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Rechercher : religion de la sant%C3%A9

  • Yves Lambert est décédé


    Ce chercheur, analyste incomparable des liens entre valeurs et religions, fin manieur des méthodes quantitatives nous a quitté.

    Je ne connaissais pas Yves Lambert, puisque mon entrée comme rattaché au Groupe, Sociologie, Religions et Laïcités, correspond au moment où sa santé connut une forte dégradation. Alors il va de soit que je ferai aucun développement sur l’homme, ni sur son œuvre. Des  chercheurs beaucoup plus en contact avec lui et sa recherche rendront compte avec plus de justesse de la marque que Lambert a laissé dans la sociologie du fait religieux. D’ailleurs je n’hésiterai pas à les solliciter pour ici vous parler d’Yves Lambert.

    La disparition d’Yves Lambert est pour moi une défaite. En effet, ma passion pour la sociologie de la religion est en grande partie liée à un choc que j'eu à la lecture de ses travaux sur les « Valeurs des français ». Mon désir était de le rencontrer pour lui en rendre compte et surtout le remercier. De plus son article, les religions comme système de maximisation, est au centre de mon approche, visant à rendre compte des groupes religieux comme étant des espaces de rationalisations stratégiques.

    L’heure n’est pas à développer sur ce point, mais à remercier ce grand chercheur pour les perspectives qu’il a initié. Aujourd’hui, après une famille, c’est toute la sociologie de la religion qui est en deuil. Alors sobrement, et anonymement, merci monsieur Lambert.

  • La relation au religieux de Richard Wright via l’Église adventiste du septième jour et le méthodisme.

    Richard Wright, Eglise adventisteL’œuvre de Richard Wright est incontournable dans l’histoire littéraire, politique et religieuse. Dans l’Amérique ségrégationniste elle pose les jalons d’une meilleure compréhension des représentations mutuelles entre les Blancs et les Noirs (les majuscules sont celles de Wright). En filigrane, l’Église adventiste du septième jour dans le sud de l’Amérique ségrégationniste, est un élément critique présent dans la toile de fond de Black Boy, l’autobiographie romanesque de Whright. Et plus qu’un livre, Black Boy m’apparaît comme un type de relation, de représentation, de la SDA construite par des individus ayant eut un parcours intime avec l’Église adventiste.

    Richard Wright est présenté comme « le premier grand écrivain noir à succès ». Dans Black Boyi il dépeint les cruautés raciales. S’ajoute une description fine des stéréotypes réciproques entre Noirs et Blancs (les majuscules sont de l’auteur) dans le sud américain ségrégationniste. Wright prend le temps de restituer les rationalités que développent les individus. Rendre compte des causes profondes qui expliquent les comportements semble être son obsession. De longs passages proposent au travers des yeux du jeune Richard d’entrer dans la construction des représentations sociales et raciales des Noirs par l’Amérique blanche raciste et vice versa. Ainsi l’auteur via son expérience et sa création littéraire participe à une sociologie descriptive des relations sociales et des rationalités. L’ouvrage ressemble en de nombreux points aux œuvres interactionnistes des sociologues de l’Ecole de Chicago. Parmi les causes sous-jacentes à l’activité humaine en contexte ségrégationniste, Wright insiste sur les impacts d’une pratique religieuse littérale. Plus globalement, le religieux protestant apparaît comme une instance symbolique qui n’oriente pas les individus vers une connaissance du monde et de soi. Au contraire, ce religieux contribuerait à renforcer, reproduire la domination. C’est en partie à cette fin que Black Boy use de l’Église adventiste du septième jour et du méthodisme. L’Église adventiste est ainsi un moyen littéraire astucieux pour établir les tensions posées entre la quête de liberté et l’ascèse religieuse protestante littérale, voire fondamentaliste. Le méthodisme est quant à lui l’espace où la pression sociale, via la manipulation de sentiments, se réalise pour contraindre à la conversion religieuse. Ces deux traditions religieuses extrêmement liées par l’histoire et le contenu des croyances sont en fait utilisées comme archétype du religieux. La notion d’archétype renvoie à la définition philosophique qui fait d’un modèle particulier le réducteur d’un modèle plus général. J’utilise le terme également au sens de Carl Gustav Jung, c’est à dire une image inconsciente d’une singularité qui renvoi à un ensemble vaste et qui alimente l’inconscient collectif. Découvrir finalement l’adventisme et le méthodisme dans Black Boy c’est finalement accéder à la représentation du religieux chez Wright.

    C’est au travers des yeux du jeune Richard, narré avec recul et reconstruction par l’auteur, Richard Wright, que nous allons percevoir l’adventisme. Le lecteur le rencontre au travers plusieurs filtres Ainsi, l’Egise adventiste du septième jour nous arrive par le biais de 1) l’expérience familiale de Wright, 2) de ses relations sociales, 3) de sa perception de l’institution scolaire. Quant au méthodisme ilest utilisé pour illustrer le religieux comme un espace de pression sociale.

    La construction - restitution, romanesque de Wright est si fidèle aux enquêtes que je mène sur la perception de la SDA par des anciens individus ayant été socialisés dans la SDA que l’on pourra peut être parler d’une perception Wrightienne de l’Église adventiste du septième jour. Voyons concrètement ce dont il s’agit à partir du jeune Richard dans Black Boy.

