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Rechercher : religion de la sant%C3%A9

  • Le rapprochement des positions adventistes,(de JL Chandler)

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    Le 30 août 1846, James White (à 25 ans) épouse Ellen Harmon (18 ans) devant Charles Harding, un juge de paix à Portland dans le Maine. On imaginerait cette cérémonie dans une chapelle ornée de fleurs, au son d’une marche nuptiale, mais ce n’est pas le cas. Ayant été expulsés de leurs congrégations d’origine, les millérites n’ont pas de bâtiments d’église. Ils se réunissent dans des maisons. Les nouveaux époux n’ont pas de lune de miel. Un luxe pour les gens de cette époque, surtout à la campagne, qui n’ont ni le temps ni l’argent de s’offrir un plaisir aussi agréable. Leur idylle et leur mariage n’ont pas été très romantiques mais James et Ellen s’aiment. « Elle a été ma couronne de joie », avouera t’il plus tard. « C’est le meilleur homme qui ait jamais marché dans des chaussures de cuir », dira t’elle longtemps après.

    Les nouveaux mariés sont pauvres, et Ellen est malade de surcroît. Leur premier lieu de résidence est tout simplement la maison de la famille Harmon à Gorham dans le Maine. James subvient comme il peut aux besoins du foyer en coupant du bois dans la forêt, en travaillant dans les champs ou en transportant des pierres pour la construction de voies pour les chemins de fer. Des travaux durs et pénibles, mal rémunérés et souvent payés en retard. Il arrive que les pierres entaillent et ensanglent ses mains.
     

    Rapprochements
    Vers la fin de 1846, les positions doctrinales de Joseph Bates, de James et d’Ellen White, les fondateurs de la future Eglise adventiste du septième, se rapprochent. Sitôt après leur mariage, les White lisent le livre de Bates sur le sabbat. Ils examinent tous les textes cités dans la Bible. Ils parviennent à la conviction que le septième jour de la semaine est le jour biblique du repos. Ils se mettent à l’observer immédiatement à la très grande surprise de Robert et d’Eunice Harmon. A ce moment là, une cinquantaine de millérites observent le sabbat – 25 dans le Maine et un nombre à peu près similaire dans le reste de la Nouvelle Angleterre. James et Ellen sont les seuls sabbatistes de Gorham.
    Peu de temps après, semble t’il, Ellen, qui a été baptisée par immersion à 14 ans dans l’Eglise méthodiste, demande le rebaptème – sans aucun doute en tant qu’adventiste. James, qui la baptise, rapportera : « Je la soulevai hors de l’eau et elle entra immédiatement en vision ».
    Si les White acceptent assez facilement la doctrine du sabbat, il en va autrement (nous l’avons vu) de Joseph Bates sur la doctrine des dons spirituels, et notamment sur le rôle prophétique d’Ellen White. Mais sa position change en novembre 1846. Il assiste à une réunion à Topsham dans le Maine, dans la maison d’un adventiste nommé Curtis, au cours de laquelle Ellen White reçoit une vision. Durant la vision, elle décrit ce qu’elle voit : les planètes du système solaire et les étoiles. A un moment donné, elle parle d’une planète entourée de ceintures roses et ajoute : « Je vois des lunes ». « Oh, s’écrie Bates. Elle voit Jupiter ! ».
    S’avançant dans la pièce, comme si elle voyageait du regard dans l’espace, Ellen dépeint une autre planète, aux ceintures et aux anneaux de couleurs variées. Bates s’exclame : « Elle décrit Saturne ». Une autre planète (Uranus) est décrite. Puis la vision s’achève sur la scène grandiose des « cieux qui s’ouvrent » - une expression qui désigne le soi-disant « espace ouvert » de la nébuleuse d’Orion.
    Un passionné d’astronomie, un art qu’il a exercé dans la marine durant ses voyages, Bates est très impressionné. Il chuchote :
    - Oh, j’aurais aimé que Lord John Rosse soit ici ce soir ! 
    - Qui est John Rosse ?, lui demande James White.
    - Oh, c’est le grand astronome anglais. J’aurais aimé qu’il soit ici pour entendre cette femme parler d’astronomie et décrire l’ouverture des cieux. C’est supérieur à tout ce que j’ai entendu sur le sujet.

