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Rechercher : religion de la santé

  • Jean Arnold de Clermont: ”La commission parlementaire risque de créer des troubles”

    medium_Jean_Arnold_de_Clermont.jpgJe disais ici que s’il existe un groupe religieux qui concentre tous les fantasmes de notre société, ce serait certainement les Témoins de Jéhovah. Je le redis sans être un partisan de leur doctrine. L’audition du responsable du bureau des cultes du Ministère de l’Intérieur semble aller vers la démystification des Témoins. Enfin, malgré le cout politique, l’administration veut considérer les TJ comme une organisation cultuelle. Si les Renseignements Généraux et autres services de l’Etat, qui souvent s’engouffrent dans la thématique du complot ou de la manipulation, considèrent que les TJ regroupent les critères objectifs qui permettent une attribution officielle du titre d’organisation cultuelle et surtout un traitement symbolique lié à ce statut, c’est que vraiment, il serait grotesque de dire le contraire !

  • Quand les propos de Benoit XVI poussent à une autocritique de musulmans sur l'Altérité

    medium_benoitxvi.jpgLe blog discute de l’altérite en se basant sur l’exemple de l’Adventisme. Le but est de montrer la complexité du regard de l’Eglise Adventiste sur elle-même, sur la société, et de différents acteurs sociaux sur l’adventisme. Finalement ce n’est qu’une contribution minime pour mieux comprendre les interactions humaines. De fait, il m’a semblé que je ne pouvais faire l’économie d’un détour par "l’affaire" des propos de Benoît XVI envers l’Islam. Les propos de Benoît XVI lors de la construction d’une réflexion, faisant allusion à des commentaires sur l’Islam et la violence, ont entraîné les remous que l’on connaît. Malheureusement, dans ce débat, les médias ne font pas d’écho de positions venant de musulmans qui, rejetant les propos du Pape, acceptent de faire l’autocritique de leur représentation du Monde Chrétien. A ce titre, je reproduis ici, un article du Soir d’Algérie, journal qui ne veut pas être enfermé dans une identité religieuse, mais se définit comme Kabyle.

    Le journaliste, Ahmed Halli, auteur de cette édifiante analyse s’émeut de la surprise face aux propos du Pape, dirigeant catholique, parlant à ce titre. Mais le plus surprenant reste pour lui le caractère disproportionné de la réaction, qui empêche nombres de musulmans à s’interroger sur leurs propres représentations du monde chrétien, qui dépasse au quotidien l’éventuelle violence des propos du Pape ! Un autre surprise qui est dans le chapeau de l’article et qui n’apparaît pas dans l’extrait est la rapidité avec laquelle des musulmans se sont indignés, à la différence de l’épisode des caricatures de Mahomet. A ce titre il écrit : "A la différence des caricatures offensantes de l’année dernière, la réaction a été quasi immédiate. C’est que la machine de l’indignation est désormais rodée".
    Bonne lecture, en vous rappelant que l’article n’est qu’une illustration d’un autre regard d’un journal Kabyle (précision importante) sur les réactions et surtout l’absence de pertinence dans lesdites réactions.

    En fin de document, le discours de Benoît XVI téléchargeable en PDF. 

  • Mort de hector Bianciotti : Retour sur les coulisses d'une interview et Récitation de Patrick Chamoiseau

    Hector BianciottiEntre les tweets de de Valérie Trierweiler, la défaite annoncée de Ségolène Royal, les matchs de l'Euro en Ukraine, la dégradation par des notes souveraines d'Etats, Hector Bianciotti est décédé. Je ne décollère pas que cette information soit dans les bas fonds de l'information. Tentons ici de participer à un réquilibage en vous invitant à redécouvrir cette académicien. Je ne suis pas un spécialiste de Bianciotti. Pour tout dire, l’œuvre m'est en grande partie inconnue. Mais j'ai eu la chance de le rencontrer et l'impact fut foudroyant.
    En 1999, je travaillais dans un journal associatif sur la culture du Nord, Delirium-Le-Journal. Expérience inoubliable rendue possible grâce à son fondateur Narcisse Adja, mon ami, et des partenariats avec le Furet du Nord, puis la Fnac. Etudiant subissant une année blanche, cette activité permettait de respirer autre chose que les théories sociologiques, de sortir des statistiques sur les groupes religieux et de prendre de la distance avec les discours théologiques que j'analysais.