    1. La socialisation familiale

    Richard Wright, Eglise adventisteWright a été socialisé via sa grand-mère et sa tante en contact intime avec l’Église adventiste du septième jour. Il a fréquenté les structures de plausibilité adventistes dont les activités de jeunesse et l’Ecole (si on accepte de considérer l’école comme une structure de plausibilité).
    Dans un matriarcat fragile, son éducation se construit autour de sa mère malade, sa grand-mère et sa tante. Ce sont ses deux dernières, adventistes du septième jour, qui vont s’investir pour que Richard devienne un adventiste.
    Engagé dans une recherche de sens, préoccupé par la bonne distance à construire avec l’Amérique blanche ségrégationniste, poussé à devenir autonome, Richard considérera l’adventisme intransigeant porté par sa grand-mère comme inopérant et aux antipodes de ses priorités. Outre cette incompatibilité, le rejet de l’adventisme transmis se manifestera par une rationalisation de ce dernier débouchant sur son refus.
    Richard se présente aux côtés de sa mère, comme usé des contraintes des pratiques religieuse de sa grand-mère qui les hébergeait. D’ailleurs la règle familiale surtout défendue par sa tante consistait à appliquer les normes adventiste à tous. De fait, Richard rajoute qu’il était « forcé de faire semblant d’adorer Dieu, exigence qu’elle formulait en échange de mon entretien » (p. 173). Une lassitude obligea à envisager de déménager dans une extrême précarité. Les mots du jeune Richard ne sont pas tendres. La religiosité de sa grand-mère est présentée comme strictes, rythmée d’une « demi-douzaine de prières familiales et quotidiennes que grand-mère exigeait de tous ; de l’entendre décréter que la journée commençait à l’aube et la nuit au crépuscule ; des divagations interminables sur la Bible ; des invocations individuelles marmonnées à l’occasion de chaque repas ; des ses théories d’après lesquelles, le samedi était le jour du Sabbat, ne d’entre eux deux qui habitaient chez elle n’était autorisés à travailler ce jour-là ».
    Intransigeance, application dépourvue de pédagogie, l’absence d’adaptation aux attentes, le rigorisme, le littéralisme, caractérisaient l’adventisme dans lequel Wright est socialisé par sa famille.

     2. Vision de l’école adventiste et des liens sociaux
    La vision de l’école se construit en lien avec la famille. On comprendra aisément au regard de sa perception de l’adventisme familial que Wright a une vision négative de sa scolarisation et des liens sociaux développés dans une école adventiste où, sa tante Addie enseigne.
    Addie avait réalisée ses études dans l’école adventiste de Hurtsville dans l’Alabama. C’est sous son impulsion que le jeune Richard est scolarisé dans une institution adventiste. L’objectif explicite était de contraindre Richard à se soumettre aux normes religieuses de la famille. La perception de l’école montre l’éloignement entre Richard et le cadre qui lui est imposé. Les élèves sont présentés comme :

    (...) une espère docile ; ils manquaient de ce sens aigu de la rivalité qui faisait des garçons et des filles des écoles communales un groupe où tout garçon était mis à l’épreuve et jugé à sa valeur, une communauté au sein de laquelle il avait un aperçu de ce qu’était le monde. Ces garçons et ces filles manquaient totalement de caractère et de volonté ; leur langage était plat, leurs gestes vagues, leur personnalité était inaccessible à la colère, à l’espoir, au rire, à l’enthousiasme, à la passion et au désespoir. Il m’était possible de les considérer avec une objectivité inconcevable pour eux. Ils étaient entièrement soumis à leur milieu et n’en pouvaient , imaginer d’autre alors que je venais d’une sphère d’exigence peuplé de porte battantes, de cabarets, de gares de triages, de rotondes de chemin de fer, de bandes de vauriens, de digues, de rivières, d’orphelinats ; javais erré de ville en ville, de maison en maison, ; je m’étais mêlé aux grandes personnes d’une manière probablement peu recommandable pour moi. Je dus surveiller mon langage et mettre un frein à mon habitude de jurer, mais pas avant d’avoir chosé plus de la moitié d’entre eux et mis tante Addie dans un était d’embarras voisin du complet désarroi . (pp. 177, 178)

    L’école permis à Richard de conceptualiser ses relations avec ses camarades. Il objectiva les différentes perceptions du monde social qui existaient entre lui et ses camarades adventistes. La naïveté, la soumission, le manque de curiosité, sont pour Richard caractéristiques des jeunes adventistes. Son vécu s’était consolidé d’expériences avec la violence du monde des adultes qui manquaient aux jeunes adventistes dociles.

    3. Perception du religieux
    Vous l’avez compris ; la construction du lien entre l’adventisme et Wright se fait dans la prise de distance, l’opposition, la tension et la critique négative. Il en va de même pour les éléments de croyances adventistes. Voici, de mon avis, l’extrait le plus explicite du livre qui marque l’opinion de Wright sur l’Église adventiste.

    Les Anciens de son [il par le sa grand-mère] église commentaient un Evangile surchargé d’images de vastes lacs de feu éternel, de mers englouties, de vallées remplies d’ossements blanchis, d’un soleil qui réduisaient tout en cendres, d’une lune sanglante, d’étoiles qui tombaient sur la terre, de bâtons changés en serpents, de voix qui émanaient des nuages, d’hommes marchant sur les eaux, de Dieu chevauchant les tempêtes, d’eau changée en vin, de morts qui se levait et ressuscitaient, d’aveugles qui voyaient, de paralytiques qui marchaient… un Salut grouillant de bêtes fantastiques avec des têtes, des cornes, des yeux des pieds multiples… des Sermons sur des statues qui possédaient une tête en or, des épaules d’argent, des jambes en bronze et des pieds d’argile ; une Histoire cosmique commençant avec le temps et se terminant dans les nuages célestes qui se retireaient avec le deuxième Avènement du Christ… des Chroniques qui s’achèvent avec l’Armageddon, Drames bourrés de billions d’êtres humaines n’ayant jamais vécu ou étant morts et qui devant tous affronter la justice divine… (pp. 173, 174).