    Après la vision, Bates est encore plus surpris. Ellen White décrit les satellites des planètes qu’elle a vue aux personnes présentes. Quand Bates lui demande si elle a étudié l’astronomie, elle répond qu’elle ne se souvient pas d’avoir jamais ouvert un livre sur le sujet. « Cela vient du Seigneur », conclut-il tout heureux. Après cette expérience, ses doutes s’estomptent sur l’origine divine des visions. Sceptique, il a examiné plusieurs fois Ellen White en vision, craignant la fraude et l’égarement. Mais il est convaincu maintenant. Il déclarera plus tard qu’à plusieurs reprises : « J’ai écouté chaque mot et j’ai observé chaque mouvement afin de détecter une tromperie ou une influence hypnotique » (A Vision, 7 avril 1847 ; reproduit dans A Word to the Little flock de James White, p.21).

     
    Critiques
    Plus d’un demi-siècle plus tard, certains critiques, et Dudley Canright en premier lieu, avanceront que cette vision prouve qu’Ellen White n’a pas le don de prophétie – citant en cela le livre The Rise and Progress of Seventh-day Adventists (publié en 1892) de John Loughborough, le premier historien adventiste, qui rapporte le nombre de satellites connus en 1846 : quatre en orbitre autour de Jupiter, sept pour Saturne et six pour Uranus (p.127). Depuis (et déjà du vivant d’Ellen White) la science en a découvert beaucoup d’autres.
    Mais les chercheurs adventistes proposent une autre explication – notamment dans Ellen White and her Critics de Francis Nichols et They were there d’Edgar Douglass. Il existe trois sources primaires de la vision de Topsham : le témoignage d’Ellen White dans Spiritual Gifts, vol.2 (1860, p.83), celui de James White dans A Word to the Little flock (mai 1847, p.22) et de madame Truesdail – présente à la réunion à l’âge de 16 ans – qui a été interrogée par Loughborough. Ces trois sources indiquent qu’Ellen White n’a pas identifié le nom des planètes, ni n’a précisé le nombre des satellites. C’est Joseph Bates a nommé les planètes d’après ses descriptions et qui a énuméré les satellites quand il racontait cette histoire. Loughborough, qui n’était pas présent à la réunion de Topsham, a inclu ses déductions dans le récit. Les chercheurs adventistes concluent que Dieu a utilisé la vision pour convaincre Bates du don prophétique d’Ellen White, et non pour apporter des révélations en astronomie.
    Et il est vrai qu’il y a les sceptiques, les critiques et les opposants au ministère prophétique d’Ellen White. Comment expliquer le phénomène des visions ? Quelle est leur cause, leur origine, leur mécanisme ? On interroge la jeune femme. On l’examine à l’épreuve de la Bible et de la science. On y reviendra dans le prochain article.
     

    Correspondance
    Pour les adventistes sabbatistes, les visions d’Ellen White sont une source d’orientation dans une période de confusion. Plus tard, ils estimeront que c’est une bénédiction de Dieu pour une Eglise naissante : « C’est lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseigants... en vue de la construction du corps du Christ » (Ephésiens 4.11-12).
    L’histoire de l’adventisme sabbatiste est désormais en marche. Le rapprochement de tous les principaux acteurs et des positions doctrinales adventistes – tels que le retour du Christ, le sabbat, l’instruction du jugement et les dons spirituels -  se poursuit. Vers la fin de 1846, l’article d’Owen Crosier sur l’instruction du jugement dans le Day Star (publié en février 1846) tombe entre les mains de Bates et des White. Bates, qui considère cet article comme « supérieur à tout » ce qui a été écrit auparavant sur Daniel 8.14 et la doctrine du sanctuaire, le recommende chaleureusement aux millérites. Au début de 1847, les trois fondateurs de l’adventisme démarrent une correspondance avec le trio de l’état de New York (Hiram Edson, Owen Crosier et Franklin Hann).
    Le samedi 3 avril 1847, Ellen White reçoit une vision importante dans la maison de Stockbridge Howland à Topsham. Alors qu’ils sont en prière, elle voit un guide céleste. Celui-ci la conduit à la cité céleste et l’introduit dans le lieu très saint du sanctuaire. Jésus est à coté de l’arche de l’alliance. Elle voit les deux tables des dix commandements écrits du doigt de Dieu. Elle décrit la scène : « Ceux de la première table étaient plus lumineux que les six autres. Mais le quatrième, le commandement sur le sabbat, brillait davantage que les autres. Car le sabbat a été mis à part pour être observé en l’honneur du saint nom de Dieu. Le saint sabbat paraissait glorieux. Un halo lumineux l’entourait » (Early Writings, p.32-33 – en français Premiers écrits). C’est pour elle une confirmation prophétique des recherches bibliques des adventistes sur le sabbat.

