. L'avancée du savoir scientifique et le souci d'une prise en charge globale fait que le malade ne peut plus être conçu, y compris en cas d'épidémie comme un problème social. C'est le grand changement que va permettre la science. L'un de ses effets sera une meilleure compréhension des liens entre soignants et soignés d'une part, et d'autre part du souci d'entourer le patient et son entourage pour optimiser sa qualité de vie. Mais là sera l'objet de notre prochaine note.

  • Regard d'Ernest Pépin sur la mort de Marmy le plus ancien prisonnier de France.

    Pierre-Juste Marny, Suicide, Prison Martinique, Plus ancien prisonnier françaisLes vacances sont terminées (votre serviteur n'en a pas eu) et j'apprends avec stupéfaction la mort de Pierre-Just Marny. Son parcours montre la difficulté que notre société éprouve à pardonner. Au point qu'elle se rappelle de la peine d'une individu tout en oubliant la faute. Je voulais partager ce sentiment avec vous. Mélange d'incompréhension, de colère face à l'impasse dans lequel des individus sont. Pourquoi presque 50ans après des faits condamnables un individu n'aurait pas le droit d'avoir un trait, d'une once d'espoir ? Certainement notre société qui s'évertue à tout archiver, archive aussi sa haine au point de la rendre évidente et d'offrir au plus vieux prisonnier de France que l'oubli, l'absence d'espoir, le suicide comme fin. Condamné à mort sous l'artifice de la perpétuité, Marny a tiré la conclusion que le système judiciaire lui a inspiré. Il s'est suicidé en Martinique arrêtant de prolonger son record de détention.

    Je suis tombé sur ce texte d'Ernest Pépin qui va dans ce même esprit. Je vous laisse en prendre connaissance. Sa question, « qui nous pardonnera » trouve un place dans chaque conscience.

    Qui nous pardonnera ? (d'Ernest Pépin)

    Pierre-Juste Marny, Suicide, Prison Martinique, Plus ancien prisonnier françaisQui nous pardonnera ? J’apprends avec tristesse la mort de Marny. Le plus vieux prisonnier de France ! Je dis que d’une certaine manière la société l’a assassiné en utilisant une arme redoutable : l’arme du temps ! C’est une vie gâchée derrière les barreaux dont les plus durs sont les barreaux de la conscience. Combien de fois, sans doute, a-t’il ressassé sa jeunesse et les crimes qu’elle occasionna. Combien de fois, sans doute, a-t-il constaté qu’il a été victime des circonstances ! D’une sorte de folie sans folie qui nous emporte dans la spirale maladroite d’un comportement inapproprié.
    Cela aussi c’est l’être humain, la pulsion de la colère, l’impulsion de l’aveuglement et ce surmoi qui éclate devant une supposée injustice.
    Cela peut donner Césaire !
    Cela peut donner Marny !
    L’un n’est pas réductible à l’autre mais l’un et l’autre sont des faces de lumière et d’ombres d’un seul jaillissement qu’on appelle l’homme.
    Toute jeunesse est une force d’ivresse. Seul le temps apprend l’humilité. Mais il arrive que l’humilité soit une souffrance insupportable. Elle l’était sans doute pour lui !
    L’humilité, dans ces conditions là, où vivre c’est pourrir ou demain n’ouvre aucune porte sinon celle d’un pardon que personne n’accorde.
    Il m’est impossible, ce disant, d’oublier les victimes. Elles furent aussi victimes des circonstances de tout ce qui entraîne une sociopathie.  La Martinique, pour de multiples raisons, baignait dans sa folie. Folie de l’argent ! Folie de la vengeance ! Folie de la fuite en avant ! Folie même des solidarités ataviques !
    Dans cette affaire mal élucidée, la frénésie a son mot à dire.
    Je me souviens comment l’inconscient collectif « fabriquait » Marny à la manière d’un nègre marron revenu des hauteurs. Quelque part, nous l’avons incité à être ce nègre marron là qui n’a pas hésité à se baptiser « La panthère noire ».
    L’époque était à Django contre Zorro. L’époque était aussi au Black Panther Party, aux résistances ouvertes ou  larvées. A une sorte d’héroïsme insu, qui pouvait prendre aux tripes l’intellectuel comme le petit gars de nulle part. Marny a été une forme d’ignorance mêlée à l’air guerrier des temps. Une sorte d’innocence qui « joue » au « major ».
    Je pleure ses victimes tapissées par l’ombre d’un autre temps.
    Je le pleure aussi opposant à l’irréductibilité de son histoire l’irréductibilité confuse de son destin. Il est mort ! Il aurait choisi de mourir ! Lui à qui on avait fait l’aumône inhumaine d’une petite sortie de fauve sans griffes. Il devait être puni ! Il méritait d’être puni ! Mais nous avons confondu la punition avec un décret divin donc immuable.
    Ceux qui furent ses victimes, comme ceux qui lui offrirent une sorte de solidarité tardive. Ceux qui l’ont déchaîne, comme ceux qui l’ont enchaîne, doivent sentir peser l’ombre d’une Martinique qu’à sa manière, il incarnait.
    Encore une fois l’histoire a rusé avec un homme, la religion a failli et la justice prétendument aveugle est passée à côté d’une forme humaine de sanction.
    La peine de mort est abolie mais elle palpite encore au bout de la corde qui étrangla Marny. Nous éprouvons ce drame ! Il nous dérange ! Et nous n’avons que ces mots à jeter sur sa tombe. Il arrive qu’un coupable soit martyr. Cela s’appelle la loi du Talion ! Qui nous pardonnera ?

    Source : Ernest-pepin

  • Réponse partielle à la campagne de calomnie du service de Communication adventiste à mon encontre

    Calomnie adventiste, Fabrice Desplan, Exorcisme à Grigny, BIA, Bulletin d'Information adventiste, Revue Adventiste, Manipulation, Secte, Rapport Miviludes, Sectes apocalyptique, Je reçois des mails surpris de la campagne de communication contre moi qu'a lancé le service de communication de l'Eglise adventiste. Utilisant les ressources qui viennent de membres, le service de Communication à imprimer son Bulletin d'Information et sa Revue Adventiste (font noir de rigueur pour fabriquer la dramaturgie) en reprenant une interprétation fallacieuse de mes propos suite à l'affaire d'exorcisme de Grigny. Nombreux, vous êtes surpris que je sois vilipendé après avoir affirmé que l'Eglise adventiste ne pratique pas d'exorcisme. Les interlocuteurs et services non adventistes sont les plus choqués. Pour avoir une vision globale j'ai transmis ce mail suivant à des adventistes pour qu'ils aient une vision plus complète. Comme la campagne de calomnie adventiste est publique alors pourquoi me priver de vous donner à vous aussi, ces quelques informations. Entre nous l'adventisme est entrain de se fabriquer une réputation de groupe fermé, imperméable aux critiques mêmes positives, qu'il devra assumer. De mon côté, contrairement à ce qui m'a été insinué par le service de communication adventiste, je continuerai à parler librement de l'adventisme hexagonal. Voici le mail que j'ai fait circuler. Vous pouvez le télécharger en PDF.

    Dans le silence des responsables adventistes commencent à m'indiquer les raisons inavouables de cette tentative de diversion sur ma personne. Mais heureusement qu'il y a une différence entre les membres d'une communauté et certains de ces dirigeants qui instrumentalisent mes propos qui pourtant étaient à leur avantage selon tous les médias. Pourtant l'Eglise adventisme devrait plus s'inquiéter de sa préssence injustifiable dans le dernier rapport sur les sectes en France que de s'adonner à des pratiques staliniennes. Voici donc le mail envoyé à des adresses d'adventistes et de lecteurs du blog.

     

    L'affaire de Grigny a suscité des réactions indignes et mensongers du service de communication de l'Eglise adventiste.
    Nombreux sont les internautes adventistes par mails ou simplement sur des forums qui ont noté que dans l'entretien donné à l'AFP j'indiquais que l'adventisme ne pratique pas l'exorcisme. C'était le fond du dossier. Dans un communiqué indigne l'Eglise adventiste indique « qu'il est dommage que Fabrice Desplan fasse ainsi des généralités en suscitant le doute dans les esprits au sujet des pasteurs antillais ». Il s'agit ni plus ni moins d'une manipulation de mes propos. Pour cela rien ne vaut de revenir sur la dépêche AFP. Et surtout cela permettra de noter l'inculture du service de communication adventiste sur les recherches disponibles depuis les années soixante dix sur l'adventisme. C'est d'ailleurs le plus grand drame de mon avis.
    Mes propos n'invitent à aucune interprétation mensongère comme s'est livrée l'Eglise adventiste. Pour s'en rendre compte voici l'intégralité du communiqué AFP qui fait mention de mes propos. Notez que l'Eglise adventiste ne l'a jamais repris dans son intégralité pour ses membres, alors qu'elle diffuse sur plusieurs supports (BIA, Revue adventiste) son interprétation tendancieuse et vise à faire une diversion à bon prix.