    Richard ne présente jamais l’adventisme comme ayant été « son » église, mais celle d’une grand-mère dont le mode d’application des normes religieuses adventistes rencontrent le refus chez le jeune Wright. Il connaît tout le symbolisme adventiste mais préfère nous en faire une restitution sous la forme d’une liste à la Prévert. L’effet recherché est là ; difficile cohérence, irrationalité, naïveté, etc. Cette liste dans sa forme, son rythme est une critique forte. Surtout ces croyances restent attirantes mais se contenteraient de l’émotionnel. Malgré le désire de croire, les croyances adventistes s’opposent pour Wright à l’évidence des constatations objectives d’un individu dont la quette reste la liberté, l’égalité, la vie. Ainsi il indique qu’ « en écoutant ce langage des sermons farcis d’images saisissantes je me sentais émotionnellement poussé à croire, mais aussitôt sorti de l’église, voyant le gai soleil et sentant la vie palpitante des gens de la rue, je savais que rien de tout cela n’était vrai et qu’il n’arriverait rien » (p. 174)

    Richard Wright, Eglise adventistePourtant, on découvre parfois Richard désireux de faire des efforts pour croire et satisfaire sa famille. Une anecdote est à ce titre édifiant. Suite à un malentendu sa grand-mère pense que Richard a entendu un ange lui parler. De malentendu en malentendu c’est toute la communauté religieuse qui voit dans Richard une expression surprenante de la puissance de Dieu. Le malentendu soulevé, Richard note la grande déception de sa grand-mère qui avait anticipée une énorme satisfaction et un prestige religieux à avoir un petit fils qui communiquerait directement avec Dieu. Tout se passe comme ci, la quête d’un extraordinaire religieux devenait tellement intense dans l’église adventiste qu’il devenait aussi le terrain propice de la naïveté.
    Une autre situation cocasse retient l’attention. Sa tante Addie et sa grand-mère utilisent ses camarades pour le convaincre de se convertir après un cycle de conférences sur la « Renaissance de la foi ». La famille et les camarades réalisent une pression pour que Richard se baptise. Un échange avec un de ses camarades est à ce titre édifiant. Celui-ci développe des arguments pour sensibiliser Richard.

    Un garçon qui habitait de l’autre côté de la rue vint me voir u après midi […]. Il parlait avec tant de naïveté que je pouvais distinguer nettement la trame de son saint complot et entendre grincer les rouages des intrigues de grand-mère. […]
    - Tu n’es pas sauvé,
    - Je me trouve très bien comme je suis, dis-je en riant
    - Ne ris pas, Richard c’est grave. […]
    - Mais tu ne veux pas sauver ton âme ?
    - Il n’y a rien à faire, je n’arrive pas à sentir la religion, (…)
    - As-tu vraiment essayer de sentir Dieu ?
    - Non. Mais je sais que c’est inutile (…)
    - Tu serais pret à faire dépendre le sort de ton âme d’une question de fierté et de vanité […]. Richard, pense au Christ qui est mort pour toi et a répandu Son sang pour toi. Son sang précieux sur la croix.
    - Il y en a d’autres qui ont répandu leur sang, risquai-je? […]
    - Au Richard, tu es perdu dans les ténèbres du monde (…) viens dans la maison et laisse-moi prier pour toi.
    - Je ne veux pas te vexer (…) et vexer Dieu non plus (...)
    Il fut choqué. Il essuya ses yeux mouillés de larmes.
    Il m’aurait été impossible de lui dire ce que je pense de la religion. La question de savoir si je croyais en Dieu ou pas n’était pas encore réglée dans mon esprit

    Plus que la réalité du salut qui est au centre de la thématique religieuse chrétienne protestante en particulier millénariste, Richard ne perçoit pas la pertinence de cette idée. Être sauvé n’est pas pour lui un impératif. De fait, tout discours lui proposant de « sauver son âme » rencontre une fin de non recevoir. Cette posture choque, dérange ses relations qui sont impliquées dans le religieux et contrairement à lui y voient une grande pertinence. Le religieux lui apparaît fait d’une double irrationalité. La première comme nous l’avons déjà dit via l’adventisme est le manque de cohérence perçue dans la longue liste des croyances. Mais, cela semble secondaire. Plus important est l’inadaptation du religieux à ses préoccupations. Finalement c’est cette incompatibilité qui prime chez Wright, lui qui a une quette de la liberté dont les acquis se veulent empiriques et immédiats. De fait, objecter un refus au salut, ce n’est pas une simple négation de celui-ci mais c’est le refuser même dans la perspective de son existence réelle, car incompatible. Et c’est cela qui va tenir en permanence Richard loin des siens.

    4. Espace de tension et de pression sociale.
    Wright ne décrit pas le champ religieux comme un espace homogène. Il note les tensions qui peuvent exister entre méthodisme et l’adventisme (en grande partie issu du méthodisme). Cela se perçoit au travers du refus de la grand-mère d’accepter l’adhésion de sa fille, la mère de Richard à l’Église méthodiste (256).
    Bien plus que part les liens de camaraderies de Wright, c’est au travers du méthodisme que s’affirme une vision du religieux comme un espace de manipulation et de pression sociale. Richard indique que l’étrangeté du protestantisme méthodiste puritain l’attirait. Son envie de faire société avec des noirs semblait se satisfaire par les liens sociaux proposés par le méthodisme. Loin de cette attente les liens sociaux sont présentés par Richard comme un performant moyen de contrainte.
    Tel fut le cas lors de son baptême. Suite à une série de conférences. Le pasteur manipula les jeunes au travers des mères déjà membres d’église. Richard parle de « ruse ». Il compara chaque mère à Marie, les invita à s’agenouiller et prier pour leurs fils. Face à cette situation, Richard indique sa difficulté à « réprimer son dégoût » pour un pasteur qui manipulait les sentiments maternels. C’est ainsi que le pasteur fit les mères demander à leur fils de se convertir et se baptiser en respect du sentiment maternel. Les mères pleuraient et les fils désarmés les suivirent pour entamer un processus d’adhésion par le baptême. Résistant à cette pression émotionnelle, Richard du faire face à sa mère. « Viens, fils, laisse ta vieille maman te mener à Dieu, dit-elle d’un ton suppliant. Je t’ai donné le jour, laisse moi t’aider à sauver ton âme… J’ai toujours essayer d’être une bonne mère pour toi… Tu n’aimes donc pas ta pauvre mère infirme, Richard ?... »
    Malgré ses réticences, sa colère intérieure et son dégoût face à la situation, Richard devint membre de l’Église méthodiste suite à son baptême. L’adhésion est uniquement le fruit de la pression sociale et a ainsi un a un sens uniquement administratif et non convictionnel. Ainsi on rencontre un Richard qui déclare par la suite s’ennuyer ferme à l’école du dimanche. Les lui paraissent dénudées d’intérêt (265).

