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Rechercher : religion de la sant%C3%A9

  • Croire et Guérir

    Un véritable voyage au sein de quatre groupes religieux : les Antoinistes, la Science Chrétienne, l’Initiation à la Vie (I.V.I) et la Scientologie.

    Régis Dericquebourg invite à saisir les contours de « religions de guérison ». Un regard singulier sur des pratiques religieuses anciennes, qui gardent un dynamisme dans la modernité, ou plus précisément dans l’ultramodernité que nous traversons. Dans une forme accessible, des informations pour spécialistes et personnes à la recherche d’informations sont présentées par l’auteur, qui garde une neutralité face à son objet.

    Croire et guérir place est une approche des groupes religieux qui placent au centre de leur vision du monde, la guérison. A partir de cette définition, le sociologue nous permet de comprendre en quoi la guérison et la maladie permettent-elles de mieux comprendre une ascèse religieuse qui rentre de plein pied dans l'ultramodernité.

  • A lire sur le Blog de Jean Baubérot au sujet de la commission parlementaire

    medium_Bauberot.jpgConcernant la dernière commission parlementaire pas besoin de faire des commentaires tant celle-ci fit contre elle l’unanimité. Cependant je vous invite à lire l’excellente note que vient de publier Jean Baubérot sur son blog. Au passage n’hésitez pas à devenir des fidèles de Jean Baubérot, un incontestable monument de l’analyse du religieux.

  • Les véritables succès de la Commémoration des abolitions de l'esclavage

    Nicolas Sarkoz; Abolition de l'esclavage, Commémoration des abolitions de l'esclavage; 10 mai;23 maiN'étant plus à la conception de manifestations pour la commémoration des abolitions de l'esclavage j'ai pu suivre comme simple observateur certaines et suivre les débats, polémiques qui réapparaissent chaque année.
    Le constat général est très positif. Il y a encore la trace de débats inutiles mais au delà remarquons une pacification rampante. Qu'entendre par là. La commémoration des abolitions est de plus en plus acceptée. Les collèges s'engagent. Les manifestations associatives se multiplient. Les tensions entre tenant du 10 mai et du 23 mai s'estompent. Je me suis déplacé dans des collèges du Nord de la France pour parler de l'esclavage et c'est extraordinaire le travail que je découvre. Lectures, débats, sensibilisations, etc. En un mot, la commémoration s'approche de son ambition initial. Elle commence à faire lien entre les individus de toutes origines. Elle réinterroge le présent, sans se culpabiliser du passé, tout en étant un angle d'attaque des inégalités de traitement d'une partie de la population présente en France.

    Du côté des descendants d'esclaves, un sentiment de redécouverte de soi, de son histoire, de son identité rencontre de plus en plus d'échos dans ses manifestations. La traduction la plus évidente de cette pacification de la commémoration est la proposition qui émerge de plus en plus dès associations est que les manifestations s'étalent du 10 au 23 mai, faisant de cette période un espace pédagogique. De fat, il est important d'appeler à ce que cette proposition rencontre un écho favorable, rapprochant les manifestations françaises de moments forts présents dans d'autres pays autour de l'esclavage, de la quette des droits civiques ou encore de la fin de régimes discriminatoires.

    Une commémoration des abolitions du 10 au 23 mai intégrerait aussi des dates commémoratives de départements d'Outremer, faisant ainsi converger les actions et manifestations. Un véritable pas vers une sensibilisation élargie et cohérente.

  • Lettre ouverte au Contrôleur des lieux de privation de liberté

    Votre rapport publié dans l’édition du 14 décembre dernier au Journal Officiel a comme toujours suscité de vives réactions. Je reviens vers vous avec un léger recul sur la mention faite autour de l’usage du créole. Entant que sociologue et créolophone il est de mon devoir de vous sensibiliser en quittant les réactions passionnelles, mêmes légitimes, qui se sont largement exprimées. D’ailleurs, c’est la prégnance des lectures sur l’usage du créole dans la prison de Fresne qui pousse à vous porter quelques remarques.