    Communiqué AFP :

     Séquestrée pour être exorcisée: 4 personnes déférées à Evry

     (AFP) – 13 mai 2011

    EVRY — Quatre personnes, interpellées jeudi à Grigny (Essonne) après avoir séquestré une jeune fille pendant une semaine dans un appartement pour l'exorciser, seront déférées à Evry samedi matin, a-t-on appris vendredi auprès du parquet d'Evry et de sources proches de l'enquête.

    Ces quatre personnes, dont une femme qui louait l'appartement, sont âgées d'une trentaine à une cinquantaine d'années. Tous, qui se réclament de l'Eglise adventiste du septième jour, vivaient dans cet appartement de Grigny, mais ne faisaient pas partie de la même famille.
    En revanche, le fils de la femme interpellée, mineur, qui avait également été interpellé, a été remis en liberté et devrait être placé.
    Les mis en cause ont expliqué avoir voulu désenvoûter la jeune femme.
    La jeune femme de 19 ans qui a été séquestrée pendant une semaine pour être exorcisée se trouvait toujours à l'hôpital vendredi. Après avoir passé sept jours attachée à un lit, sans manger et en buvant très peu, ayant été frappée et scarifiée, elle est très affaiblie, mais son pronostic vital n'est pas engagé.
    Très fragile psychologiquement, elle avait été trouvée par les policiers jeudi en fin de matinée, après que son père eut retrouvé sa trace.
    Les cinq mis en cause, originaires des Antilles, et la jeune femme, Camerounaise, auraient été exclus, il y a un an, de l'église adventiste de Paris et auraient formé un groupe dissident, vivant en autarcie.
    Fabrice Desplan, sociologue et chercheur rattaché au laboratoire Groupe, sociétés, religions, laïcité du CNRS, auteur avec Régis Dericquebourg de "Ces protestants que l'on dit adventistes" (L'Harmattan), a expliqué à l'AFP que le mouvement adventiste en France est principalement antillais, et en Région parisienne.
    Il fait état de "gens qui migrent, gardent des repères magico-religieux", et "n'arrivent pas à marier traditions antillaises et traditions religieuses".
    "Chez les pasteurs Antillais, il y a une rhétorique pas très claire, qui rend (les fidèles) très perméables aux discours sur le mal, les démons. Mais ce n'est pas le discours officiel du groupe", a-t-il encore souligné, précisant que "les adventistes ont une très grande difficulté à gérer l'expression antillaise. La gestion magico-religieuse prend de la place".
    Dans un communiqué diffusé vendredi, les responsables des deux Fédérations adventistes de France et le président de l'Union franco-belge des Fédérations adventistes se sont dit "consternés par l'attitude de ces personnes".
    "Ce n'est pas dans l'enseignement de l'Église adventiste et dans ses pratiques d'utiliser de tels procédés dans ce type d'exorcisme délirant", indique le communiqué. Il précise qu'une "enquête est faite pour savoir si ces personnes sont réellement membres de l'Église adventiste de l'une des églises de l'Essonne".
    "Ces personnes ne figurent pas sur nos registres et je ne les connais pas", indique dans ce communiqué le pasteur de l'église d'Evry, Charly Reson.
    L'Église adventiste du septième jour de France compte 12.660 membres en France métropolitaine et 33.998 membres dans l'Outre-Mer français.
    La police judiciaire d'Evry a été chargée de l'enquête.

     

    Il suffit de lire ce communiqué pour se rendre compte du décalage entre son contenu et la lecture du service de presse adventiste.
    Tous les lecteurs ont noté que j'insistais sur l'incompatiblié entre exorcisme et adventisme. Ce qui choque visiblement c'est que la journaliste reprend le mot ambigüité. Oui, il y a des us, coutumes, mots, discours qui peuvent être réinterprétés par certains comme compatibles avec l'exorcisme. Et là il n'y a rien de nouveau. Dès les années 70, des sociologues et anthropologues le notaient.
    Jean Paul Barquon qui manipule mes propos indique que je fais des généralités concernant l'aspect antillais de l'adventisme. N'avez vous pas vu le mot « PRINCIPALEMENT » dans le communiqué de l'AFP ? Lui non. J'ai donc raison de dire qu'il y a une difficulté à gérer la question antillaise finalement.
    D'autre part, ce dernier semble ne pas savoir que je conseille des étudiants de la Faculté adventiste de Collonges. Pourquoi me rendrais-je disponible pour ces derniers si je méprise leur formation ?
    Le communiqué adventiste est une manœuvre pour calmer sans doute des susceptibilités internes qui ne savent pas l'échange que j'ai eu par mail avec Monsieur Barquon. Il y aurait énormément à dire et redire. Le but maintenant, en constatant l'effort de la communication adventiste, est de me discréditer auprès de ses membres. Cela témoigne surtout d'une incapacité adventiste à parler sereinement d'elle même en quittant son langage pour entrer dans un discours ouvert.
    Ceux qui veulent le détail de ma pensée, peuvent lire mon blog à l'adresse www.dixmai.com où je reviens largement sur cette affaire, y compris sur l'hilarité qu'elle a entraîné chez des adventistes. Ce rire est pour moi un signe maturité.
    Je demande à l'Eglise adventiste un droit de réponse (évidemment il sera rejeté) car les mensonges sont flagrants. Comment expliquer l'écart de perception entre nombreux internautes et adventistes avec celle de la direction adventiste ? Quoi qu'il en soit le département des communications adventiste devrait plutôt commenter le dernier rapport de la Miviludes où je pense qu'elle figure injustement (de façon indirecte) et du sens que peuvent donner des individus à ses discours quand ceux-ci sont réceptifs à l'exorcisme, plutôt que de se lancer dans une campagne de dénigrement.
    Notez, cher lecteur, que c'est moi qui ait indiqué au service de communication adventiste que la presse s'interrogeait sur les liens entre la victime et la communauté de Paris Est, alors que cela n'avait pas été évoqué. Pourquoi l'indiquer si l'objectif est de nuire ?
    Le Président de l'Union des adventistes m'a demandé une audience que je lui ai accordé. Nous verrons si ce tête à tête permettra de lever les mensonges flagrants et d'obtenir le droit de réponse. Je peux quand même rêver !
    En complément, je vous porte la réponse par mail que j'ai adressé, instantanément à Monsieur Barquon à la lecture de sa manipulation.

     


     

    De fabrice desplan

     à: Barquon Jean-Paul

    date 23 mai 2011, 11:03

    objet :Réponse au communiqué du 21/05/2012

    Cher JP,

    Je manifeste ici toute ma surprise face au dernier communiqué dans la suite de l'affaire de Grigny. Il y aura toujours des divergences entre la lecture sociologique de l'adventisme et la perception même du groupe de son identité. Là, est une réalité qui ne gène pas. Je note qu'il existe des ambiguïtés dans le discours de pasteurs envers l'exorcisme chez ceux qui entendent et y seraient sensibles.
    Je n'ai jamais mis en doute la qualité de la formation, mais des us de certains. Pourquoi l'insinuer ? Il y a une différence entre la pratique professionnelle et la formation professionnelle !
    Mais ma plus grande surprise reste le fait que ce communiqué n'indique jamais que j'ai insisté sur le fait que l'Eglise adventiste ne pratique pas l'exorcisme. Pourquoi ? A quelles fins ?