    Pour les adventistes sabbatistes, les dix principes de la loi morale sont éternels (Matthieu 5.17-19). Pour cette raison, ils doivent être observés. Mais cela ne veut pas dire que leur application sauve une personne. James White, le champion adventiste de la doctrine du salut par la grâce, l’écrira sans aucune trace d’ambiguité : « Que cela soit clairement compris. Il n’y a pas de salut dans la loi, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de qualité salvatrice » (Life Incidents, p.354). Ainsi pour lui, le salut est le don gratuit de Dieu obtenu par la mort du Christ à la Croix en substitut pour les pécheurs repentants. L’observation de la loi morale est la réponse aimante à sa grâce et oeuvre à la transformation du chrétien par la puissance du Saint-Esprit (Ephésiens 2.8-10). Bates et White s’efforceront donc de convaincre les millérites sur ce point.

  • Le 22 octobre 1844 (de JL Chandler)

    6b03011ec7c2ea3c79e111cbd8b51c36.jpegLe mardi 22 octobre 1844, le jour se lève clair et brillant. De bonne heure, des millérites se réunissent sous un grand chapiteau à Rochester dans l’état de New-York pour prier et témoigner. Les orateurs utilisent des expressions telles que « les dernières heures du temps, les derniers moments de l’humanité, nous sommes aux portes de l’éternité ».

  • Manipulation médiatique de la sociologie du fait religieux. Encore et encore...

    10260344df25ca5a54079657e66f72ee.jpgIl est vraiment très difficile en France de parler de manière sereine des groupes religieux minoritaires. Les propos sont déformés, manipulés et mieux censurés au profit d’un discours anti-religieux. Le sociologue en fait souvent l’amère expérience, sauf dans des tribunes bien précises. Pour ceux qui doutent encore de cette réalité, le cas qui suit est d’une grande illustration. Il s’agit des mésaventures d’Anne Morelli durant l’émission « Ca se discute ». Anne Morelli est loin d’être une novice des medias. Grande spécialiste du catholicisme, elle a travaillé sur la laïcité, les sectes, la guerre, etc. Elle s’est entre autre distinguée dans le grand public par sa fameuse « Lettre ouverte à la secte des adversaires des sectes » publiée chez Labor en 1997. Malgré son indiscutable expérience et expertise, Anne Morelli a été victime de la manipulation médiatique sur un sujet qu’elle domine, à savoir le religieux minoritaire appelé « secte ». Pour bien comprendre sa mésaventure rien ne vaut de lire le compte rendu qu’elle en fait. Ce dernier a été repris sur quelques sites mais circule surtout entre chercheurs. Quand votre serviteur vous dit qu’il ne donne plus d’interview parce qu'il a déjà payé sa part… Enfin : lisez ce que relate Morelli

  • Willam Foy : le prophète millérite (de JL Chandler)

    026c704ec629123c6cda558eab6a0549.jpegEntre 1842 et 1844, l’attente du retour du Christ est à son paroxysme. Les millérites recherchent la date précise de la parousie. A contre-courant de cette quète enthousiaste, une voix fait entendre un message quelque peu différent : la foi en l’avènement de Jésus ne doit pas s’appuyer, et elle ne s’appuyera jamais, sur une date connue d’avance.

    « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. » (2 Pierre 3.10)

    « Quant au jour et à l’heure où cela se produira, personne ne les connaît, ni les anges du ciel, ni même le Fils ; personne, sauf le Père et lui seul... Tenez-vous donc en éveil, puisque vous ignorez quel jour votre Seigneur viendra. » (Matthieu 24.36, 42)

  • Commémoration des Abolitions de L'esclavage dans le Nord

    1180568669.jpgSurchargé, je vous néglige. Jean Luc Chandler vous a déjà préparé des notes. Je pensais qu’elles figureraient déjà sur le nouveau site. Le site est prêt. Merci à Daniel. Mais moi, je ne le suis pas encore.
    En attendant, l’actualité m’impose de faire un détour sur le clavier et de vous parler de la troisième édition de la Commémoration des Abolitions de l’Esclavage, le 10 mai 2008 dans le Nord.
    Cette année, je perpétue l’engagement avec la Ville de Lille et la Région Nord Pas de Calais. La programmation permettra de redécouvrir le Chevalier Saint George par le biais de l’exposition de l’association du Concert de Monsieur Saint George animé par Alain Guédé.
    Le soutien de la Région a permis (en fait, permettra) à Formation Assistance (Association qui fait le lien entre pédagogie et diversité) d’acquérir l’exposition Martin Luther King 40 ans après, dont je vous ai déjà fait l’éloge. Elle circulera dans le Nord et sera le support d’un formidable travail pédagogique. Je remercie ici toute l’équipe de www.martinluthetking.fr pour leur confiance.
    Le point fort cette année sera sans doute la venue de Madame La Députée de Guyane, le 7 mai 2008 à la Maison d’Education Permanente de Lille. Dans cette prestigieuse salle, elle tiendra une conférence sur l’apport des minorités issues de l’Esclavage à la République. Indiscutablement, la mort de Césaire orientera les manifestations.
    Les personnages retenus (Saint George, Luther King) et cette mort, permettront encore une fois d’aborder l’abolition de l’esclavage comme une avancée qui concerne l’ensemble de l’humanité, sans occulter les défis à venir.

     Je vous porte ici quelques fichiers à imprimer et à diffuser. Ce sont :

    1. Le Carton d’invitation à la Commémoration 2008 des Abolitions de l’Esclavage
    2. Le Communiqué de presse envoyé aux médias locaux avec des précisions supplémentaires sur la programmation dont un démoment de recueillement en mémoire des esclaves

    Programme Abolition de l'Esclavage avec Christiane Taubira.pdf

    Conférence de presse du 30 avril 2008.pdf

  • Félicitation au Collège Henri Dunant de Rouen

    Les enseignants du secondaire font un travail fou, extraordinaire et tellement trop discret. Nous, chercheurs écrivons des livres, faisons des émissions médiatisés, pouvons même faire le choix de se passer de médias pour s'impliquer dans le travail. Les demandes de conférences pleuvent et nous avons le problème des riches à savoir choisir où nous voulons intervenir.
    En parcourant pour mon fils la question de l'esclavage sur le net au sein des établissements scolaires, je suis tombé sur le site du collège Henri Dunant de Rouen. Waou. La claque. Comme dit les enfants: "c'est chouette, LOL" Les professeurs d'histoire semblent hyper actif à lire le site. QCM, astuces pour réviser, fiches de révisions... J'en suis jaloux.
    Mais je parle d'eux pour la manière dont est aborder l'esclavage. Les lieux historiques de l'esclavage ont fait des efforts pour aborder sereinement cette partie de l'Histoire où leur cité a eux le mauvais rôle. Et c'est le cas de Rouen. Chapeau donc à ses enseignants (que je ne connais pas), aux élèves et certainement à toute l'équipe éducative pour la mise en ligne de pages sur l'esclavage. Les éternels insatisfaits y verrons des manques et les esprits constructifs y verrons une innovation pédagogique majeure. C'est un véritable sillon dans lequel il faut se glisser. 

    Découvrez le site avec des explications simples sur le contexte historique, les abolitionnistes, la traversée, les types d'esclaves... Riches, riches est ce site. Riche et pas long. Même très concis. Et là; chapeau bas.

    Personnellement je vous le recommande car ces cartes (faites pas des élèves), les extraits audiovisuels, l'écriture, forment une belle oeuvre dans un pays où aujourd'hui la colonisation fait partie de ce passer qui ne passe pas.