    Richard Wright, Eglise adventisteMalgré une socialisation au sein de la SDA, y compris dans l’une de ses écoles, le jeune Richard avait construit définitivement une vision de l’adventisme comme un espace où les dominés noirs sous la ségrégation reconstruisaient un monde utopique, et cela sous une domination blanche que les dominés n’osaient percevoir. On le ressent dans sa description critique de la symbolique adventiste dans la continuité. Dans une société déchirée par la haine décrite également par James Bladwin, Richard Wright présente la religion également comme déchirée, déchirante. Elle participe à réconcilier les individus sans les construire dans une projection de l’avenir. Elle rapproche les individus sans faire lien entre eux. Paradoxal. L’avalanche de rite et de pression semble participer à la survie sous l’oppression et non à la construction sur le long terme, à la reconstruction d’individus victimes de la ire des injustices à savoir la négation de leur humanité. Pourtant c’est le but du religieux. Un but qui n’est pas atteint même si l’impression de le satisfaire domine. A ce titre le religieux vu par Wright au travers de l’archétype adventiste et méthodiste est une leçon in eclesia et extra eclesia.
    C’est aussi une œuvre qui invite à accepter l’inacceptable ; le droit de ne pas croire et de préférer un autre bonheur que le salut, même pour ceux qui y croient. Et là, l’œuvre de Wghrit est un défi. En d’autres points elle est. J’en veux le fait que Wright trouve incongru toutes les barrières entre noirs et blancs sous prétexte que l’un ait fait souffert l’autre, lui le témoin-victime de la ségrégation. Finalement, ne fait-il pas du religieux ?

    En conclusion:
    En fait, il ne faudrait pas conclure. Mais notons qu'au travers de l'adventisme et du méthodisme, utilisés comme un archétype Wright critique le religieux en notant son incompatibilité avec les quêtes d'un individu subissant la ségrégation. Espace de tensions, de concurrence, de domination, d'incongruité, d'infantilisation, de croyances futiles... Ce religieux est loin des besoins de conquêtes, de conciliation avec les différences, de moteur du dynamisme social. FInalement, Wright critique une forme de religiosité. Les figures de sa grand-mère, sa tante, sa mère, sont là aussi pour le rappeler. Aujourd'hui Wright ne serait certainement pas membre d'une communauté adventiste ou méthodiste. Certainement il en serait un grand détracteur, mais aussi certainement il serait surpris de la métamorphose du croire dans ses groupes religieux où nombres de croyant, ad hoc, veulent voir concilier conquêtes politiques, civiques, humanistes et croyances.

  • 3ème séance : Formation Association AGIR

     

    381705721.jpgInformation importante.

    La 3ème séance de la Formation Agir prévue initialement le 25 mars à 18h30 au sein de la Sorbonne est reportée. Elle se déroulera en fin de parcours. Des contraines d’emploi du temps m’empêchent d’être présent.
    Les participants ont pu apprécier l’actualité de notre dernière séance qui parlait, avant les médias, de l’enquête de l’INSERM sur le Comportement sexuel des français. Nous nous étions appuyés sur celle-ci pour illustrer la démarche sociologique et comprendre des liens entre comportements intimes et religion. Nous reparlerons dans d’autres séances de sexe et de religion avec plus de précision. La suite du programme est accessible en téléchargement. Pour plus d’info cliquez ici et revoyez la note déjà publiée. Vous y trouverez également les documents à télécharger sur la suite du programme et les coordonnées pour toutes informations.

     

  • Suite... Les défis de l'Eglise adventiste en France - (II) Les défis organisationnels (Première partie)

    Une amplification de la prise en compte de la pluralité culturelle.

    Eglise adventiste; Défi; challengeIl est extraordinairement intéressant (si on peut se permettre ce langage) de noter l'évolution de l'adventisme en France. Et là, l'Eglise adventiste française est semblable à l'ensemble de la société française. Jusqu'aux années 90 l'adventisme devait faire face aux nombreuses cultures de ses membres dans un pays à la tradition colbertiste, jacobine et à la mémoire sélective sur l'histoire coloniale. Conséquence ; la hiérarchie adventiste était bien loin de ressembler aux militants. Les choses n'en sont plus là. La forte migration d'antillais adventistes laisse de plus en plus la place aux flux de l'Est, de Russie, d’Amérique latine (Brésile) et d'Europe du Sud. La diversité culturelle des membres impose de plus en plus une diversification des représentants adventistes, même si le chemin est encore très long. 

    Les études sur cette question débutent dans les années 70 dans l'espace francophone (Canada, Martinique). Dans l'Hexagone l'analyse de la place des cultures non autochtones dans l'adventisme s'élaborent fin des années 70 début des années 80. Elles ne sont pas nombreuses et notent des difficultés à avoir un regard d'équité (je n'ai pas dit égalitaire!) sur les adventistes migrants. Ronald Coffin par exemple, note les inéquités et inégalités de traitement entre antillais et hexagonaux et j'ai moi-même prolongé l'analyse à partir de données de Coffin complétées, sur les différences de gestion entre pasteurs antillais et autochtones. Attention, le contexte de l'époque pèse et est une source importante de compréhension. La France est dans une perspective très centralisée. Elle n'a pas développée une sensibilité à la diversité culturelle. L'Etat est très parisien, la décentralisation n'est même pas encore balbutiante et la mémoire d'une décolonisation ratée est une plaie ouverte. D'autre part, les antillais réalisent une migration de travail et l'important est l'insertion sociale et non l'insertion dans l'organisation religieuse.
    défi; adventiste; FFN; Fédération France Nord; Fédération France Sud; Eglise adventiste; Union des églises adventistesLes années 90 vont marquer le besoin de reconnaissance dans l'organisation adventiste et apparaîtra de plus en plus des responsables adventistes venus d'autres cultures et qui graviront davantage l'échelle du pouvoir adventiste.
    A la fin des années 90, début du nouveau millénaire le chemin parcouru peut être mesuré. Les migrations qui nourrissent l'adventisme sont diversifiées. L'influence numérique antillaise bien qu'importante recule proportionnellement. Il semble même qu'un reflux commence à être observé (A confirmer par les historiens dans quelques années!). Des églises dites ethniques existent ce qui était impensable dans la France des années 70's, 80's.