    Je vois déjà poindre le mot de communautarisme utilisé en pogrom. Mais c’est oublier que l’usage des langues régionales permettent de souder le lien national. N’êtes vous pas satisfait quand les agents du services publics, par exemple les agents de la pénitentiaire rebondissent sur le créole pour mieux adopter, adapter et appliquer des directives ou accompagner des détenus.

    Vous pouvez objecter ne plus être dans votre conception des prérogatives qui sont les vôtres. Toutefois, c’est l’essentiel que cache votre observation sur l’usage du créole. Je vous renvoie donc la question : par quel processus social magique, qu’une extrême minorité de la population, les créolophones, se retrouve surreprésentée dans le personnel carcéral ? Par quel autre magie que ce même personnel surreprésenté arriverait durant son service à ne plus faire usage de ce qui fait lien entre eux à savoir la langue ? La question s’applique également à d’autres personnels de la fonction publique comme les ASH.

    Un autre aspect de votre grief touche aux difficultés de management. Mais vous ne posez jamais la question pourquoi les créolophone ont quasi toujours une position subalterne dans la hiérarchie pénitentiaire ? Mais pourquoi après un demie siècle de bumidom et d’arrivées massives de céolophones dans l’encadrement des détenus, la hiérarchie elle même n’est pas créole ou ne comprend pas le créole ?

    Vous l’avez compris, votre remarque ne se prolongent pas d’une consternation sur les processus sociaux inégalitaires, illégaux parfois, qui parquent les ultramarins dans certaines activités de la société. En pointant l’usage du créole vous avez ainsi livré à la vindicte des individus déjà discriminés par des processus sociaux latents. Je le répète, il ne s’agit de dire que votre observation n’est pas juste, mais que son caractère parcellaire sur des populations singulières et son non élargissement à d’autres langues régionales interrogent. Maintenant, ces autres langues, régions, cultures qui participent à souder la société française ne manqueront pas de lire vos réponses car le traitement réservé à l’usage du créole comme langue régional ou langue nationale, sera également celui réservé aux autres.

    Evidemment, les usagers du service public doivent privilégier le français, mais la responsable des libertés que vous êtes ne doit pas occulter que la première des libertés, qui est la réalité de la reconnaissance de l’existence de l’autre et des expressions langagières associées est intimement liée aux identités, aux histoires, à l’identité national, l’Histoire. En demandant aux créolophones anormalement nombreux dans les services des prisons de lutter contre l’inéluctable besoin de parler créole, vous semblez les annihiler, refuser leur histoire, ignorer leur présence dans l’Histoire et leur apport y compris dans les prisons à la construction nationale.

    Vous aurez beau jeu de dire que vous n’êtes pas compris et qu’un mauvais procès vous est intenté, mais la conséquence d’un propos est toujours supérieur aux intentions. C’est donc une clarification des intentions et surtout une prise de conscience de la complexité des conséquences qui sont légitimement attendues de la part de tous les créolophones.

    Avec mes salutations républicaines.

     

    Fabrice DESPLAN, Sociologue

    Auteur de : Entre espérance et désespérance – Pour enfin comprendre les Antilles, Paris Empreinte, 2010.

  • Le « Juneteenth » : Leçon de la démocratie américaine pour la mémoire de l'esclavage.