    Bravo aux auteurs et contributeurs de ce collège

  • L'Observatoire Européen de la Laïcité

    Observatoire européen de la laicité.GIFLe nouvel Observatoire Européen de la Laïcité basé à Bruxelles est constitué de chercheurs qui ont pour ambition de rendre compte, sur la base de travaux objectifs et sanctionnés par des pairs, de l'état de la pluralité du phénomène religieux. L'observatoire est issu de la volonté et des efforts de Régis Dericquebourg. Etudiant de Jean Séguy, Régis porte un intérêt indéflectible à comprendre les expressions singulières du religieux dans les sociétés occidentales.

    Autour de Régis, plusieurs chercheurs dont Bernadette Rigal-Cellard connue pour ses travaux sur le religieux nord américain. Outre cette dernière et moi-même, plusieurs autres chercheurs s'intéressent et s'impliquent dans cette démarche réflexive.

    L'O.E.L. par les fonctions de ses membres est impliqué dans plusieurs réseaux scientifiques. Il est donc un lieu d'expression, de diffusion et de vulgarisation. Il met aussi à disposition de ceux qui y sont sensibles les expertises de ses membres.

    Alors que le religieux est une question qui interroge le politique, le management d'entreprises, les associations, les églises ou encore les médias, la création de l'O.E.L est une réponse aux mutations du religieux dans notre société. A votre disposition, l'Observatoire s'insère dans la vie de la cité dans une époque où les questions autour de la diversité religieuse se posent et suscitent les crispassions, le communautarisme ou une lecture radicale de la laïcité.

    En mai dernier, Charles Carter proposait dès les premières heures une présentation de l'O.E.L encore accessible sur son blog.

  • Le défi de la formation continue pour les groupes religieux

    Les groupes religieux ont depuis très longtemps compris l’intérêt de la formation initiale et continue. Elles sont, si je puis dire, dans leur ADN. Réaliser de la formation initiale permet de faire découvrir les fondamentaux. L’exemple le plus marquant est le Heder dans la tradition juive. Regardons bien : les écoles du dimanche, du sabbat, le catéchisme, école coranique, sont des équilibres conceptuels entre formation initiale et continue. Elles inculquent les fondamentaux pour les néophytes et enfants, tout en veillant à complexifier les connaissances des plus aguerris. Les normes et valeurs du groupe sont ainsi partagées. A l’heure de la grande mutation des modes d’apprentissage et de transmission pour répondre à l’évolution rapide et dense des exigences, la formation continue doit se penser s'adapter aux organisations religieuses et éthiques. C’est un défi majeur qu’il faut relever.

    Eglise, ecclésiologie, management, groupe, formation, formation continue, Eglise, Eglise adventiste du septième jour, Eglise protestante, Agapé, Cercle philosophique, Ethique, Santé, Outre les espaces dédiés, les communautés religieuses réalisent la transmission des normes et valeurs au travers de toutes les rencontres, discours, échanges, relations au sein du groupe. C’est cette multiplication qui permet, comme le note Peter Berger et Thomas Luckmann, une "resocialisation", une recomposition de l’identité vers de nouveaux repères, voire une alternation. La communauté devient ainsi une structure de plausibilité. Elle rend réaliste, par l’intensité permanente de la transmission des normes et valeurs, leur acquisition et acceptation.

    En ce qui concerne la formation continue elle a pour moi deux versants. Le premier est sujet à débat. Il s’agit encore une fois de la structure de plausibilité. Elle vise aussi à renforcer, complexifier les acquis de tous les membres de la communauté et cela en permanence. D’où l’idée de formation continue. On retrouve, avec un parallèle maladroit la thématique paulienne de la croissance du savoir notamment avec la métaphore de l’abandon de l’alimentation nécessaire et facile, le lait, pour des aliments plus complexes, des connaissances plus dures, mais nécessaires au moment opportun (1. Corinthiens 3:2). L’acquisition des fondamentaux et la vérification de leur maitrise sont aussi omniprésentes dans les espaces de formation. Cela peut donner parfois l’impression d’une répétition bien connue des pédagogues. Ici on peut encore retrouver la métaphore biblique du lait sous la plume de Pierre (1 Pierre 2:2) et plus globalement l’approche vertueuse développée par le Christ de la symbolique d’une posture de enfantine face au savoir. Si je prends l’exemple de l’école du sabbat adventiste, la catéchèse vise à permettre une découverte des notions pour les néophytes et les enfants, tout en répondant aux attentes des plus anciens. D’ailleurs dans ce cadre, il est très intéressant de remarquer comment de manière non évidente le silence des apprenants est aussi utilisé pour qu’ils adoptent les valeurs, mais surtout les normes comportementales et la compréhension des règles bureaucratiques de l’organisation. Cela fait penser à des cercles réflexifs où officiellement le silence cette fois est imposé aux apprenants avant de passer des grades et pouvoir s'exprimer.