    Comme pour de nombreuses organisations religieuses protestantes, à l'instar des groupes évangéliques (même si là les adventistes ont du retard), l'adventisme a du s'adapter aux évolutions de sa sociologie dans l'expression religieuse, les rites et sa cohésion relationnelle. Sur ce point, alors qu'elle épousait dans les années 80 les normes de l'idéal politique, l'Eglise adventiste semble, avec difficultés mais succès, prendre le virage de la représentativité sociologique. Le parcours est encore long si une comparaison avec les groupes évangéliques doit être réalisée, cependant l'adventisme est sur la bonne trajectoire, en dépit des frictions internes parfois.

    Dans une moindre mesure, certaines réticences que rencontrent l'inéluctable nécessité de s'adapter aux évolutions culturelles de ses membres s'explique par le défi organisationnel.

     

    Culture du résultat dans le maintien des exigences


    Le défi organisationnel est certainement le chantier le plus important que connaît l'adventisme. Il doit répondre à plusieurs contraintes :

    1. Se conformer à l'évolution de la sociologie adventiste

    2. Renforcer la performance, l'efficacité, d'un adventisme inconnu du grand public

    3. Prendre en compte les impacts de la crise économique

    L'adventisme est une organisation avec une importante structure hiérarchique à la forme pyramidale. Les communautés locales forment la base et le sommet, la tête, se trouve aux USA. C'est un classique de l'analyse stratégique. Plus les échelons sont nombreux moins l'organisation est réactive, flexible. Mais dans le cas d'une église ce n'est pas un contresens selon moi, car le but d'une église n'est pas de s'adapter aux évolutions à court terme. Au contraire, la fiabilité de l'organisation passe par une stabilité éthique, théologique qui est portée par une organisation également stable. Le prix est le risque d'être souvent en friction avec attentes sociales. Je parle de friction non au sens de tension, mais de décalage comme le chômage frictionnel par exemple Fixité de l'organisation et adaptabilité aux évolutions sociales sans remise en cause des fondamentaux est donc une difficulté majeure pour les églises. On rencontre cela dans l'adventisme. Pour y arriver la fixité de l'organisation doit s'appuyer sur des outils permettant de saisir l'efficacité de ses actions. Et là nous venons à un point précis des défis adventistes.

    L'adventisme français doit de plus en plus accepter l'utilisation d'outils de mesure de son action. Il ne s'agit pas uniquement de savoir si une action à conduit à un succès, ou si une forme de pratique pastorale est meilleure qu'une autre, mais plus largement de se positionner par rapport à un objectif donné. Cela ne peut pas être fait sans une évaluation permanente. Dans d'autres continents, cela est évidents. Existe ainsi pêle-mêle dans l'espace adventiste : carnets de bords, ratio de baptêmes par pasteurs, ratio du nombre d'études bibliques, durée moyenne des conversions, coût moyen par membre d'une conversion, fréquence des thèmes prêchés (homilétique), correspondance entre thèmes abordés et attentes sociales...
    Cette culture de l'évaluation, qui est bien plus que la simple information, connaît des résistances en France. Elles sont importantes. Globalement l'artifice de langage consiste à opposer qualité et quantité.
    Vous l'avez compris, l'un des défis adventistes est le management. Difficile pour cette église habituée dans son histoire à se concentrer sur la réalité, la qualité des engagements, de s'intéresser maintenant à l'accord entre qualité et quantité. Cela se comprend. Historiquement, la quantité n'était pas une priorité. Elle découlait automatiquement de la qualité. L'adventisme du XIXe étant une innovation théologique mais surtout organisationnelle, elle répondait à des demandes et rencontrait ipso facto son public. C'est encore le cas dans les pays où sont succès est vivace. Cependant en France, cette logique entretien l'ultraminorité adventiste qui ne rencontre pas « naturellement » un public.

     

    Une révolution institutionnelle poussée par la crise économique.

    défi; adventiste; FFN; Fédération France Nord; Fédération France Sud; Eglise adventiste; Union des églises adventistesC'est pour moi le plus gros défi et le plus explosif. La structure adventiste est dense. La crise montre à toutes les organisations, y compris religieuses qu'elles doivent réduire la voilure et augmenter en efficacité. C'est un chantier adventiste très ancien. Concernant la France l'une des propositions est de faire disparaître un échelon administratif, celui des Fédérations afin d'avoir une Union d'églises.
    Pour bien comprendre ce dont il s'agit il faut avoir différents points de repères en tête. L'organisation pyramidale adventiste est redistributive. Plus nous gravissons les échelons dans l'organisation adventiste plus on rencontre une concentration de ressources (humaines, économique, médiatiques, expertises, pouvoir...). Comme un Etat central, la structure pyramidale permet de garantir à toutes les communautés adventistes un accès aux ressources nécessaires à son fonctionnement. Petites ou grandes églises ont donc leur pasteur, l'accès aux outils adventistes, etc. C'est indéniablement une performance. On rencontre ainsi une homogénéité dans les communautés adventistes qui sont toutes en interconnexion.
    Toucher à l'organisation adventiste doit permettre de garder cet acquis afin. L'Union d'églises garantie cet élément majeur. Elle a pour avantage également de réduire en période de crise économique les dépenses adventistes et devraient selon ses défenseurs accroître la productivité adventiste. En effet en faisant disparaître un échelon administratif, il serait mis fin à une incongruité. Nombres de pasteurs adventistes se transforment dans les niveaux hiérarchiques supérieurs en administratifs, au moins partiellement. Ces derniers retrouveraient donc leur fonction initial, à savoir celui d'évangéliste et/ou de pasteur. Ainsi avec moins de dépense l'Eglise adventiste réduirait le ratio habitants/pasteurs. Elle accroîtrait le maillage du territoire et sa capacité de répondre aux besoins des membres les plus isolés géographiquement.