    Les médias du groupe France TV  insistaient d'ailleurs sur un pan de ma réponse en disant:
    Mais Fabrice Desplan tient à être clair : "l’Eglise adventiste en France n’incite pas ses membres à (des rituels d’exorcisme)", explique-t-il sur son site. "Une marginalité de membres (ou d’)anciens adventistes s’adonnent à de tels rituels. Dans le cas d’individus adventistes, cela ne peut être que des initiatives déconnectées des orientations de l’adventisme français." Selon lui, l’exorcisme est généralement le fruit d’adeptes originaires d’Afrique ou des Antilles. "Les adventistes ont une très grande difficulté à gérer l’expression antillaise. La gestion magico-religieuse prend de la place", souligne le sociologue.
    La fin de cette déclaration peut m'être reprochée, mais passer sous silence le fait que partout a été repris l'incompatibilité entre exorcisme et adventisme en France est une mauvaise foi flagrante.
    Entendu par nombres de services cette insistance a convaincu là où les communiqués de tes services étaient inopérant, alors que ce n'était évidemment pas l'objectif. Je retiens donc la lecture et le vécu interne à l'adventisme que traduit ce communiqué. 
    J'ai compilé 39 mails d'adventistes confirmant mes remarques et remerciant que je dissocie adventiste et exorcisme clairement. Nombreux autres n'ont même pas été ouverts.
    Sera t-il possible un jour pour l'Eglise adventiste de parler sereinement de toutes ses dimensions ? 
    Mais le plus important est pour moi une mise à jour de votre communiqué, en reprenant avec honnêteté mes dires, en rappelant clairement, malgré les divergences inhérentes et normales, que j'ai clairement indiqué que l'Eglise adventiste ne pratique pas d'exorcisme. C'est le fond du dossier qui mobilise et il serait intègre de le mentionner. 
    D'autre part, comment oser parler de "généralité", là où à chaque fois je parle de MARGINALITE ? Le communiqué est ici loin des propos qui peuvent être relus.

    Merci d'accéder à ce doit d'informations complémentaires.

    FD

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  • Il y a 200 ans, William Miller connaissait son expérience de conversion

    miller.jpgWilliam Miller, réformateur leader du mouvement de réveil le millérisme est de toute évidence un meneur d'hommes. Lors de la guerre de sécession il s'est fait remarquer comme un soldat efficace face aux anglais. L'un des faits d'armes du capitaine Miller fut à la bataille de Plattsburg le 11 septembre 1814. Dans un rapport rédigé de sa main il écrit sa satisfaction d'être des 5500 soldats qui avaient mis en déroute 1 5000 anglais dont des généraux qui avaient vaincus Napoléon1. Cette séquence marqua Miller et affirma chez lui les convictions déistes. Sylvester Bliss raconte que Miller indiqua « qu'un tel résultat dans de telles circonstances adverses me sembla être l’œuvre d'une puissance plus grande que celle de l'homme seul »2.

    La guerre semble avoir entraîné une distance entre Miller et les religions institutionnelles, en particulier l'église Baptiste de son éducation. Installé près de la ferme de son père décédé, il se rend peu à l'église de Low Hamton sauf lors des sermons présidés par un des ses oncles.
    Bliss raconte que lors de la commémoration du deuxième anniversaire de la bataille de Plattsburg en 1816, certainement marqué par l'événement, Miller fut porté par une vague d'émotions. Le dimanche suivant, Bliss relate une nouvelle forte poussée d'émotions qui envahit Miller chargé de lire à l'église un texte sur les responsabilités des parents. Ce 11 septembre 1816 marque le début d'une quête de sens de Miller pour orienter à sa vie à partir des textes bibliques. La suite sera un puissant mouvement de réveil, Le Millérisme, dont l’Église adventiste du septième jour sera le principal surgeon.
    La fin de l’année 2016 marque donc le 200e anniversaire de l’expérience de conversion de Miller selon les archives. Comme souvent dans l’Amérique du XIX cette conversion est en faite une refondation interne au protestantisme. Baptiste, même s’il avait déjà commencé à prendre des distances avec sa communauté, Miller ne va pas délaisser le protestantisme. Il va participer à le réorienter. Pas étonnant que par la suite, plusieurs leaders eux mêmes issus d’autres groupes religieux, vont le rejoindre pour fonder le millérisme. Même s’il n’a pas été fondateur de l’Église adventiste du septième jour, William Miller reste un leader charismatique, de mon avis pas assez (en faite, mal) étudié.

    Le 200e anniversaire de sa conversion est l’occasion de rappeler l'apport large au protestantisme et plus largement à la pensée de Milliam Miller. Franc-Maçon, lecteur des Lumières, anti esclavagiste attiré par l’expérience de la nouvelle République de Haïti, autodidacte, Shérif et juge, fin connaisseur de l’histoire, prédicateur, stratège militaire, couturier… l’homme est dense. La fin de sa vie n’a certainement pas été à la hauteur de ses contributions au-delà même du protestantisme. Je ne suis pas historien, mais souvent, sans le vouloir, l’histoire permet la réhabilitation d’hommes par des biographies denses et non partisane. Une telle biographie dans l’espace francophone est à réaliser, surtout que Miller a été influencé par des auteurs et acteurs de la révolution française, dont le fameux député du Pas de Calais, Thomas Paine.

     

    1 Mervyn Maxwell, Tell it tothe World, Pacific Press Publishing, 1976

    2 Sylvester Bliss, Memoirs of William Miller, Boston, 1853.

  • Quand la Miviludes participe à la stigmatisation sur fond de covid-19

    20200226T0748-34383-CNS-ASH-WEDNESDAY-VIETNAM_0.jpg.pngLa Miviludes est une structure que je considère comme nécessaire à la vie démocratique. Elle est même indispensable dans la construction encadrée des oppositions nécessaires à l’expression des libertés. Cependant, et j’insiste, cette structure ne peut pas fonctionner sur des préconceptions avec des affirmations irrationnelles, alors qu’elle peut être, en tout temps, consultée par les décideurs et influencer. D’ailleurs, il ne faut jamais oublier que depuis sa fragilisation et la logique mise sous coupole du Ministère de l’Intérieur, la Miviludes a le sentiment de jouer sa survie. Dans un article publié ce 29 avril 2020, la Miviludes avance une logique trouble qui révèle une méconnaissance des groupes dont elle veut défendre les individus.

    Dès les premières lignes de l’article un non-sens s’affiche. Dès les premières lignes de l’article un non-sens s’affiche.

    FireShot Capture 014 - Coronavirus _ des risques de dérives sectaires pendant le confinement_ - france3-regions.francetvinfo.fr.png






    Vous avez bien lu et je n’ai rien tronqué de l’article tel qu’il est diffusé. Comment lancer une alerte sur des groupes, non mentionnés, alors que la Miviludes et son réseau d’associations partenaires indiquent : n’avoir reçu que très peu d’appels depuis le début de la crise sanitaire ? « On est confinés, les groupes déviants le sont donc aussi. » Echaudé juridiquement la Miviludes n’identifie pas les groupes mais laisse apparaître des indices en parlant de tractage. Ils ne sont pas nombreux à tenir sur la voie publique des pupitres, ou à solliciter les passants sur des marchés !
    Ce qui est bien plus important c’est l’absence de profondeur historique et social dans la mise en garde de la Miviludes. Oui, elle a raison de dire que le contexte de pandémie est propice aux discours prophétiques. Mais il y a une différence abyssale entre prophétisme et dérive sectaire. Toutes les pandémies furent marquées par des réveils, des préoccupations prophétiques. Des messianismes ont souvent été dynamique en période pandémique.

    En parlant de prophétisme, obnubilée par le sectarisme, la Miviludes ne perçoit pas la montée du scepticisme envers les prophétismes. Nombres d’acteurs individuels, surtout sur les réseaux sociaux, ridiculisent les leaders qui se définissent comme prophète parce qu’ils n’avaient pas annoncé la pandémie. Certains poussent l’invective, et ils sont nombreux, à ridiculiser les acteurs religieux friands de miracles pour qu’ils guérissent du covid-19 !
    L’une des particularités de cette pandémie est la vague de critiques qu’elle entraîne. Critique contre les institutions politiques, scientifiques et religieuses. Cette critique des institutions n’est pas à confondre avec le rejet du politique, de la science ou du religieux. D’ailleurs les individus dans les sondages sérieux comme celui du Cevipof montrent le besoin de politique pour mieux gérer la crise. Les attentes envers les sciences médicales sont grandes et évidentes, et la forte poussée de l’achat de Bible illustre à elle seule le besoin de religion. 
    Jean Vitaux a largement montré (Voir ses deux ouvrages : Histoire de la lèpre et Histoire de la peste chez PUF) que les pandémies ont donné lieu à un activisme de la pensée religieuse et prophétique. J’insisterai surtout sur le fait qu’historiquement, le religieux institutionnel a été le bras armé de fantasmes sur les origines des pandémies. Il a participé dans les léproseries et lors des pandémies de peste à la mort civile des malades, exclus des sacrements, « enterrés » anonymement et même parfois à la confiscation des biens de leur descendants mêmes valides ! Ainsi, dans la vague populaire, populiste, le religieux établi, majoritaire, a souvent accompagné la stigmatisation des plus fragiles. Les juifs, les étrangers, les cagots, les plus pauvres ont été souvent, a contrario, assistés par les groupes religieux qui tractent pour se reconstruire !