    Eglise, ecclésiologie, management, groupe, formation, formation continue, Eglise, Eglise adventiste du septième jour, Eglise protestante, Agapé, Cercle philosophique, Ethique, Santé, Dans sa forme plus conventionnelle la formation continue est organisée par les réseaux comme les Instituts, écoles et universités. Elle vise à former des laïcs qui souhaitent un haut niveau de conceptualisation. C’est de cette filière que sont issus les cadres religieux. Ce réseau réalise donc une formation initiale scolaire classique mais aussi cette fameuse formation continue qui vise à adapter en permanence les connaissances aux évolutions des exigences sociétales.

    La formation continue dans un groupe religieux doit donc intégrer toujours deux niveaux. Celui des membres qui y attendent une simple densification du savoir, et celui des cadres religieux qui ont besoin en plus de la densification une opérabilité, un praxéologie, visant à organiser la vie ecclésiale dans un contexte législatif contraint.

    En plus du cadre des Instituts et universités, il apparaît que la formation continue doit aujourd’hui se frotter, s’enrichir d’apports venant d’une hybridation entre connaissances académiques et réalité pratiques vécues. J’entends par là un mariage entre expertise scientifique, savoir expérientielle des acteurs religieux et des expertises venant d’acteurs reconnues dans des domaines variées. Faire croiser des savoirs pour construire des connaissances transversales est un défi et une mutation nécessaire dans la formation continue des cadres religieux. Il y a une hypertrophie des attentes sociales vis-à-vis des cadres religieux. Si je prends l’exemple des pasteurs, les communautés attendent d’eux une expertise théologique, des capacités pédagogiques, des actions de leadership, des compétences managériales, des approches psychologiques, des applications ergonomiques, des aptitudes de gestionnaires… tout cela dans une société qui impose un cadre législatif mouvant. S’ajoute également les mouvements de font de la société dans laquelle est établi le groupe. Aucune communauté ne peut par exemple s’exonérer d’une réflexion sur la place de la femme, la maltraitance psychologique, la surutilisation de la notion de bienveillance, des attentes générationnelles, de l’impact de l’Intelligence Artificielle, des mutations survenues avec la Covid-19, des capacités à construire une cohésion, etc.

    Cabinet de conseils, Eglise, ecclésiologie, management, groupe, formation, formation continue, Eglise, Eglise adventiste du septième jour, Eglise protestante, Agapé, Cercle philosophique, Ethique, Santé, formation continueLa réponse à ses questions est au croisement des savoirs d’experts issus des Instituts, universités et écoles spécialisées avec l’expérience d’acteurs de terrain qui dans d’autres situations répondent aux mêmes défis. Un cadre religieux qui dans un seul espace rencontre des leaders du sport, du monde de l’entreprise, des ingénieurs, des sociologues, des coachs, des juristes, autour d’une unique question est selon moi une forme à venir de la formation continue des cadres religieux dans une société sécularisée. Et cela, pas devant un tableau, mais dans un cadre non hiérarchisé pour la co-construction de démarches efficientes. Cette connaissance efficiente est donc le résultat d’une transversalité.

  • Intervention : Laïcité et pratiques soignantes

    Lieu: IFSI de Sens, mardi 5 janvier 2010.
    Public: Etudiants, professionnels de santé