    Ce changement rencontre les plus grandes résistances en raison des avantages acquis et de la peur du changement. Il prend l'allure d'un serpent de mère alors qu'il est une évidence.
    En période de crise économique les membres de l'Eglise sdventiste sont de plus en plus vigilants sur les dépenses. Le débat reprend un élan chez de simples membres qui voient l'écart qui s'installe entre leurs capacités financières et les besoins croissants de l'église qui les sollicite. La chasse aux postes de dépenses inutiles est donc ouverte pour augmenter la performance adventiste. Et là, on revient sur ce que nous disions car tout s’emboîte. L'évolution institutionnelle adventiste est possible que si est mis en place des outils de mesures performants des activités adventistes.
    Attention, il ne faut pas voir là une impasse mais une opportunité. Nous l'avons dit : l'adventisme a devant lui un vivier de progression dans ses activités à l'interface entre religion et société. Réduire les coûts par une réorganisation stratégique permettrait un redéploiement vers les actions performantes, crédibles où la rentabilité des investissements est grand. Je pense concrètement aux maisons de retraites, aux actions sociales, sanitaires, humanitaires et médicales. Faudrait-il encore que le long terme l'emporte sur l'immédiat.

    Le défi organisationnel a d'autres déclinaisons plus locales pour chaque communauté adventiste. Elle touche également à la formation des cadres adventistes qui vient de connaître un changement dans le bon sens. Là sera des éléments de la prochaine note de cette série.

     

  • Découvrir un groupe religieux minoritaire

    Près de 14 millions d’individus sont des membres de l’Eglise Adventiste. Dans l’hexagone on en compte entre 10 et 11 000. Si on rajoute les 27 900 adventistes des DOM TOM (Nouvelle Calédonie comprise), on dénombre officiellement près de 39 000 adventistes en France . Pourtant cette religion et ses membres sont méconnus . Voilà quelques chiffres pour mieux les penser.

  • Nouvelle photo de la victime supposée de DSK

    Connafissatou diallo ophélia,photo victime dsk,identité victime dsk, Sofitel New Yorktinuons sur le buzz! Voici la dernière photo de la victime supposée de DSK. Il y aurait eu une confusion avec la photo précédente selon LePost.fr, avec sa collègue Ophélia. Ceci s'expliquerait par un profil très voisin puisqu'elle aurait comme Ophélia 32 ans. Les conjectures vont sur son origine. Tout cela n'enlève rien à nos commentaires précédents.

  • Les raisons au Non de la Martinique et de la Guyane

    REFERENDUM OUTRE MER.jpgCe n'est pas un secret, j'aime lire le journal La Croix. Déjà je suis certain de ne pas y trouver des informations que je fuis. Mais ce qui fait que j'en parle rapidement ce matin est la Une du numéro 38560 de ce mardi 12 janvier. « Outre-mer, la peur de l'inconnu ». Le titre est certainement plus accrocheur que réaliste. Il épouse l'ensemble des autres analyses sur le Non, non, non, des martiniquais et des guyanais au référendum de dimanche. Cependant à bien lire les colonnes l'analyse est plus nuancée que le titre peu laisser apparaître. Dominique Quino, l'éditorialiste a en de nombreux points vue juste. Que dit-il ?

     

     

    Il faut dépasser « une lecture cynique du résultat » qui conclurait que « les « lecteurs  ont craint un désenchentement de la métropole et une baisse des financements (minima sociaux, etc.), soutien plus faible de la part de l'Europe dont les font sont très présents dans ces régions ». C'est d'ailleurs l'explication des tenants du Oui. Il est vrai, comme le signale Christiane Taubira sur de nombreux médias et dans le Croix qu'un discours de peur a été distillé par certain partisans du Non qui instrumentalisaient le désengagement de l'Etat. Mais il faut aller plus loin comme l'indique Dominique Quino : et si ce « Non signifie également un attachement plus grand à la France ? »
    Rajoutons que ce Non, de mon avis, est une excellent preuve de la lucidité des territoires d'Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane et singulièrement Saint Martin, Saint Barthélémy). Alors qu'elles ont suivis les souhaits des groupements protestataires menés par les organisations d'influence indépendantistes, elles n'ont pas suivis ces dernières qui soutenaient le Oui ouvertement ou sur le bout des lèvres. Comme si elle reconnaissance à ces organisations une réelle expertise dans la protestation sociale, mais ne les créditent pas quand il s'agit de construire un projet politique commun.
    Le précédent référendum de 2003 avait produit le même résultat en Guadeloupe et en Martinique. Faut-il conclure que les DOM ne savent pas où elles vont et ont peur de l'avenir. Mais non. Elles savent où elles ne veulent pas aller et c'est déjà excellent. L'échec politique local et national est de ne pas pouvoir proposer une voie qui prend en compte l'attachement à la France et les particularités insulaires. Pour cela ces territoires attendent l'émergence d'une classe de dirigeants porteurs et concrétiseurs (si on peut se permettre le terme) d'espoirs. Et là, la route est encore longue.
    Le Non n'est donc pas une réponse de la peur ou un attentisme. Il est une injonction à la responsabilisation des politiques et des organisations syndicales. Elles voulaient pour la plupart que les populations donnent un blanc-seing. Mais comme tous les individus rationnels les populations d'Outremer veulent juger sur pièces. D'abord le projet politique, puis le vote. C'est le contraire qui était proposé. L'étonnant dans tout cela c'est qu'une classe politique dans son ensemble ait pu penser que le contraire est possible !

     

     

  • Retour

    Bonjour à tous.