    L’Amérique est le pays où un Président noir illustre a marqué l’histoire mais la terre qui fait couler le sang de nombreux Georges Floyd. Ces deux pôles sont vrais. Mais entre les deux un dégradé de situations complexes existe. Le Président Biden vient ainsi corriger cette image et surtout donner sans le dire une leçon de démocratie à l’Europe, et en particulier la France.
    Le 19 juin est désormais un jour férié fédéral aux Usa pour marquer la fin de l’esclavage des noirs. C’est le « Juneteenth » qui fait référence l’émancipation des noirs au Texas le 19 juin 1865 et la fin légale de cette soumission. Ce jour de juin 1865 l’armée unioniste annonçait aux noirs texans de Galveston qu’ils étaient libres depuis le 1er janvier 1863, soit depuis plus de deux ans. Biden déclare à ce titre que « les grandes nations n’oublient pas les jours douloureux » Il ajoute que l’émancipation des noirs restent à construire y compris au sein même des logiques bureaucratiques de toutes les structures décisionnelles américaines.
    Quelques semaines après avoir remémoré le massacre de Tulsa survenu du 31 au 1er juin où une bourgeoisie noire avait été éradiqué avec des moyens miliaires, Biden montre la nécessité d’affronter, d’accompagner l’histoire pour mieux dépasser les souffrances et fabriquer dans la durée un vivre ensemble qui fait sens.
    Le contraste avec la France est effarant. Le Président Emmanuel Macron a quasi déifié la mémoire de Napoléon que tous les manuels d’histoire non français présentent comme un dictateur qui réduit le droit des femmes et rétablis l’esclavage à contrecourant de la prise de conscience mondiale de son inhumanité. Par la suite, il a uniquement déposé une gerbe à l’occasion de la Commémoration des abolitions de l’esclavage le 10 mai 2021, faisant de lui le seul président qui marginalise officiellement cette mémoire. Alors que les agressions diffusées et donc assumées contre les noirs sur les réseaux sociaux, l’absence de discours mobilisateur le 10 mai pour une concorde ne peut rester sans interprétation. Les racistes de tout bord, portés par le culte médiatique du RN dans un contexte de défiance vis-à-vis de "l’étranger" y voient à minima un encouragement.
    En m'appuyant sur un réseaux d'acteurs associatifs j'ai instauré dans le Nord la Commémoration des abolitions de l'esclavage et fait venir des personnalités comme Christiane Taubira, Alain Guédé, Eli Domota, vu venir Lilian Thuram, et bien d'autres. Cette commémoration demeure et les acteurs qui en ont la charge aujourd'hui doivent faire face à une démobilisation des représentations locales de l'Etat. Ce constat est heureusement différent dans d'autres régions comma la métropole Nantaise.  Quoi qu'il en soit, quand le sommet de l'Etat aborde avec désinvolture cette phase de l'histoire, on ne peut trouver meilleure engrais pour les ronces de la discorde.
    massacre Tulsa02.jpgJ
    oe Biden, montre la voie. Il note que la route est encore longue et qu’il y a encore beaucoup de problématiques comme l’indemnisation des descendants d’esclaves. Mais en affrontant les conséquences de l’histoire, Biden aide à fabriquer une mémoire collective. C’est tout ce que Macron ne veut pas faire alors qu’il a été élu en autre, avec cet espoir.

  • Statistique du Blog et perspectives 2007.

    medium_Statistiques.jpgTraiter comme nous le faisons de l’adventisme, comme point d’observation de la réalité sociale peut paraître saugrenu. Pourtant si votre assiduité à Sociologiser ne peut être interprétée en ce sens, les visites croissantes marquent un intérêt pour notre démarche. Vous êtes près de 150 (147 exactement) tous les jours à lire l’une des 90 notes publiées depuis l’ouverture en Avril 2006. Tous les mois près de 3 000 internautes différents feuillettent plus de 9000 pages ! Le vendredi l’audience culmine. Des mots comme "Adventisme", "sabbat", "Ecole du sabbat", "Ellen White", "Sectes" Religion adventiste", "Eglise Adventiste", conduisent depuis Google, Altavista et Wikipedia les internautes sur Sociologiser. Dès 152 internautes du premiers mois au plus de 3000 mensuellement présents sur le blog beaucoup de choses ont évolué.

  • Institut Musulman Avicenne de Lille.

    L’institut Avicenne, du nom de ce penseur Musulman transdisciplinaire dont les apports sont encore à explorer, vient d’ouvrir à Lille. Celle-ci ambitionne un rayonnement international et propose de participer, dans le cadre de la République française à la formation et à la recherche sur la culture musulmane, au sens large, avec une dominante religieuse.

  • Entretien de Janine Tavernier au Monde

    medium_Tavernier.jpgJ’ai beaucoup critiqué ici implicitement ou explicitement le travail d’organisations dites anti-sectes. En effet celles-ci usent d’une logique qu’elle dénonce, à savoir une vision dualiste et simpliste du monde religieux, refusant toute ouverture vers toute autre discours que le sien, considérant les sociologues comme des silencieux complices, voir des promoteurs de groupes dangereux. Ces derniers ont une vision pathologique du religieux. Les groupes, parce qu’ils sont minoritaires et/ou nouveau sont perçus comme des fléaux, des fluxions sociales, qui peuvent se diffuser dans l’ensemble de la société. Comme une épidémie il faudrait donc les combattre !