    Un autre point avancé dans cet article est la montée des médecines traditionnelles. Je sais que c’est un point sensible et l’agiter sans donnée factuelle et vérifiable en situation pandémique est une inconscience majeure. Au moment où nous écrivons c’est la polémique inhérente à la recherche scientifique qui occupe. Quel protocole ; quel vaccin ; quels essais thérapeutiques ; quelles combinaisons de molécules ? Comment réaliser des tests… Le débat est de ce côté. Je n’ai eu vent, à aucun moment de groupes religieux qui arguent un rejet par anticipation des résultats des recherches scientifiques sur le Covid-19 à ce jour. Si la Miviludes a de telles informations elle doit les notifier sans sous-entendu robespierrien. Cela ne peut que lui être préjudiciable. 
    Du côté de la santé il est unanimement acquis pour les observateurs du système de santé qu’il y aura des vagues après le covid-19 de pathologies chroniques chez des patients qui ont quitté tout suivi médical. J’ai d’ailleurs réécouté plusieurs émissions de groupes religieux avec des médecins qui insistent sur la nécessité de consulter et l’adoption d’une hygiène de vie, conforme aux connaissances médicales conventionnelles pour prévenir des pathologies. Je n’ai pas eu d’information de groupes religieux qui demande nouvellement de ne pas consulter les médecins. Au contraire ; les groupes religieux hygiénistes ont d’ailleurs sautés sur l’occasion de la pandémie pour indiquer que celle-ci est nécessairement liée à une intervention humaine (l’expression est trop large), qui peut aller de la promiscuité avec le monde animal à la malveillance. Ils encouragent les membres à se soigner sous les conseils de leur médecin, organise les chaînes de prières pour les professionnels de santé.

    Aujourd’hui les organisations religieuses, surtout les plus minoritaires, sont concentrées dans la préservation du lien social par les outils numériques, à l’instar du monde du travail, des administrations et des associations. Elles ne semblent pas déployer une ingéniosité, nouvelle, particulière, pour contourner la médecine conventionnelle, même si certaines, comme de plus en plus de français, sont sensibles au pratiques médicales holistiques non allopathique.
    La Miviludes alerte de la montée des médecines parallèles dans les groupes religieux à tendance sectaire face au covid-19. Concernant ce point précis, il est vrai qu’il y a un vrai concours Lépine. Mais ce n’est pas dans les groupes religieux qu’il prédomine. Un regard sur la toile, les réseaux sociaux, montre qu’il se déroule dans l’ensemble du corps social. Dans la médecine traditionnelle c’est l’utilisation de l’artemisia, très présente à Madagascar qui cristallise. En France elle est illégale. La Miviludes a-t-elle des informations sur son importation, son usage en France ? Personnellement quand j’interroge rapidement des groupes religieux, je découvre qu’ils ne connaissent pas cette plante et le vif débat qu’il a suscité.

    Encore une fois et c’est dommage, la Miviludes est hors sujet, n’avance pas de chiffre, agite des chiffons rouges alors que les groupes religieux, comme l’ensemble du corps social ne font que tenter de s’adapter aux nouvelles conditions de vie. Agiter les peurs n’est en rien une solution surtout quand aucune donnée factuelle, scientifique est avancée et donc vérifiable. Et comme dit l’adage maintenant issue d’une grand-mère à la petite fille célèbre : « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ».
    Instance qui serait très utile à la vie démocratique par une observation objective des groupes religieux dans leur rapport à la société globale, la Miviludes ne fait que montrer encore une fois qu'elle est en échec face aux besoins de critiques objectives, rigoureuses pour garantir le lien social.

    Depuis la pandémie, avec la place centrale des groupes religieux dans les clusters en France et en Corée du Sud, la stigmatisation de ces derniers est forte. Il est à regretter que par sa légèreté la Miviludes contribue à la stigmatisation.

  • Petit retour sur l'Université d'été de la relation d'aide (Lyon 26-28 aout, 2008)

    université d'été relation d'aide.JPGL’université d’été de la relation d’aide organisée par Empreinte dirigé par M. Poujol, s’est révélée très intéressante. J’y ai participé au travers d’une séance plénière et d’ateliers avec d’autres participants. Sans réécrire le programme je dois noter les intéressantes rencontres faites avec G. Aurouze (FAT, Collonges), Etienne Séguier (Journaliste, La Vie) et Lytta Basset (Neuchâtel) et de nombreux professionnels de l’accompagnement (psychiatres, médecins, psychothérapeutes, assistants sociaux, etc.)

     

    Que retenir ? Lors de la plénière j’ai tenté d’indiquer que l’individu en religion ne peut être considéré dans un singulier. L’individu est pluriel. Il change, il évolue. Mis en perspective avec la pluralité des individualités, ont peut dire que les individus sont pluriels. Pourtant les religions institutionnalisées peuvent donner l’impression du contraire et favoriser, sans le vouloir, une lecture naïve qui se résume en l’idée « tous les mêmes ». Je développais l’idée que la notion de « manipulation mentale » résulte de ce simplisme.Pour conforter mes dires que je me suis appuyé sur les parcours de conversions. Premièrement, la manière de raconter sa conversion est un processus social, très codifié. L’impression qui en sort est une uniformité des discours et donc des individus. Mais il ne faut pas tomber dans ce piège car, à regarder de plus près tous les parcours de conversion ne sont pas identiques et marquent des relations différentes aux croyances et aux institutions religieuses. Plus particulièrement, ils révèlent des constructions différentes d'individualités. Le public étant essentiellement composé de professionnels de la relation d’aide chrétienne, il s’agissait de les sensibiliser sur ces pluriels de l’individu. Le but était de les sensibiliser à intégrer leur pratique professionnelle dans une vision plus complexe de l’individu, où le praticien, en écoutant la parole des individus intègre, sans le vouloir le jeu social qui codifie le langage et donne l’impression d’une uniformité des individus. Comme je le concluais après 1h30 de présentation, « Le défi de l’accompagnant est de sortir du jeu comme pion, pour en devenir un observateur, interne ou externe, conscient des enjeux du jeu. »

    Le propos fut bien plus dense il sera l’objet d’une diffusion sous une forme encore à décider par les organisateurs. Pour plus d’info sur ce point : 7ici@wanadoo.fr, Les éditions Farel, ou http://www.relation-aide.com/

  • Santé, anthropologie et adventisme – Acte 2 (Extrait de cours IFSI du nouveau référentiel infirmier)

    « Le mot »

    health church.jpgLe vocabulaire qui explicite la santé est très riche. Frustrons-nous en le regardant furtivement. A lui seul il impose de considérer la santé au-delà de la définition médicale. Cela conduira à faire le lien avec une certaine vision religieuse de la santé.

    En grec deux mots se distinguent pour parler de santé. Le premier est hugiainô qui signifie être en bonne santé, se porter bien. Racine du mot hygiène, il ne s'applique pas seulement aux personnes mais aussi à un pays. Cette vision est encore présente quand nous parlons de la santé économique et sociale d'un Etat. L'autre terme est noséô qui signifie être malade et s'applique aussi à une très grande panoplie de situationS et pas uniquement à l'individu. Un autre mot mérite d'être signalé, il s'agir de sôzô qui signifie protéger d'un danger ne pas tuer, épargner, sauver. Un dérivé comme sôtéria (salut) permet de souligner le lien complexe entre santé et religion.

    sante_01.jpgLa mythologie grecque va aussi fournir des personnages connus dont les noms vont être les racines de mots utilisés tous les jours pour parler de la santé. Parmi la multitude d'exemples il y a Hygiè. Elle est la fille d'une famille de médecins qui prétendait descendre d'Asclépios. Asclépios était le fils d'Apollon, dieu de la lumière et puissant guérisseur et de la nymphe Coronis. Asclépios était un brillant médecin. Il arriva même à ressusciter des morts! Zeus, aussi grand-père d'Asclépios ne toléra pas cette prouesse. Pour Zeus la résurrection ne pouvait être permise car elle avait des conséquences irrémédiables sur les grands équilibres de l'univers. Il fut donc contraint de foudroyer son petit fils qui n'avait pas respecté la frontière entre la vie et la mort.
    Des confréries médicales se sont par la suite autoproclamés descendants d'Asclépios. Avec une organisation bien hiérarchisée, secrète, stricte sur la protection de leur privilège, elles préfiguraient l'organisation actuelle de la médecine conventionnelle.