    Hector Bianciotti, Comme la Trace d'un oiseau dans l'air, Décès d'Hector BianciottiUn matin, Narcisse me déclare qu'un académicien arrive dans quelques heures à Lille et il faut l'interviewer au Furet du Nord et en plus animer la présentation de son livre devant un public. Ma réponse est immédiate, sans appel ; « oui – donnes le livre tout de suite ». Je m'y mets. Je découvre, ce que je savais en théorie : il y a des livres qui ne se laissent pas lire. Il faut donc les lire. L'invité est Hector Bianciotti. Son livre Comme la trace d'un oiseau dans l'aire. La rencontre avec Hector Bianciotti fut exceptionnelle. C'est son accent qui m'a surpris. Oui, dans l'empressement de lire son livre en de préparer son interview j'avais, omis, incroyable, de juste vérifier sa biographie. Mais ce fut un mal pour un bien car il l'avait sans doute remarqué mes tâtonnements. De fait il s'est présenté comme un écrivain argentin. Il insista sur l'intérêt de valoriser ses influences culturelles dans une œuvre et sans savoir comment, en off il me parla de la littérature antillaise. Ce fut une nouvelle leçon. L'inconnu que j'aurai du connaître connaissait ma culture mieux que moi et m'invita indirectement à m'y plonger. Je devenais l'inconnu dans la conversation, je découvrais grâce à Bianciotti mon ignorance, l'inconnue que j'étais devenu pour moi. Délectable moment car l'académicien me disait également son implication discrète auprès d'auteurs antillais. Preuve en est, sous mes yeux, il relisait un manuscrit de Chamoiseau (je ne sais lequel!) à la demande de l'écrivain martiniquais qui visiblement attendait son avis avant publication.

    Je retiens ce moment intense qui n'est pas présent dans l'interview et qui me reviens encore, brutalement à l'annonce de la mort de Bianciotti. Deux phrases lors de notre échange me marquèrent définitivement. La première touche son rapport aux mots et vient de son livre Comme la trace d'un oiseau dans l'eau : « Je ne me souviens pas d'avoir entretenu des rapports paisibles avec les mots ». La seconde, également extraite du même ouvrage, occupa notre échange longtemps et a une valeur morale toute excellente :

    Finalement, 13 ans après cette interview et après être devenu un sociologue qui tente de comprendre les complexités de nos vérités, en particulier dans les groupes religieux protestants, je me dis que Bianciotti avait raison : « La vérité est une étrangère dans ce monde et toute cohabitation à long terme avec elle, devient impossible ». C'était sa seconde phrase dans notre interview et son livre, celle que je garde comme un héritage personnel.

    Bon vent cher Hector.

    Relisez la version intégrale de l'interview de Bianciotti sur les archives en ligne de Delirium-Le-Journal, réalisée par mes soins en 1999.

     

    En complément, je vous porte cette Récitation pour Hector Bianciotti reçue de Patrick Chamoiseau, puisque vous l'avez compris, les deux hommes se connaissaient depuis longtemps

     

    Il y aura sans doute une bourrasque rétive sur la Pampa, un soupir italien dans les lettres les plus belles, et bien sûr le tressaillement de cette langue de France offerte à l'autre imaginaire  ­­̶  venu de loin, venu d'ailleurs et de nulle part  ­­̶  soumise à la vision subtile, océanique, et tellement large des grands lecteurs. Toute l'origine projetée dans l'horizon, tant de langues désirées, de passages assumés, sous l'arc-en-ciel des sentiments ! J'ai gardé la douceur de la voix, les beautés de l'accent, l'élégance inscrite dans une majesté simple, la courtoisie princière, cette ouverture aux étrangetés créoles du jeune apprenti romancier accueilli à l'entrée du palais, et puis cette présence fidèle, l'exigence attentive…

    Alors voilà : ce qui hurle aujourd'hui, qui hurlera longtemps, à chaque paupière et dans chaque ronde du sang, ce qui suspend la perte et qui défait l'absence, Hector, c'est tout l'honneur d'une amitié, et d'une reconnaissance, et d'une lumière très proche du plus profond vivant, instruite des mutations de l'amour, soucieuse des plus beaux indicibles de la littérature élevés aux longues spirales du chant et aux murmures intelligents de la mélancolie.

    Patrick CHAMOISEAU

     

    Relisez la version intégrale de l'interview de Bianciotti sur les archives en ligne de Delirium-Le-Journal, réalisée par mes soins en 1999.