    LE BLOG REPREND. Le dernier livre m'a pris temps et énergies plus que prévu. J'espère qu'il sera rapidement dans les librairies. Je vous en dirai plus une fois quelques incertitudes surmontées.

    Nous reprendrons sur l'identité antillaise, les grèves et la religion. Puis, je vous présenterai ce sondage très intéressant sur l'Eglise Catholique vue par les divorcés. Un détour par l'actualité et le procès de la scientologie n'est pas à exclure. Alors à bientôt ici.

  • RELGION & SANTE, 4 et 5 octobre 2008 en Guadeloupe

    AGPAS 2008.gifLa rentrée 2008 marque l’amplification des actions de l'.Association Guadeloupéenne des Professionnels Adventistes de Santé. Les responsables de cette structure notaient dimanche 14 sur la radio adventiste de la Guadeloupe Vie Meilleure, qu’ils ambitionnaient, fort d’un vivier de plus de 200 praticiens adventistes (médicaux et paramédicaux), à devenir un acteur majeur du système de soin guadeloupéen. Cette orientation s’appuie sur les valeurs chrétiennes et les croyances spécifiques à l’Eglise Adventiste. Elle implique pour l’AGAPS d’établir des liens forts avec les acteurs du système de soin (DDASS, Conseil Général, CRAM, DSDS, Directeurs de structures de soins, politiques etc.). La première Rencontre Régionale RELIGION & SANTE qu’organise l’AGAPS est à ce titre très prometteuse. Elle vise, comme me l’ont indiqué les organisateurs à s’interroger sur l’apport de l’éthique adventiste aux pratiques de soins et à la prévention.

     

    Durant ce week-end, avec Jean-Luc Chandler, j’interviendrai aux travers de séances plénières et d’ateliers pour développer AGPAS 2008B.gifla notion de « Religion de la santé » que les lecteurs assidus de ce blog connaissent déjà. J’insisterai également sur la singularité du praticien adventiste généralement et plus spécifiquement dans la société antillaise.

    L’apport majeur de la rencontre RELIGION & SANTE est l’ouverture. C’est une manifestation organisée par des adventistes, qui prend en compte des problématiques de l’ensemble de la société au travers de la question sanitaire. Ainsi les organisateurs ont prévu un déroulement où la préoccupation de santé transcenderait les particularités religieuses. De fait, tous les politiques et responsables religieux sont invités et pourront pour certains s’exprimer en tribune.

    La rencontre RELIGION & SANTE marque la poursuite d’un tournant de l’adventisme aux Antilles. L’organisation n’est plus une église enclavée dans la société antillaise. Elle devient une actrice de celle-ci, en tentant d’insister sur ses apports. Les associations, comme l’AGAPS, que je positionne à l’intersection de l’adventisme et de la société globale, sont à ce titre des moteurs citoyens adventistes. Il faut dire que dans une île où l’adventisme est loin d’être une religion inconnue ce positionnement et cette impulsion sont facilités. L’énergie des responsables adventistes n’est pas placée dans la quête de reconnaissance, mais orientée vers toutes formes de participation à la vie sociale qui démontrerait des avantages de l’influence adventiste.AGAPS.gif

    La participation aux séances plénières de la rencontre RELIGION et SANTE les 4 et 5 octobre prochain est gratuite. L’Accès aux ateliers (qui sont les temps d’interactions) est soumis à conditions. Pour plus d’info :

    - un site lancé il y a quelques heures : http://agpas.org/manifestation.html

    - une adresse contact@agpas.org

    - une Online : (+590) 0690.144.344

     

  • La Wii au foyer du Romarin

    436957376.jpg

    L’adventisme, comme religion de la santé développe des structures de santé. Le foyer du Romarin en fait partie. Mais aujourd’hui je vous en parle en raison de l’expérience de ce foyer qui consiste à éveiller les pensionnaires en leur permettant de jouer à la Wii. Oui, vous savez cette petite console de Nintendo. J’en suis fan. La semaine dernière je me suis même blessé en tentant de battre mon record au tennis. Quand j’ai su que des mamies jouaient à ce jeu (et me battraient sans difficulté) j’ai été émerveillé. Il est intéressant de voir cette expérience aux avantages multiples. La radio France Info y a d’ailleurs consacrée une rubrique aujourd’hui.

    Rajoutons un mot concernant les religions de la santé à la vue de cet exemple. Comme l’adventisme, elles désirent être à la pointe de l’innovation scientifique pour le confort de vie, illustrant un lien fort avec la science. Pour plus d’info, parmi la longue liste de liens Internet sur cette expérience, je vous laisse lire Senior Acut qui relate l’expérience et résume les intérêts moteurs, physiques, sociaux, cognitifs de l’introduction de la Wii.

  • Quid Adventiste

    Bien que les chiffres sur les adventistes doivent être pris avec précaution (Il vaut mieux se reporter au site officielle de l'Eglise Adventiste), je ne pouvais faire abstraction ici de la note du Quid sur les adventistes. Si cette présentation est forte juste, nous ne pouvons que rester étonnés sur l'absence de White Ellen dans cette présentation, alors que sans elle l'adventisme n'aurait pas sa forme actuelle. Plus généralement la présentation du Quid est consensuelle. Au-delà du souci pédagogique imposant d'être général, voire générique, le fait de taxinomier l'adventisme au sein de la rubrique autres religions chrétiennes, montre l'acceptation de l'adventisme comme une offre religieuse, de moins en moins polémique dans la société. De mon avis, comme j'aime à le dire, c'est la marque du passage pour l'adventisme, de la secte (au sens de la sociologie de la religion) à la dénomination. L'adhésion à la FPF dont fait mention le Quid en est révélateur, pour ce groupe qui se voulait "une critique permanente au monde protestant" (Ellen White).