    sante_01.jpgPour faire simple, deux approches de la laïcité se côtoient dans notre société. Une vision ouverte qui considère que les pratiques religieuses sont une forme d'expression des libertés fondamentales. La Laïcité serait dans cette perspective un équilibre, garantie par le législateur, entre les différentes pratiques, y compris dans l'espace public, dès lors que celles-ci acceptent les limites émises par la loi. Une autre vision peut être appelée fermée. Elle considère le religieux uniquement comme ayant doit d'expression dans la sphère privée. L'espace public doit être aseptisé de religieux. Ces deux visions coexistent et donnent place soit à des accommodements pour ce qui est l'approche ouverte. La perspective d'une laïcité fermée est très coercitive et considère qu'il est indispensable que la religion reste une affaire privée pour éviter conflits, malentendus ou toutes formes de troubles sociaux.
    Le professionnel de santé a pour objectif le bien être de son patient. Lorsque ce dernier exprime une sensibilité religieuse, comment y faire face, sans perdre l'objectif. De plus contribuer au bien être de l'individu passe par la mise en œuvre de pratiques professionnelles, de protocoles, de thérapies qui peuvent être en tension avec les croyances et pratiques religieuses. Comment le professionnel de santé doit-il gérer ces tensions ? Comment se positionner face aux deux lectures de la laïcité qui s'expriment en France ? Quels sont les intérêts et limites pour le professionnel d'une approche fermée et d'une approche ouverte de la laïcité ? Quels attitudes adoptées à l'hôpital, dans l'exercice libéral ou encore dans des établissements semi ouvert (maison de retraite...) en PMI, etc.

    Nous veillerons à avoir des prolongements empiriques, concrets.

    Bibliographie indicative :
    Isabelle Lévy, Soins cultures et croyances, ESTEM, 2008
    Isabelle Lévy, La religion à l'hôpital, Presses de la Renaissance, 2003
    Jean Baubérot, Histoire de la laïcité en France, PUF 4e édition, 2007

  • Deux blogs à découvrir ou redécouvrir sur le mormonisme

    mormonisme, Chrystel Vanel, Carter Charles, Bernadette Rigal-Cellard,Je suis un des lecteurs occasionnel du blog de Carter Charles sur le mormonisme. Ce dernier se réfère souvent au travaux de Bernadette Rigal-Cellard que j'ai découverte grâce à Régis Dericqueboueg. Tout ce petit membre est très actif autour de l'Observatoire Européen des Religions et de la Laïcité.

    Alors que le mormonisme est souvent traité de manière exotique autour des clichés sexe et secte, un autre blog est particulièrement intéressant. C'est celui de Chrystal Vanel, doctorant à l'École Pratique des Hautes Études. Je vous le conseille également. Sa dernière note à partir du traitement que la chaîne M6 a récemment fait du mormonisme vaut le détour (Carter en propose aussi une analyse plus courte).

    La blogosphère de sociologues sur les groupes religieux s'amplifie. Et c'est une bonne chose comme l'a déjà souligné Baptiste Coulmont, véritable sociologue pionnier de la vulgarisation sur le net via un site perso.

  • Aussi sur Facebook

    facebook.gifVoila, après avoir fait de la résistance (finalement courte) je me suis mis à Facebook. Je vous propose de nous y retrouver aussi pour partager quelques brèves. Surtout, en prévision de la sortie de mon livre sur l'espérance aux Antilles, Facebook est une plateforme interactive qui permettra d'avoir différentes réactions et toucher les intéresser. Je vous indique déjà que le livre met en évidence différents éléments qui alimentent la vision antillaise de l'Espérance. Parmi eux il y a surtout les conflits sociaux, comme la dernière grève de 44 jours, mais pas seulement. La culture, la religion, le politique participent à comprendre la recherche d'une avenir meilleur. Il y a beaucoup à dire. Je vous donne déjà rendez-vous dans le prochain livre. Dès que la sortie se précisera je ne manquerai pas de vous alerter ici et désormais sur... FACEBOOK.

     

    PS/ Je me suis mis à Twitter également, mais une chose après l'autre. Déjà Facebook.

     

     

  • Retour

    Voyages, interventions, et autres responsabilités eurent pour effet de négliger la publication du blog. Je dis bien la publication ou, la mise en ligne, car la réflexion et l’écriture continuent (cf. Les lignes déjà préparés par JL Chandler par exemple). Personnellement je poursuivrai quelques réflexions entamées. Je vous parlerai d’observations réalisées aux Antilles sur l’église adventiste et le religieux minoritaire en général, en insistant sur certaines incohérences, interrogations. Très vite je vous parlerai du site www.martinlutherking.fr et de questions autour de l’identité nègre au travers de l’esclavage. Dans tout cela la religion ne sera pas loin. Dès demain, je vous délivre l’une des nombreuses notes déjà écrites par JL Chandler dont le rythme d’écriture est toujours aussi élevé. Surtout, avec l'aimable autorisation de ce dernier, nous partagerons avec vous des éléments de correspondances que nous échangeons hors blog, qui permettent de préciser admirablement les présentations historiques. Pour l’instant, les limites du corps humains poussent à… dormir.