  • La question du lavage de cerveau et les groupes religieux minoritaires de confessants. Autour de l’ouvrage de Dick Antho

    medium_lavage_de_cerveau.jpgAu cœur du débat sur les sectes il y a la réfutation du caractère volontaire des conversions religieuses, au profit de la notion de lavage de cerveau. Sans le dire c’est à partir de cette dernière que s’établissent toutes les autres notions présentes dans le débat comme : la manipulation, la dangerosité, etc. L’ouvrage de Dirck Anthony et Massimo Introvigne le lavage de cerveau : mythe ou réalité, permet de faire le point sur la question (L’Harmattan, 2006). Je vous propose une réflexion issue de l’ouvrage et qui met en évidence 1/ l’émergence récente de la notion de lavage de cerveau, 2/son application polémique aux groupes religieux minoritaires comme le présente les auteurs, pour ensuite, 3/, voir comment cette notion réinterroge le rapport à l’adhésion (conversion et lavage de cerveau) et plus généralement aux groupes religieux minoritaires se voulant constitués de confessants.

    La note elle est téléchargeable en pdf

  • A lire sur le blog de Yannick Fer

    L’aire pacifique prend une place importante dans la construction des représentations adventistes. La célèbre histoire de la révolte du Bounty n’y est pas étrangère. Dans les églises adventistes l’ouvrage du même nom est très lu. Je me rappelle d’ailleurs, aux Antilles, à l’Ecole du Sabbat de Pointe-Noire en Guadeloupe, des animateurs racontaient les péripéties des mutins comme une véritable saga.

    En juin 2005, la Chaîne d’information adventiste relatait de nouveau, au travers du portrait d’un couple pastoral, Michael et Anne Browning, la permanence de l’implication adventiste dans cette partie du globe. Plus précisément, l’Adventsit News Network marque la place de « Pitcairn (…) et les habitants de cette colonie britannique du Pacifique Sud - qui fut autrefois avant-poste de l'adventisme - éprouvent toujours un "grand respect" pour l'Église ».

    L’histoire de Pitcairn est fortement imbriquée à l’adventisme. Au travers des bulletins missionnaires, qui sont des diffusions officielles au sein des églises adventistes des succès prosélytes (au sens positif) du groupe, Pitcairn a participé au renforcement des valeurs missionnaires adventistes. Dans son blog, Yannick Fer permet de mieux comprendre le lien entre adventisme et pacifique au travers de Pitcairn.

  • Définition raciste de ”Evolué” dans le Larousse

    larousse.jpgLong silence, car je suis de plus en plus surchargé et sollicité. Mais cela n'excuse en rien mon absence. Mes excuses donc à tous. En cette heure de mise à jour du blog j'aimerai simplement vous sensibiliser à une information que je viens de vérifier et qui m'est arrivé par mail ce matin, via une proche (merci Gégé). Il y a ces choses qui sont constamment sous le nez et auxquelles nous ne portons pas attention. Ou pire que nous lisons, ou plutôt que nous croyons lire. Et là, il faut, un accident pour vous réveiller. Je vais être précis.
    Ce matin, je reçois un de ces mails qui a circulé sur le net. Il relate un échange entre un utilisateur du Larousse et la Rédaction du dictionnaire. Je ne vais pas m'attarder sur le contenu ne connaissant pas les sources premières (il suffit que le mail soit lancé par un manipulateur...). Mais allons à l'essentiel. Le mail reproche au Larousse une des définitions du mot évolué.

     Il note que le Larousse définirait, évolué, entre autre, ainsi : En Afrique, personne ayant reçu une éducation de type Européen. Je n'y ai évidemment pas cru. J'ai eu l'impression de lire une blague d'activiste voulant attiser les tensions précoloniales. Mais quand même. Dans le monde où nous vivons toutes les surprises sont possibles ! Surtout concernant les minorités. Alors pourquoi ne pas vérifier. C'est ce que j'ai fait. Et là... je suis tombé. Oui, il y a bien écrit sur Larousse.fr "En Afrique, personne ayant reçu une éducation de type Européen".