  • Panne de notes

    Malgré l'envie et les efforts, il m'est impossible d'alimenter la réflexion sur l'Eglise Adventiste, d'autres groupes religieux minoritaires, et l'actu, durant la coupe du Monde. Dès la fin de celle-ci nous reprendrons les échanges sur :

    La présence antillaise dans l'adventisme
    Les liens entre adventisme et santé
    Un projet d'enquête sur l'adventisme
    La question des sectes qui n'a pas été complètement abordé
    L'ouvrage en cours de rédaction
    Le foot dans la stratégie évangélique
    Le foot et la question antillaise
    Etc.

      D'ici là, Allez la FRANCE

  • House Of One de Berlin

    Le 27 mai dernier l’annonce de la construction de la Maison Commune à Berlin marqua la concrétisation d’un rêve initié par des leaders protestants allemands. La première pierre de la « House Of One » a été posé. Le lieu se veut un espace commun entre les traditions religieuses du Livre, monothéistes. Dans un seul bâtiment une mosquée, une synagogue et une église vont être abritées. Le projet aboutira pour l’année 2025. Les initiateurs notent la nécessité de concrétiser le dialogue entre les traditions religieuses dominantes tout en évitant le syncrétisme. Chacune en dialogue garderait son identité. L’architecture participe à cette idée en reliant les édifices. Ce qui importe désormais c’est l’accueil vertical du projet. Comment cette idée, durant les années de construction, va être reçue par les pratiquants. Si elle fait déjà une quasi-unanimité chez ceux qui se déclarent comme non religieux, l’accueil diffère en fonction des groupes et du niveau de pratique.
    Chez les protestants de tradition dite européenne comme les luthériens, l’initiative est saluée malgré quelques réserves. Le niveau de pratique semble peu influencer sur l’acceptation. Par contre, les protestants d’essence américaine manifestent des réticences qui croient en fonction du niveau de la pratique religieuse et son intensité.
    Les juifs ont une grande ouverture vis-à-vis de la démarche avec le désire de faciliter une compréhension, une ouverture sur leur propre identité, indiquant être une tradition religieuse déjà ouverte vers les autres.
    Si dans le monde musulman l’adhésion est aussi là, la route vers une généralisation d’une vision constructive de la démarche est encore longue car nombres considèrent que le dialogue est important mais aura du mal à être bénéfique pour l’Islam.
    D’ici 2025 les positions vont évoluer au gré du rythme des débats sociétaux, du rythme électoral et des enjeux géopolitiques.
    Le pousse chaque tradition à réfléchir sur ses fondamentaux identitaires qui permet le dialogue. Et dans ce dialogue reste toutefois poser la place des groupes non monothéiste, des courants philosophiques ou encore des traditions venues d’extrême orient, d’Afrique subsaharienne qui connaissent une progression. Le défi est donc, de ne pas apparaître commue une alliance de l’ancien monde religieux dominant face aux autres croyances. 2025 répondra peut-être à la question.

    Il faut toutefois noter que le projet avait déjà été annoncé en grandes pompes en 2014 et devait ouvrir en 2018. L’annonce actuelle est le résultat de nombreux reports. La pose de la première pierre semble marquer une mise en place définitive.

    Pour plus d'infos téléchargez ici l'intégralité du projet

  • Coucou aux étudiants Sages-femmes

    2d8aac91601abe3cc2365a0fac0bbc7b.jpgJe participe depuis bientôt un an aux formations des Sages-femmes dans le Nord aux Ecoles de Sages-femmes de l'Université Catholique et du CHR. C’est une formidable expérience de vacations qui me permet encore de sensibiliser sur les liens forts entre religion et santé, mais surtout religion et pratiques médicales. Mais pour cela il faut encore maîtriser les complexités des pratiques professionnelles des sages-femmes. Je mets en téléchargement premièrement pour les étudiants de première et deuxième phase un condensé en 4 pages des éléments du cours. Il ne fait que résumer trop sommairement les nombreuses heures passées ensemble. Elles mériteraient d’ailleurs une note bien plus dense. Il y aurait tellement à dire par exemple sur les réactions éclairées des étudiants sur le projet de charte de la laïcité. A l’université Catholique, je me rappelle encore de cet étudiant, brun, à lunettes, qui m’a paru si impliqué et intéressant dans l’échange. Je m’arrête là. Bonne lecture et préparation d’exam'.

    Elements cours pour préparation aux examens.pdf

  • A Propos de l’utilisation du Stade Bollaert de Lens par les Témoins de Jéhovah. Interview exclusive de l’ancien maire de

    medium_delelis_andre59226h.jpgL’actualité sur les groupes religieux est souvent polémique. Concernant les Témoins de Jéhovah, loin de partager leur doctrine et vision du monde, je regrettais dans une précédente note la stigmatisation dont ils sont victime, surtout qu’elle empêche de penser et analyser la diversité religieuse française. J’affirmais, et j’insiste encore, qu’ils sont victimes d’une vision du religieux en terme de "pathologie sociale" de la part d'opposant à la pluralité religieuse.
    Maintenant que le regard médiatique s’est détourné de la location par les Témoins de Jéhovah du stade Bollaert, je vous livre, l’interview d’André Delelis réalisée le 26 aout 1998 par Régis Dericquebourg, alors que l’A.D.F.I s’agitait déjà autour de cette question.

    L’entretien est précédé d’une courte présentation par Régis Dericquebourg. Je vous invite à prendre note de la logique que développe ce socialiste qui sans crainte peut se référer à Guy Mollet, loin des carcans droite/gauche, religieux/irréligieux, dans une vision constructive de la laïcité. Celle-ci qui permet de compléter les débats sur la location aux TJ du stade Bollaert. Notez au passage le profond respect de ce dernier pour les TJ, ses administrés et les opposants à sa stratégie au travers de l’ADFI. Mes remerciements à Régis Dericquebourg pour cet entretien exclusif qui pousse au respect de la différence religieuse au-delà des raccourcis passionnels et à B. C. pour ses corrections.

    Vous pouvez faire des citations, tout ou partie, en notant la source : Régis Dericquebourg, Interview d’André Delelis, Blog de Fabrice Desplan [http://sociologiser.hautetfort.com/], publié le 4.02.2007.