    Le vocabulaire latin va aussi fournir une profusion de termes autour du mot sanus. Plusieurs variations auront des significations non médicales. Sanarios désignera les personnes âgées. Sanitas le bon sens ou la raison. Sana res publica, plus connue, parlera d'un régime politique qui fonctionne bien. Male sanus fera référence à la personne déséquilibrée. Mais surtout, Sanare est le verbe qui signifie guérir, réparer, apporter une solution.
    pharmacie.jpgUn autre mot, Valeo va donner plusieurs autre mots très présents dans le français. L'une des déclinaison est valetudo pour qualifier le bon ou le mauvais état de santé. Il a donné valetudinarius qui signifie malade et valetudinarium, qui est le lieu de regroupement des malades, l'hôpital. On le retrouve en français dans valétudinaire.
    Valeo
    a aussi donné validus qui veut dire être robuste, bien portant, efficace, puissant. On retrouve valeo à la fin des échanges épistolaires. Il alimentait les expressions de salutations comme vale, valete (adieu) ou plus explicitement cura ut valeas pour inviter l'interlocuteur à prendre soin de sa santé.
    Un autre mot latin est salus. Il comprend la bienséance, c'est-à-dire le fait de savoir appliquer les normes sociales pour se présenter à autrui. Salus englobe également le bon état physique

     

    Une valeur universelle fondamentale

    La santé est la quette du bien être. C'est une recherche présente dans toutes les cultures. Il n'existe pas de société où la maladie n'est pas définit et la santé recherchée. Dans toutes les cultures des personnes spécifiques sont les dépositaires d'un savoir reconnu sur la santé.

    Toutes sociétés est aussi le support de croyances, rites, mythes où la santé a une place toute particulière. L'origine de la maladie est toujours expliquée. Elle peut être d'origine surnaturelle, l'effet d'un sort, la conséquence d'une attitude ou simplement la résultante de phénomènes physiques et biologiques.

    La santé est donc bien plus qu'un état corporelle. Elle est une valeur unanimement partagée. On le constate lors des vœux de nouvelle année. En maintes lieux du globe, on souhaite une « bonne santé » parce que c'est un bien, une valeur fondamentale. D'elle découle tout. Sans elle on est plus dans le monde de l'impossible que l'inverse.

     

    Une construction sociale

    OMS.jpgGénéralement la santé est présentée comme une notion claire et évidente. C'est principalement le cas en sciences médicales où elle est conçue comme l'absence de pathologie, de dysfonctionnement, voire d'infirmité. Mais à regarder avec attention tel n'est pas le cas.

    L'O.M.S conçoit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité »

    Cette approche de l'OMS confirme que la santé ne peut pas être considérée comme une notion stable. Elle varie en fonction des périodes historiques, des cultures ou encore des catégories sociales. La sociologie de la santé insistera particulièrement sur les éléments qui échappent à l'individu et qui influencent la notion de santé. En d'autres termes, la sociologie approchera la santé comme un fait social.

     

    Sentiments individuelles

    santé sciences.jpgLa santé est une notion qui dépend du contexte dans laquelle elle est construite. Mais quelque soi les contextes et les situations particulières, la santé implique le rapport de l'individu à son environnement et à son propre corps.

     L'individu est donc au centre de la construction de la santé. Rien ne vaut un exemple précis et classique.

    Ce n'est pas en allant chez le médecin que l'individu découvre qu'il est malade. En amont il a la sensation d'être malade. Se rendre chez le praticien c'est pour l'individu tenter de comprendre l'origine de son mal et les solutions qui peuvent y être apportées. La notion de santé et plus particulièrement de bonne santé dépend étroitement des représentations que nous avons de notre corps.

    Cette relation est très importante, elle transcende souvent l'opinion du praticien. Un deuxième exemple pour bien s'en rendre compte. Un individu convaincu d'être malade peut être en opposition radicale avec son praticien. En effet, il est classique pour des patients d'aller chez un médecin pour comprendre le mal dont-ils sont victimes et se voir opposer « Madame, Monsieur, tout va bien » après des examens poussés. Si le praticien se rend compte de l'insatisfaction du malade, il peut compléter sa réponse en le réorientant dans le système de soin. Mais cette réorientation peut amener la même réponse. Face à cette situation, souvent le praticien va évoquer le « stress ». D'ailleurs, souvent la notion de  stress est utilisé pour cacher l'impossibilité du professionnel à porter une réponse satisfaisante au patient. Sauf cas pathologiques sévèrement avérés par la psychiatrise et la psychologie le stress devient un révélateur de l'impuissance du praticien face au sentiment de mal être du patient.

     Du point de vue organique et de l'état des connaissances actuelles, l'individu n'est pas porteur de pathologie. Cependant, à regarder la définition de la santé de l'OMS le patient est malade. L'individu n'a pas un complet état de bien être physique, voire mental ou encore social.

     

    La santé, une notion instable.

    La santé ne dépend pas seulement du seul regard du médecin. laboratoire.jpgElle est le produit d'évolutions sociales, de la science, de la relation de l'individu à son propre corps tout en étant une valeur universelle. Parler de santé c'est se rendre compte qu'elle est tributaires de changements. La santé est donc, contrairement à l'évidence, une notion instable qui fluctue dans le temps, les contextes sociaux et entres individus.

     

     

    Tout l'objet de la sociologie et de l'anthropologie de la santé sera de mettre en évidence les variables qui expliquent cette instabilité.

     

     

    Instabilités et changements

    Noter que la santé est une notion instable c'est souligner son caractère évolutif. L'idée que l'on a de la santé, des gestes sanitaires, de l'hygiène, varient dans le temps en fonction de l'évolution du savoir scientifique, de la culture, du niveau de formation, de l'urbanisme ou encore de la catégorie sociale. Parmi les facteurs qui permettent cette évolution il y a la religion. Cela peut surprendre, mais loin d'être un élément qui freine la connaissance scientifique sur la santé le religieux le permet. Par contre, il oriente significativement cette évolution. C'est un fait. Alors ce qui nous intéresse c'est de constater comment la religion participe participe à l'évolution du savoir sur la santé. Nous tournerons essentiellement autour de l'exemple de l'adventisme. Il permettra d'insister le rapport entre savoir scientifique et religion d'une part. D'autre part, il permettra de noter un impératif majeur qu'est de considérer la santé comme un savoir qui englobe bien plus que le savoir scientifique. Oui, oui, vous m'avez bien compris. Avec l'anthropologie de la santé, la science est qu'un des éléments qui aident à construire la notion de santé. Parmi eux il y a une vision de la santé qui ne s'oppose pas globalement à la science et mieux, participe à son dynamisme, évidemment, sur des secteurs compatibles au discours religieux. C'est ce que j'ai appelé les religions de la santé. Nous verrons cela dans à partir d'exemples empriques précis qui permettront de parler de la place de la culture.

  • Les nouveaux enjeux de l'Eglise adventiste - (I) Amplifier la réponse aux attentes sociétales

    anniversaire église adventiste,150 ans eglise adventiste,eglise adventiste,adventiste,adventismeA l'occasion du 150è anniversaire de l'Eglise Adventiste plusieurs études, articles ou analyses foisonnent. Pour des interlocuteurs français et étrangers j'ai donné plusieurs interviews. C'est à s'y perdre. La dernière est celle de La Croix ou la journaliste Céline Hoyeau propose une perspective historique pour mieux poser les nouveaux enjeux de l'adventisme.
    Dans la continuité de l'échange avec Céline Hoyeau les enjeux de l'Eglise adventiste en Europe francophone et principalement en France peuvent se résumer autour de quelques enjeux majeurs que je vous propose de découvrir dans une série de quelques notes (3 sont déjà rédigées).

    1. Le défi écologique, sanitaire et environnemental

    anniversaire église adventiste,150 ans eglise adventiste,eglise adventiste,adventiste,adventismeL'adventisme est une religion qui dans son histoire veille à l'interaction entre l'individu et son environnement. A l'heure où les politiques résument l'importance de cet enjeu dans la notion d'écologie ou de développement durable, l'Eglise adventiste peut proposer une expertise reconnue dans ce domaine. Qu'il s'agisse du respect des réserves naturelles, d'une alimentation en phase avec les besoins environnementaux et biologiques ou encore de la valorisation de richesses, l'adventisme propose une théologie qui allie depuis ses premières heures ; écologie, santé, respect de l'environnement et développement économique. Il est surprenant de ne pas entendre souvent les réponses adventistes alors que d'autres organisations d'essence américaine arrivent à communiquer sur ce domaine. Il y a là un incontestable vivier surtout qu'il s'agit de sensibilisation.