    Comme avec Internet il faut s'attendre à tout, puisqu'en un clic une information peut apparaître, mais surtout disparaitre. Voilà la photo d'écran de la définition. CLIQUEZ SUR L'IMAGE. Si Larousse assume cette définition raciste d'un autre âge elle est toujours en ligne. Et que Larousse ne déclare pas s'appuyer sur des usages locaux de la langue française pour justifier cette définition.

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  • Hiram Edson (de JL Chandler)

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    Pourquoi Jésus n’est pas revenu le 22 octobre 1844 ? Croire en la parousie a t’il encore un sens ? Ces questions taraudent les millérites. Au lendemain du grand désappointement, des millérites rentrent à la maison, après avoir attendus et pleurés jusqu’à l’aube dans la ferme d’Hiram Edson, un méthodiste de Port Gibson dans l’état de New-York. Avant leur départ, Edson invite les traînards à le rejoindre dans un grenier pour un moment de prière. Il en ressort un peu plus tard avec la profonde impression que « la lumière serait apportée » à leurs interrogations et que « le désappointement serait expliqué ».

  • Sébastien Lherbier Lévy Commente le traitement médiatique de la condamnation de la présidente de l'UNADFI

    abbf5ebba3fa042e160715236ddf4275.jpgLe quotidien régional « La Voix du Nord » dans son édition datée du samedi 28 juillet 2007 publie un article intitulé « Neuf mille Témoins de Jéhovah réunis durant trois jours à Douai ».
    En marge de la présente discussion autour de la condamnation de la présidente de l'UNADFI pour diffamation envers les témoins de Jéhovah par la Cour d’appel de Rouen, il est utilise de nous arrêter quelques instants sur les déclarations de la présidente de l’Association pour la défense des familles et de l’individu (ADFI) du Nord-Pas-De-Calais relayées par cet article de presse. Ainsi, après avoir indiqué qu’un rassemblement de témoins de Jéhovah se tenait au « Gayant Expo » de Douai (Nord), le journaliste relate les propos de Mme Charline Delporte, présidente de l’Association pour la défense des familles et de l’individu (ADFI) qui déclare : « Gayant Expo est une structure publique gérée par la communauté d’agglomération du Douaisis. Les politiques auraient pu voter et dire non. Pour moi, ce sont des gens complices. ».

  • Ethique de responsabilité et éthique de conviction au sein de la SDA aux Antilles.

    Cette note fait suite à la rencontre avec l’Association Pastorale de la Fédération de la Guadeloupe. Mes remerciements à ses membres pour l'accueil et à son responsable Franck Voltaire. 
    Photo de : http://www.adventiste-capesterre.org/vie-eglise/galerie-photos/917-lieux-de-culte-adventiste-en-guadeloupe

    Max Weber est d’un secours majeur pour comprendre les orientations qui existent dans les débats internes à une communauté religieuse pour construire ses liens avec la société.
    Pour avoir récemment échangé avec des pasteurs de différentes communautés, dont principalement les adventistes du septième jour, il existe toujours un débat sur les formes de relations à mettre en place avec la société globale. Certains développent l’idée qu’il faille s’arc-quebouter sur les positions de la communauté. C’est pour eux la primauté même si cela entraîne un rejet. D’autres s’interrogent sur la réception du discours dans la société et préfèrent modifier leur pédagogie, quitte à sélectionner des éléments pour faciliter l’accueil du message. Ceux-là sont sensible aux exigences légales et sociétales.
    Cette ligne de fracture, Weber l’a explicitée au travers de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité. L’éthique de conviction renvoie à l’idée, héritée de Kant, selon laquelle une action doit se structurée autour des principes supérieurs auxquels croient le porteur de l’action. De son côté l’éthique de responsabilité est conséquentialiste. Elle se structure autour des effets des actions. Elle s’interroge donc sur la réceptivité sociale de l’action.

    Ces deux conceptions peuvent faire tension. Comment porter une action cohérente avec ses croyances (éthique de conviction) quand se réceptivité sociale peut être négative (éthique de responsabilité) ? Souvent les actions religieuses sont enfermées dans cette étau.