  • Nafissatou Diallo : l'identité et la photo de la victime de DSK pour des questions

    nafissatou diallo ophélia,photo victime dsk,identité victime dsk

    Un peu de buzz ne fera pas de mal au blog. Pour cela rien ne vaut de revenir très rapidement sur l'affaire DSK en se posant des questions simples. Et, s'il vous plait, allez jusqu'à la fin de l'article.

    Quand j'écoute les commentaires, j'ai l'impression que la victime présumée est DSK et la coupable présumée cette femme de chambre. La justice américaine est écrasée dans les commentaires. Les journalistes trouvent normal de cacher un secret de polichinel, visiblement, que serait l'enclin exagéré de DSK pour les femmes. Le pire c'est qu'ils argumentent de plus en plus pour justifier cette posture. Mais moi je ne suis pas en accord avec cette démarche qui se cache derrière une pudibonderie éthique. Alors posons quelques questions ?

    Si DSK est coupable de simples gestes déplacés ou d'une grave agression, quel est le degré de complicité passive de journalistes ? S'ils avaient plus souvent fait écho à ce qu'ils disent maintenant savoir de longue date, en serions nous là ?

    Deuxième question : quand je regarde les images et les commentaires je concède des excès. Et le sentiment majeur qui revient est une pitié. Mais n'est-ce pas le résultat recherché ? Ne faudrait-il pas plus avoir pitié de cette femme qui se trouve au centre d'une affaire mondiale ?

    On critique la justice américaine, mais n'y a t-il pas une noblesse à voir traiter de manière identique les petits et les grands. C'est pourtant le souhait de tous les individus. Mais une fois qu'il est appliqué au détriment de DSK, c'est l’offuscation générale. Si j'étais cette femme, je serai heureuse de savoir que mon cas est traité avec équité malgré le statut social de l'individu en face. Là, la justice française doit prendre des leçons. Petits et grands au même niveau.

    nafissatou diallo ophélia,photo victime dsk,identité victime dskEn criminologie il y a un acquis : dans les grandes affaires (crimes en séries, affaires people et médiatiques) souvent la victime est oubliée dans l'histoire, alors que les coupables ont le nom gravé dans le marbre. Inutile de tomber dans les excès féministes, mais l'heure est venue de donner un visage et un nom à la victime supposée de DSK. Pour la Tribune de Genève elle s'appellerait Nafissatou Diallo, guinéenne de 32 ans, mère d'une jeune fille de 16 ans. Elle habiterait le Bronx et est désormais sous protection policière. La justesse des informations, jusqu'à son identité ne sont pas certaines. Mais bien plus, un nom, un visage, non pour faire d'elle une éternelle victime, mais celle qui symbolisera peut être pour la France la possibilité d'une équité judiciaire. On peut critiquer encore les Etats-Unis pour les manquements de leur justice, mais certainement pas à partir de cette affaire.

    Une dernière chose : coupable ou pas, et si le penchant exagéré de DSK pour les femmes (lui même le dit dans Libération) ce serait exprimé outrageusement, scandaleusement alors qu'il porterait les couleurs socialistes en 2012 à l'élection présidentielle ? Pire et si c'était après avoir été élu à l'Elysée ?

    Des réponses ?

  • Quand LePost.fr fait du buzz sur le dos de l'aide des Témoins de Jéhovah au sauveteurs français en Haïti

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    Dans la note du 24 janvier j'expliquais que les premières structures humanitaires opérationnelles en Haïti étaient religieuses. Adventistes, baptistes ou encore jéhovistes disposent de réseaux humanitaires rompus et qui connaissent parfaitement le terrain haïtien. L'actualité a mis en évidence des risques de dérives avec "l'enlèvement" d'enfants par des baptistes. Reste encore à éclaircir cet épisode. Mis à part ce fait dramatique, la religiophobie d'analystes vient de toucher un sommet.