    1. La révolution alimentaire.

    Oui, l'expression n'est pas exagérée et est dans la continuité du point précédent. Tous les experts sensibles aux intérêts à long terme de notre planète, impliqués dans la recherche du confort ou la lutte contre les « pathologies de la modernités » (obésité, diabète, cancer...) sont unanimes : il faut faire évoluer l'alimentation humaine vers un retour à ses fondamentaux, quittant ainsi une alimentation trop carnée, trop riche en sucre, déconnectée des saisons, qui ne prend pas en compte l'écosystème et les besoins organiques. Cette tendance est surtout attisée par une alimentation humaine gérée par des logiques agroalimentaires qui ne cessent de montrer ses limites.
    La réponse adventiste est un végétarisme maîtrisé et confinée dans la recherche médicale. Aux USA cette position est très connue faisant de l'adventisme un modèle. Récemment, les études américaines ont montré le gain en espérance de vie de ceux qui épousent les régimes adventistes et plus largement un mode de vie où tabac, alcool et les excitants sont absents. Couplée à une pratique sportive, le mode de vie adventiste se répand aux USA et fait des émules en Europe, dans une époque où le bien-manger est de plus en plus recherché.

    1. Amplifier le combat pour les droits de l'Homme.

    L'essence américaine et l'ambition missiologique adventiste touchent également les libertés. Inutile de revenir ici sur la lutte adventiste pour les droits de l'Homme notamment au travers de l'AIDLR. Il s'agit, comme le souligne Jean Baubérot, une structure d'impulsion adventiste qui, au bénéfice de toutes les minorités religieuses, œuvrent pour la reconnaissance et l'expression des libertés fondamentales. Alors que celles-ci sont aujourd'hui exposées à maintes instabilités ce domaine d'expression institutionnelle de la foi adventiste a encore beaucoup à faire et gagnerait à être connue.


    anniversaire église adventiste,150 ans eglise adventiste,eglise adventiste,adventiste,adventismeCes trois points répondent à des besoins sociaux et/ou politiques indispensables à la vie en société. De fait, nombres d'activités adventistes sont des réponses à des demandes et enjeux sociaux majeurs. Ainsi, quitte à me répéter encore, l'adventisme (pas uniquement) est, via ses trois formes d'actions, une interface entre la société globale et l'expression religieuse. C'est un atout pour une organisation religieuse qui veut se développer dans les contraintes de l'ultramodernité et de la laïcité. La surprise est que ces éléments ne soient pas assez au centre des propositions adventistes pour l'ensemble de la société. Il faut dire qu'il est certainement difficile de proposer un discours constructif, sans le voir rejeter par le simple fait qu'il émane d'une organisation religieuse. C'est ainsi que souvent, dans cette situation des initiatives religieuses bénéfiques à l'ensemble de la société doivent s'émanciper du groupe religieux avant d'être acceptées par l'ensemble de la société. Ce phénomène est très bien connu des historiens de la religion, parlant de « destin paradoxal des groupes religieux ». Il y a là une tension, une stratégie à poser qui ne doit pas nuire à l'apport du groupe, quitte à se faire oublier au bénéfice dudit discours !

    Outre les enjeux sociétaux il y a également des enjeux d'organisation plus difficile à surmonter. Et ce sera la suite de notre série. 

  • Religon et valeurs en France et en Europe

    valeurs et religion en France et en Europe.JPG « Quelle influence la religion exerce-t-elle sur les valeurs ? Dans quelle mesure être catholique, protestant ou musulman favorise-t-il le développement d'attitudes singulières et des comportements originaux ? Telles sont les questions qui parcourent cet ouvrage. Dès ses travaux fondateurs, la sociologie s'est intéressée aux liens entre religion et valeurs. Il s'agit ici de prolonger ce souffle pionnier en questionnant les sociétés d'aujourd'hui, en France et en Europe, à partir de données de notre temps. Les registres de l'activité humaine envisagés dans cet ouvrage sont divers : sexualité, politique, morale, économie - autant de domaines successivement passés en revue. Des mutations récentes comme l'impact des migrations sur les religions et les valeurs qui leur sont associées sont également prises en compte. Une nouvelle interrogation surgit alors : au lieu de s'étonner d'un « retour du religieux » en ce monde du début du XXIe siècle, ne faut-il pas plutôt se demander s'il s'est jamais vraiment éloigné ? »Autour de Claude Dargent, Raphaël Liogier et Bruno Duriez, plusieurs auteurs réintérogent les liens entre religions et valeurs. Par ordre alphabétique: Pierre Bréchon, Claude Dargent, Fabrice Desplan, Bruno Duriez, Martine Gross, Yves Lambert, Raphaël Liogier, Guy Michelat, Sonia Tebbakh.
    Ma contribution poursuit l'analyse du lien entre valeurs adventistes et antillanité. Mais notons surtout que ce volume renferme l'une des dernière contributions du regretté Yves Lambert, dont la notoriété scientifique s'est entre autre justifiée par les analyses qu'il réalisa sur les valeurs et la religion en Europe.

    Le fichier ci dessous en PDF vous permettra de découvrir le sommaire de cet ouvrage.

    RELIGION ET VALEURS EN FRANCE ET EN EUROPE.pdf

  • Point de départ d'une analyse des Fakes news en adventisme - Vidéo parodique ”Le Pape légalise la pédophilie”

    Cet extrait est une parodique et extrait de l'émission Groland de canal+. Elle a été largement diffusée via les réseaux sociaux dans les groupes religieux protestants dont l'Eglise adventiste. Cette blague est ainsi devenue une Fake News car les individus y ont donné une importance démesurée puisque nombres ont crédité cette simple blague.
    "Fake-news" est devenue une expression à la mode. Donald Trump a renversé le sens du terme pour désigner les analyses opposées à son regard. Les historiens des groupes religieux savent que la distillation volontaire de fausses informations et plus particulièrement, l’adhésion à ces dernières n’est en rien nouveau. Cependant, l’amplification de fake-news par les réseaux sociaux accélère aussi leurs impacts sur les groupes religieux. C’est particulièrement vrai dans les groupes messianique-millénaristes.
    L’idée que je développe peut être présentée très simplement. Les groupes qui ont un discours de la fin du monde, où le politique est un acteur central sont particulièrement exposés aux fake-news. Les groupes millénaristes messianiques comme les adventistes ou encore les communautés évangéliques ont en commun un discours sur l’avenir axé autour de la parousie. Ces groupes se distinguent par des lectures de la chronologie des faits qui précéderont et constitueront cette fin du monde présumée. Des divergences existent aussi sur l’organisation de la vie au paradis. Toutefois, ces divergences essentielles pour des théologiens sont mineurs pour le sociologue et l’historien du fait religieux. En effet, plus pertinent est la logique transversale présente dans ces groupes dans le rapport à la société globale.
    Les millénaristes messianiques considèrent (ce ne fut pas toujours le cas, et des exceptions demeurent) la fin du monde comme imminente et imprévisible. Il faut donc que le croyant reste capable de saisir tous les indices pouvant permettre de déceler la fin. Les essentialistes (pour dire ici ceux qui vont à l’essentiel) diront que ce débat est fumisterie car tous les individus peuvent mourir, avant la parousie et qu’il faut donc être préparé en permanence à la fin des temps, la fin du monde pour qu’un décès survienne chez un individu préparé (en phase avec les exigences divine) afin de ressusciter pour aller au paradis. Il faut donc être toujours prêt. Mais cette préparation (et on en vient aux fake-news) implique de percevoir les indices éventuels qui surviendraient dans la sphère politico-religieuse. Parmi ceux-ci, il y a l’alliance supposée entre la papauté et le pouvoir politique. Il faut dire que les groupes millénaristes messianiques protestants, souvent d’essence américaine, gardent de ce terreau une mise à distance et une critique de l’Etat. Dans le cas adventiste cela est perceptible par exemple sur la crainte d’une loi (loi du dimanche) qui imposerait le dimanche au détriment du samedi comme jour obligatoire d’adoration ! Je suis déjà venu sur cette idée dans l'Atlas des religions minoritaires.
    Une observation assidue, en particulier de membres militants qui distillent des informations pour susciter et surtout maintenir la passion de la parousie, fait penser aux entrepreneurs moraux de Becker. Mais cette attitude, faites dans la précipitation du rythme des réseaux sociaux alimente la peur à partir de faits totalement erronés parce que hors contexte, tronquées ou simplement fausses.

    On retrouve, comme par hasard, souvent le Pape dans ses informations. Les membres des communautés y croient, au point qu’il devient impossible de leur faire approcher un discours rationnel sur le sujet.

    L’extrait de l’émission Groland qui circule dans les groupes protestants est à ce titre édifiant. Dans sa dynamique parodique, ludique et provocante, le Groland parodie CNEWS et fait un faux reportage selon lequel un nouveau texte sacré a été découvert, validé par le Pape et qui légitimerait la pédophilie. Vaste blague qui ne peut que faire rire avant de passer à autre chose, sauf pour le conspirationnistes millénaristes messianiques. Ce n’est qu’un exemple qui montre comment les fake-news trouvent chez des individus avides d’indices de la parousie, un terrain favorable. Mais rien de nouveau sous le soleil.