    Aujourd’hui l’adventisme antillais porte cette question, même si elle n’est pas formulée ainsi. Face à une société antillaise traversée par de nombreuses questions (la violence, le chômage, la formation, les évolutions du couple…), les pasteurs adventistes s’inquiètent de la réceptivité de leur discours. Et cela pour plusieurs raisons. J’en retiendrai deux. (1) La première est l’apport de l’adventisme dans la construction d’une société antillaise pacifiée. C’est ce que j’ai toujours formulé autour de l’éthique de responsabilité. A partir des convictions religieuses, il s’agit de sensibiliser sur l’intérêt de se conformer aux exigences divines pour espérer le développement de meilleurs liens sociaux. (2) L’autre question est le niveau de déconversion intergénérationnel. Des enfants d’adventistes sont nombreux à quitter le groupe. Ici c’est le constat flagrant d’une réceptivité négative. Contribuer à faire évoluer la société est un enjeu. Renforcer la plausibilité du discours chez les enfants d’adventistes est un autre dans une société qui propose des discours en concurrence avec ceux du groupe.

    Nombreux pasteurs adventistes semblent vouloir devenir ainsi des « contributeurs » à la vie sociale. C’est une perspective issue de l’éthique de conviction. Les deux questions sont complémentaires. Les déconversions peuvent être comprises comme une incapacité du discours adventiste à donner du sens à la vie sociale, aux trajectoires individuelles dans cette vie sociale. Eviter les déconversions passe par se réinterroger sur la réceptivité du discours dans toute la société antillaise. Si des individus, socialisés dans l’adventisme rejette le groupe, c’est qu’il y a une inadaptation du discours à la réalité. Il faut donc repenser sa pédagogie et son opérabilité face aux enjeux individuels et sociaux.

    A côté de cette vision qui réinterroge le discours, sa pédagogie au regard de sa réceptivité, d’autres cadres religieux considèrent que les normes religieuses sont ontologiquement incompatibles avec les exigences sociales. Etre cohérent, nécessiterait de prendre acte de cette distance inéluctable et incompressible avec la réalité sociale. Il serait donc vain, non productif, de chercher un lien consonant avec les règles de la société globale. Les déconversion au sein même du groupe sont des constats, certes violents, du rejet inévitable. Ce discours est porté par ceux qui sont marqué d’une éthique de conviction. Penser, anticiper les aménagements entre le discours du groupe et les normes sociales (y compris administratives et juridiques) n’est pas concevable pour "les convictionnels".

    Cette dichotomie n’est pas nouvelle. Mais ce qui est remarquable dans l’adventisme antillais est le tournant marqué vers l’éthique de responsabilité. L’idée que l’adventisme peut être un moteur, contributif, au changement social est réel. Reste à mettre en place des actions. Cela ne se fera pas sans tension interne entre les deux éthiques. Mais là encore, rien de nouveau sous le soleil.
    Pour avoir longuement échangé avec des pasteurs adventistes aux Antillais, il faut se rendre compte du grand changement. Le basculement de l’éthique de conviction vers l’éthique de responsabilité se fait au prix de débats tendus. Mais ce basculement semble irréversible tant la demande sociale, y compris dans les communautés locales, pour une discours religieux empirique est forte. Cette observation du terrain permet de souligner que l’adventisme antillais est un espace extrêmement dynamique. Les lectures, les analyses que nous, sociologues, en avons faites au début des années 80 (Raymond Massé) et depuis la fin du XX (Fabrice Desplan) doivent s’inscrire dans un cadre temporel précis. Désormais rendre compte du dynamisme est une grande nécessité, même si personnellement, à la différence de mes collègues j’ai toujours veillé à qualifier de DYNAMIQUE l’adventisme antillais.

     

    Photos extraites de : http://www.adventiste-capesterre.org/vie-eglise/galerie-photos/917-lieux-de-culte-adventiste-en-guadeloupe

     

  • Les enseignants de la Faculté Adventiste de Théologie répondent aux questions autour de la pandémie du Covid-19

    Merci à JL Rolland pour le lien vidéo et l'info

    N'oubliez pas de lire ce que j'en dis sous la vidéo!