  • Commémoration de l’Abolition de l’Esclavage : Mai 2007

    medium_sylvain_houcke.jpgLille a été l’une des rares villes qui l’an dernier donna une place centrale à la Commémoration de l’Abolition de l’Esclavage. A la tête d’un collectif d’associations (CLA2000 et l’Association des Commerçants Afro Antillais) j’avais à ma mesure participé à faire du Nord le Théâtre des Libertés. Pour cette deuxième édition, plusieurs associations proposent un bouquet d’activités. Parmi celle-ci je vous présente les manifestations orchestrées par Formation Assistance (F.A) dont je suis le président. L'illustration associée à la présente note est d'ailleurs un tableau exclusif de Sylvain Houcke, réalisée à la demande de Formation Assistance pour communiquer autour de l'Abolition de l'Esclavage, dans l'esprit de la loi Taubira.

  • Jean Arnold de Clermont: ”La commission parlementaire risque de créer des troubles”

    medium_Jean_Arnold_de_Clermont.jpgJe disais ici que s’il existe un groupe religieux qui concentre tous les fantasmes de notre société, ce serait certainement les Témoins de Jéhovah. Je le redis sans être un partisan de leur doctrine. L’audition du responsable du bureau des cultes du Ministère de l’Intérieur semble aller vers la démystification des Témoins. Enfin, malgré le cout politique, l’administration veut considérer les TJ comme une organisation cultuelle. Si les Renseignements Généraux et autres services de l’Etat, qui souvent s’engouffrent dans la thématique du complot ou de la manipulation, considèrent que les TJ regroupent les critères objectifs qui permettent une attribution officielle du titre d’organisation cultuelle et surtout un traitement symbolique lié à ce statut, c’est que vraiment, il serait grotesque de dire le contraire !

  • Quand les propos de Benoit XVI poussent à une autocritique de musulmans sur l'Altérité

    medium_benoitxvi.jpgLe blog discute de l’altérite en se basant sur l’exemple de l’Adventisme. Le but est de montrer la complexité du regard de l’Eglise Adventiste sur elle-même, sur la société, et de différents acteurs sociaux sur l’adventisme. Finalement ce n’est qu’une contribution minime pour mieux comprendre les interactions humaines. De fait, il m’a semblé que je ne pouvais faire l’économie d’un détour par "l’affaire" des propos de Benoît XVI envers l’Islam. Les propos de Benoît XVI lors de la construction d’une réflexion, faisant allusion à des commentaires sur l’Islam et la violence, ont entraîné les remous que l’on connaît. Malheureusement, dans ce débat, les médias ne font pas d’écho de positions venant de musulmans qui, rejetant les propos du Pape, acceptent de faire l’autocritique de leur représentation du Monde Chrétien. A ce titre, je reproduis ici, un article du Soir d’Algérie, journal qui ne veut pas être enfermé dans une identité religieuse, mais se définit comme Kabyle.

    Le journaliste, Ahmed Halli, auteur de cette édifiante analyse s’émeut de la surprise face aux propos du Pape, dirigeant catholique, parlant à ce titre. Mais le plus surprenant reste pour lui le caractère disproportionné de la réaction, qui empêche nombres de musulmans à s’interroger sur leurs propres représentations du monde chrétien, qui dépasse au quotidien l’éventuelle violence des propos du Pape ! Un autre surprise qui est dans le chapeau de l’article et qui n’apparaît pas dans l’extrait est la rapidité avec laquelle des musulmans se sont indignés, à la différence de l’épisode des caricatures de Mahomet. A ce titre il écrit : "A la différence des caricatures offensantes de l’année dernière, la réaction a été quasi immédiate. C’est que la machine de l’indignation est désormais rodée".
    Bonne lecture, en vous rappelant que l’article n’est qu’une illustration d’un autre regard d’un journal Kabyle (précision importante) sur les réactions et surtout l’absence de pertinence dans lesdites réactions.

    En fin de document, le discours de Benoît XVI téléchargeable en PDF.