  • De retour

    Non, ce n'était pas les vacances, mais une dense activité m'a empêché d'échanger avec vous. Désolé pour ce long silence. Dès demain je corrige cela en vous publiant des notes déjà préparées. La première consistera en la rapide présentation du livre "Ces protestants que l'on dit adventistes". A demain.

  • Suite... Les nouveaux défis de l'Eglise adventiste en France (III). La révolution épistémologique (deuxième partie des d

    Fédération protestante, adventiste, Eglise adventisteDans les deux précédentes notes de cette série j'indiquais quelques défis pour l'Eglise adventiste. Les évolutions de la société française poussent cette communauté religieuse à amplifier les actions qu'elle mène à l'intersection du religieux et des attentes sociales. Santé, écologie, libertés fondamentales, actions humanitaires et sociales, sont des domaines où l'adventisme a une expertise. La surprise est que cette communauté valorise peu ces points.
    A ce constat, je rajoutais un autre défi central : les changements dans l'organisation adventiste. Une meilleure rationalisation des dépenses et de la gestion des ressources humaines est à l'ordre du jour.
    Ce constat institutionnel a des conséquences multiples. Je m'arrêterai sur quelques-uns de manière non exhaustive. Commençons par regarder des suites attendues de l'adhésion à la Fédération Protestante de France.

    La continuité de l'adhésion à la FPF

    L'adhésion à la Fédération Protestante de France a déjà été largement analysée. Je rappelle que dans l'ouvrage, Ces protestants que l'on dit adventiste, que j'ai codirigé avec Régis Dericquebourg, Sébastien Fath pose le cadre de la relation entre adventistes et protestants. Jean-Paul Willaime y indique les enjeux du rapprochement entre l'Eglise adventiste en France et la FPF. Dans ce même ouvrage Richard Lheman revient sur les contraintes que durent surmonter en interne l'adventisme, car il s'agit [c'est moi qui l'ajoute] d'une véritable révolution épistémologique pour les adventistes. Cette révolution est inachevée. C'est son achèvement qui reste un défi. Je m'explique.
    Naissant en terre protestante américaine au XIXe siècle, l'adventisme progresse en concurrence avec les autres communautés protestantes. C'est une religion de mission, qui se veut idéalement constituée de confessants, de membres engagés. La théologie adventiste va se développer dans ce même dynamisme. Elle veillera à se démarquer des autres protestants. L'identité adventiste se construira en opposition théologique avec les protestants, mais surtout dans une double stigmatisation. La première vise à pointer des divergences fortes et donc à s'isoler dans l'univers protestant. Certains adventistes auront même du mal à intégrer qu'ils sont partie prenante du protestantisme ! La deuxième stigmatisation consistera à se considérer comme le véritable protestantisme, susceptible d'être une victime d'un rapprochement d'intérêts entre les autres groupes protestants et le catholicisme. Cela va par exemple alimenter la crainte adventiste de l'apparition de législations (loi du dimanche par exemple) dont la finalité cachée serait la recherche de son extermination.

    Ce positionnement va laisser des traces dans le regard des protestants sur les adventistes. En France, dans les lieux de formation protestant, l'adventisme était présentée comme une secte incompatible avec le dynamisme protestant.

    Fédération protestante, adventiste, Eglise adventisteL'adhésion à la FPF est donc une véritable évolution sachant que les autres organisations religieuses non-sabbatiques étaient considérées comme babylone par l'adventisme ! Et on pourrait rajouter d'autres arguments et exemples pour montrer la culture de l'éloignement, de la différence avec les autres protestants qu'entretenait l'adventisme. Il s'agit bien d'une révolution épistémologique qui a nécessité des décennies. Que d'évolutions, que de chemins parcourus, pour voir aujourd'hui un adventiste trésorier de la FPF ! Elle résulte d'une véritable révolution épistémologique.
    Cette révolution épistémologique a été une révolution d'appareil. Qu'est-ce que j'entends par là ? Simplement que ce sont des dirigeants adventistes, opposés souvent vigoureusement à d'autres, qui sont parvenus à imposer la nécessité de se rapprocher en France de la FPF. L'adhésion à la FPF est donc avant tout un rapprochement entre deux institutions. Les responsables adventistes qui ont eu cette responsabilité légitimement, parlent d'une adhésion communautaire. C'est une grande différence avec l'analyse sociologique. En effet le rapprochement d'institutions n'est pas une adhésion communautaire. Les décideurs, les administratifs, les fonctionnaires, les procédés organisationnels de l'adventisme ont adhéré à la FPF. Et le succès est là puisque les responsables adventistes animent plusieurs instances de la FPF. Cependant, bien de membres n'ont pas intégré cette adhésion. Ils gardent, cultivent la double stigmatisation pour bien se démarquer. Toute la difficulté est de passer de l'adhésion institutionnelle à l'adhésion communautaire. Deux choses coincent.

    1. Il y a un effet de génération à attendre. Le temps aidera à trouver évidente l'appartenance à la FPF.
    2. C'est le plus compliqué. Certaines formes internes de l'organisation adventiste et de sa théologie devront inéluctablement évoluer pour que l'adhésion communautaire se réalise. Deux exemples volontairement saillants. Le premier est le regard adventiste sur les mariages œcuméniques avec d'autres églises protestantes. Bien que les positions évoluent, les textes normatifs adventistes rejettent le mariage d'un adventiste et d'un protestant. Que ce soit le Manuel d'Eglise ou le Manuel du Pasteur, deux ouvrages importants, l'interdiction pour un pasteur adventiste d'officier un mariage œcuménique est stricte. Les tenants d'une position radicale ont donc le texte de droit canonique pour eux. Evidemment les modernistes adventistes peuvent se référer à d'autres textes qui sont des travaux, des réflexions, mais non normatifs. Le second exemple est le rebaptême. Remarquons qu'il commence à connaître une baisse. Mais encore une fois, le droit canonique adventiste impose un baptême par immersion pour se joindre à une communauté adventiste, y compris pour les protestants qui ont déjà réalisé ce rite dans leur congrégation d'origine. Je le redis, le rebaptême est un sujet théologique polémique en interne et des pasteurs se contentent de la simple profession de foi. Le sujet n'est cependant pas explosif en France car la proportion de protestant devenant adventiste est faible.

    Que montre tout cela ? La révolution épistémologique est inachevée et en cours. L'adhésion à la FPF pousse l'Eglise adventiste à ne plus se penser en opposition avec les autres protestants. Outre le niveau administratif, un prolongement doit se faire dans le vécu communautaire, les rites, les croyances, les normes, etc. C'est la suite de la révolution épistémologique de l'adventisme qui est à venir.

  • 2019: Bilan (trop) rapide de l'Eglise adventiste en Francophonie entre tensions et succès [Mise à jour]

    bilan 2019, eglise adventiste du septième jour, SDA

    Comment faire un bilan de l’année 2019 sur l’Eglise adventiste du septième jour dans l’espace francophone ? Faisons simple en constatant les tensions et les succès.

    Deux anniversaires: La Martinique et le Tchad
    Les 100 ans de l’adventisme en Martinique, centre historique, administratif et numérique de l’adventisme francophone caribéen a été un véritable temps médiatique important. Au Tchad où les liens avec le pouvoir, les traditions locales ancestrales, l’influence musulmane sont denses, l’adventisme a fêté ses 50ans. C'est incontestablement les deux temps forts en francophonie.  On peut ajouter qu'au Bénin, le dynamisme adventiste a permis l’instauration d’une Fédération.