    La faculté adventiste de Colonge Sous Salève vient de mettre en ligne une réflexion globale, très intéressante, sur le Covid-19, à partir de questions qui lui sont remontées. Notons qu’il s’agit d’une « réflexion en marche » comme j’aime à le dire au sens du Collège de France, car la découverte successive d’éléments nouveaux sur le coronavirus pousse toutes les disciplines à continuer la construction de la réflexion.
    La vidéo répond sans détour à des questions très sensibles dans une tradition religieuse où le prophétisme et la tentation de lire le monde uniquement par son prisme est présent. De fait, les chercheurs enseignants naviguent dans un cadre qu’ils connaissent parfaitement mais avec le risque de surprendre ceux qui attendent d’eux une confirmation de prophétisme. Il faut souligner qu'aucun interlocuteur est tombé dans la tentation de la fièvre prophétique. La mesure est toujours gardée et la bonne distance toujours présente. Oui, le prophétisme est présent et même omniprésent mais contextualisé, objectivé, alimenté de comparaisons… Surtout les questions auxquelles les enseignants proposent des pistes de réponses sont empiriques, quotidiennes et n’enferment pas dans l’adventisme, même si, et c’est quand même normal, la lecture est adventiste. Quelques-unes de ces questions (mais en réalité toutes) ont attiré mon attention. La première : La crise sanitaire et financière, « avec la notion de ne plus pouvoir acheter ni vendre », sont-elles de signes de la fin des temps ? Les approches théologiques proposées laissent place au prolongement de la réflexion. Une dimension est apparue, celle de l’écologie, de la place de l’individu comme gestionnaire de la création. Et là, il me semble qu’un lien évident peut être fait avec les chroniques de Gérard Fleidzer sur France Info, montrant que c’est dans la promiscuité avec le monde animal, en d’autres termes dans une mauvaise gestion de la création que naît l’essentiel des pandémies ! Cela n'est pas sans écho à la notion de l'homme gestionnaire de la création.
    D’autres questions directes et connexes sont présentes : Est-ce que Dieu utilise les moyens de de destruction ? Est-ce que l’Esprit de Dieu se retire ? Les intervenants attirent sur les risques de telles questions certes légitimes. La question sur la "soumission" aux autorités a été aussi affronté.

    J’ai aussi particulièrement été sensible à la réflexion sur la fin des temps. Pourquoi ? Parce qu’elle est en fait celle qui structure les autres dans un groupe religieux comme l’Eglise adventiste du septième jour, où certains construisent une véritable météo de la fin des temps. Cartographies, relevés d’informations, détections d’intempéries (comme la pandémie), dans l’unique but de s’inscrire dans un catastrophisme sont réalisées par des membres. Et je n’exagère pas. J’ai vu dans mes enquêtes des adventistes avec des cartes chez eux, des chronologies, des fresques, compilant tout ce qui pour eux est signe de fin des temps. Le fait que les chercheurs et enseignants redéfinissent simplement, pédagogiquement la notion de fin des temps permet de dépasser le catastrophisme pour faire de la notion de Signe des temps, une « opportunité, une occasion à saisir » de se réinterroger intimement et sur la place de l’individu dans la société. C’est donc avant tout "une invitation à veiller".

    Dans un groupe religieux où les membres sont sensibilisés à développer une sémantique autour de la parousie, l’exercice n’était pas simple. Être pédagogue en restant fidèle à l’esprit aux fondamentaux prophétiques d’une tradition religieuse, tout en inscrivant la réflexion dans le dynamisme de la construction de la pensée, est un exercice difficile, car pouvant être accueilli comme un exercice de relativisation, d’édulcoration. Les enseignants de la faculté adventiste ont surmonté tous les obstacles. Des réponses pratiques à l’usage de leurs membres et cadres, tout en laissant ouverte l’explication, le raisonnement à tous les éléments non connus qui seraient susceptibles de le conforter ou l’amender.

    Je suis radin en éloge mais là il faut féliciter ce travail mené dans une extrême complémentarité. Et comme je le disais dans la précédente note, nous sommes bien dans un exercice qui montre que le confinement force les communautés religieuses à se déconfiner pour être audibles, compréhensibles pour ses membres et l’ensemble de la société. Exercice réussi