    La crise du Burundi
    L’Afrique a été de toute évidence l’épicentre de l’actualité francophone, y compris autour des tensions. Au Burundi les tensions entre l’Etat et la SDA furent et sont encore vivaces. L’Etat burundais s’appuie sur sa législation pour reconnaître des leaders et codifier l’expression adventiste dans l’espace public. De son côté, une frange importante d’adventistes, s’appuyant sur les règles de la SDA, construites dans une histoire, une législation américaine, s’oppose aux volontés de l’Etat burundais. Le tout est possible en raison de dissensions internes à la SDA, dans un contexte électoral national tendu. On a ainsi vu des affrontements graves, y compris au sein des lieux de cultes devenus parfois des espaces de violences physiques. L’Eglise adventiste s’est ainsi officiellement insurgée contre la répression.
    Au-delà des libertés de foi, de conscience, de religion, se pose la question de la compatibilité entre le « droit canonique » et « le droit civique ». Question ancienne dans le catholicisme (c’est pour cela que je reprends ce vocabulaire) et désormais criarde autour de l'adventisme francophone. En démocratie stable, comme la France, le Ministère de l’Intérieur propose un équilibre par sa surveillance, encadrée par la Constitution. Dans les pays comme le Burundi, cet équilibre est autre. Il faut dire que les Etats qui ne bénéficient pas d’une grande stabilité, peuvent percevoir l’adventisme avec sa forte extension et ses ressources importantes comme concurrente à sa légitimité, à son pouvoir. De fait, bien qu’elle refuse de l’admettre, l’extension adventiste a une dimension politique de plus en plus importante qu’il faut étudier. Evidemment se posera la question de l’extension du modèle moral américain , éthique et religieux face aux contextes religieux locales et surtout politique. Tout un programme.

    La crise guadeloupéenne
    Aux Antilles, la Fédération de la Guadeloupe a été source d’une importante crise de gouvernance. Ce n’est qu’en fin 2019 qu’une élection plus sereine a été possible avec le retour du Pasteur Pierre Dufait. Sur fond de dissensions, d’endettement, de réorientations managériales, de quête de sens, une nouvelle équipe est chargée de redynamiser un adventisme dont certains acteurs annonçaient l’implosion.

    Divers succès
    Madagascar avec le dynamisme de l'enseignement malgré là aussi des tensions mais une reconnaissance étatique a marqué la SDA en Francophonie. Tahiti avec les actions sanitaires s'est aussi démarquée. En Haïti le système de santé adventiste déjà indispensable à la population s'est imposé comme le plus important. 

    En France hexagonale, l’année a été plus paisible au regard des autres aires. Plus globalement, l’actualité était à l’évolution de la Miviludes passée sous la coupole du Ministère de l’Intérieur et dont on peut largement envisager la disparition. C’est peut-être une bonne nouvelle pour les groupes religieux, trop rapidement présentés par la Miviludes dans un langage stéréotypé où les mots de "secte", "manipulation mentale" étaient devenus des refrains sans sens. Reste, qu’en démocratie, le remplacement d’une telle structure visible (par… on ne sait pas!) pose aussi question.

    Dans la production scientifique il n'y a pas eut de publication majeure avec la SDA comme objet. On peut signaler l'insertion de la SDA que j'ai réalisé dans l'important ouvrage "Les minorités religieuses en France" porté par Anne Laure Zwiling. Côté publication, un regret est le contenu de l'ouvrage de Daniel Milard "L'Eglise adventiste du septième jour à la Martinique et la Laïcité". J'ai réalisé ici et su HALSHS une recension. 

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    Ce qu'il faut retenir: Je pourrai détailler chacune des ces situations, mais nous quitterions le regard sociologique pour le journalisme, les faits divers, voire pire. Les situations décrites permettent de se rappeler que le développement des groupes religieux protestants d’essence américaine en espace francophone a toujours été sources de tensions. Ces tensions ne s’analysent pas théologiquement mais en observant, en comprenant les pratiques locales, les logiques, les rationalités face auxquelles le groupe religieux interfère, remodèle, dynamisme ou encore déstructure. Le choix des termes ne peut pas être hasardeux.

    D’autre part, l’année 2019 de l’adventisme francophone montre que la dimension politique du religieux ne peut pas être occultée. Certains acteurs, nombreux, refusent cette évidence. Je me rappelle d’un colloque en Guadeloupe où un responsable d’une église évangélique locale, universitaire, m’indiquait s’intéresser uniquement à la missiologie et réfutait la dimension politique du religieux protestant dans une société ou ce même religieux est un acteur central! C'est évidemment une vision marquée par l'engagement, fictionnelle et loin de la réalité. Elle minimise la complexité du fait religieux. Il se trompait et se trompe encore. Les individus sont d’une complexité où toutes les dimensions sont entrechevétrées. L’histoire, la psychologie, le politique, le contexte social… sont des éléments interdépendants qui font système et expliquent la réalité. Le religieux est un élément complexe de cette même réalité. Il s'alimente des autres dimensions tout en les alimentant. C'est l'interdépendance que Marcel Mauss avait envisagé dans la notion de Fait Social Total.

    Les responsables adventistes en Francophonie ont fait la dure expérience de la négligence de ses dimensions. C'est aussi une perspective pour eux de mieux construire une compréhension du monde et donc de soi!

  • Sortie le 18 septembre 2019 aux Editions Bayard de l’ouvrage LES MINORITES RELIGIEUSES EN FRANCE, dirigé par Anne Laure

    Présentation de l’Editeur

    « Cet ouvrage inédit, réunissant près de 80 sociologues, ethnologues, anthropologues, historien, veut permettre une meilleure connaissance des groupes religieux présents en France et leur évolution récente. Dans une approche inédite, il propose une série de chapitres présentant chacun en détail un groupe religieux. Ces mouvements religieux sont regroupés par grands ensembles confessionnels, ce qui permet de saisir la diversité interne de chacun de ces ensembles. Ce livre offre une couverture inégalée dans la présentation des groupes religieux, en évoquant certains déjà connus, mais en éclairant également d'autres qui restent largement à découvrir.
    Présenter, dans un ouvrage unique, l'ensemble des groupes religieux minoritaires de France fournira certainement un outil de travail extrêmement précieux à toute personne cherchant à connaître l'un ou l'autre d'entre eux. Cette vue d'ensemble fournit un élément précieux de connaissance du panorama religieux français. Elle permet également de saisir le positionnement des groupes dans l'espace public et les uns par rapport aux autres, contribuant ainsi à une meilleure intelligence du fait religieux dans la France contemporaine ».

    Ce que l’on peut en dire globalement
    Le challenge était intense et incroyable. Pour moi, réunir dans un même ouvrage, surtout dans un unique volume un tel panorama était insurmontable. Pourtant Anne Laure Zwilling, assisté de Lionel Obadia, Joëlle Allouche Benayoun et Rita Hermon Belot, l’a fait! Et Bravo. La mobilisation des chercheurs par différents laboratoires de recherches a été un atout.
    L’intense travail, de plus de 1 300 pages, est organisé en 7 sections.

    • Les religions asiatiques
    • Les catholicismes
    • Les christianismes orientaux
    • Les islams
    • Les judaïsmes
    • Les protestantismes
    • Les groupes « hors classement traditionnel »

    On pourra à mourir discuter de cette taxinomie et son contenu. L’avantage incontestable de ce dernier est de permettre une lisibilité, une comparaison, des groupes dans une société française où le lien avec le religieux participe à structurer la vie sociale.
    Même si c’est évident, il faut admirer le soin porté à mettre le pluriel dans chaque section. Evidemment, la pluralité des contributions affirme ce pluriel qui n’est qu’un constat de la réalité sociale.

    L’Eglise adventiste du septième jour est dans de la section sur les protestantismes. J’y développe son histoire et des aspects rarement mis en lumière de celle-ci. L'implantation française a été l'axe central du volet hisotorique. S'ajoute, son lien avec l’Etat, ses logiques internes de formation, les tensions qu’elle connait ou encore les enjeux de recherche qui restent à réaliser.

    Alors…
    L’ouvrage permet de faire, de manière systématique, scientifique, sous forme encyclopédique et pédagogique le point sur les minorités religieuses en France. Rien que cela invite à féliciter Anne Laure Zwilling qui de fait devient une artisane du mieux vivre ensemble. Bravo à elle.

  • Appel à communication.

    medium_logo_SISR.gifA l’occasion du 29e Congrès de la Société Internationale de Sociologie des Religions (SISR) qui aura lieu en Allemagne (juillet 2007), de nombreuses contributions thématiques sont attendues. L'atelier 15 de ce congrès se penchera sur les religions de guérison. Le but de cet atelier est d’examiner les relations entre la santé, la maladie, le bien-être et la religion en particulier dans les groupes religieux minoritaires et dans divers courants spirituels. Vous voulez participer à cet atelier comme intervenant, en vous basant sur des analyses de terrain, envoyez une courte proposition de contribution à Régis Dericquebourg avant le 14 Octobre 2006 via l’un des contacts mails suivant :
    redericq@tele2.fr ou sociologiser@aol.com. N'oubliez pas de mentionner votre éventuel institution de rattachement.

    Pour connaître les conditions générales de participation au Congrès qui aura lieu visitez le site de la SISR. Vous pouvez aussi TELECHARGER L'ENSEMBLE DES APPELS A COMMUNICATION ET AUTRES INFORMATIONS PRATIQUES.