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    Ne disposant pas des moyens nécessaires pour intervenir, les secouristes français ce sont approvisionner auprès de Témoins de Jéhovah. Même les individus les plus antireligieux seraient satisfaits de cette situation puisqu'in fine il s'agit de secourir des gens dans le besoin. Mais non, LePost.fr avide de créer le buzz créé une polémique à partir d'un reportage de Telelibre en se basant sur la frustration des sauveteurs français. S'il est dommage que les services humanitaires français n'aient pas toute la logistique nécessaire, il est cependant anormal d'être choqué de l'aide trouvée auprès des jéhovistes. Ce sont les réseaux religieux, y compris jéhovistes qui portent le plus d'aide à la population haïtienne alors que les services d'Etats étaient occupés à rechercher quelques privilégiés dans les bâtiments de l'ONU et les hôtels.
    Adventistes, jéhovistes, baptistes ou encore les quelques musulmans ont assisté les premiers la population haïtienne. De plus, surtout pour ce qui est des groupes protestants d'essence américaine, ils sont en contact permanent avec la population. Ils ont aussi bénéficié de l'arrivée de la puissance américaine pour faciliter leur approvisionnement. Bref, les bras armés de la survie auprès des plus démunis parmi les plus pauvres sont les organisations religieuses là où l'Etat haïtien fait défaut et les priorités de l'aide des Etats portaient à questionnement, sinon plus. Ainsi à la place d'une critique sans fondement suite à l'aide obtenue chez Témoins de Jéhovah par les humanitaires français, Lepost.fr trouverait mieux à redire sur les logiques étatiques. Mais là ce serait demander un travail de journalisme ! En attendant, ce sont les groupes religieux critiqués qui aident avec le plus d'efficacité. L'important est leur efficacité.

    Mais ce qui est bien dans cette histoire, ce sont les commentaires des internautes. La majorité comprend que la priorité est à sauver des vies. Un commentateur sous le pseudo VYCanisMajoris écrit: "
    Et alors, vous auriez préféré qu'ils leur mettent des cataplasmes de Nutella ? On prend les moyens là où les trouve. Et tant mieux s'il y avait des témoins de Jéhovah".

  • Les débuts de l’adventisme : William Miller entre en scène (de JL Chandler)

    4fb8334757aca52c84e4d9837920b70b.jpgAu début du XIX ème siècle, l’espérance biblique du retour du Christ est oubliée. Pour deux raisons. Pour les critiques de la Bible, c’est un livre suranné, sans historicité, et dans le monde chrétien, on croit être à la veille d’un millénaire de paix universelle (lire la note précédente). A contre courant de cette atmosphère générale, des commentateurs bibliques examinent les prophéties avec une grande intensité. Ils arrivent à une conclusion bouleversante : le Christ va bientôt revenir. Pour répandre la nouvelle, personne ne saura mieux captiver l’attention des foules que l’américain William Miller (1782-1849), un invraisemblable candidat pourtant au départ. C’est le moins que l’on puisse dire.

  • Josiah Litch annonce la chute de l’empire ottoman (de J L Chandler)

    942d977bfb53342b7bae61a0ce4bdf59.jpgL’année 1840 marque le vrai début du mouvement de réveil millérite. En effet, en décembre 1839, William Miller rencontre Joshua Himes qui devient son lieutenant et l’organisateur hors pair de la proclamation du retour du Christ. Mais surtout, à partir de 1838, Miller reçoit l’appui tant espéré d’un certain nombre de pasteurs, notamment de Josiah Litch qui va annoncer ce message avec une plus grande force.

     

    Une prédiction audacieuse

    Au début de l’année 1838, Dr. Josiah Litch (1809-1886), un médeçin et un pasteur méthodiste de la ville de Philadelphie en Pennsylvanie, lit à la requète d’un ami un livre de William Miller dans le but de réfuter ses arguments. A sa surprise, il est totalement satisfait. De son propre aveu : « Les arguments étaient si clairs, si simples et en outre si scripturaires ». Il adhère immédiatement au mouvement millérite.

  • Les témoins de Jéhovah: Leurs aïeux et leurs cousins spirituels - De Bernard Blandre

    Présentation de l'éditeur:

    Le recueil d’articles de Bernard Blandre éclaire l’origine des témoins de Jéhovah, qu’il faut chercher dans l’adventisme au XIXème siècle. Après avoir attendu le retour du Christ en 1843-1844, les adventistes se sont répartis dans de nombreux groupes parmi lesquels les adventistes de l’âge à venir et les chrétiens adventistes qui ont inspiré les croyances des maîtres à penser du jeune Charles Taze Russell.

    Russell a souffert dans son enfance des décès de deux de ses frères, d’une sœur et de sa mère, ce qui l’a amené à s’interroger sur l’immortalité de l’âme, à rejeter la croyance à l’enfer et à adhérer à l’adventisme qui niait ces doctrines. Avec un petit groupe de parents et d’amis, il étudia la Bible à la lumière des publications d’auteurs adventistes, notamment George Stetson, George Storrs et plus tard Nelson Barbour. Toutefois l’influence sur lui de H.B. Rice qu’on pouvait soupçonner s’est révélée nulle. Sa formation d’homme d’affaires dans les entreprises de son père lui a permis de fonder le Société de la Tour de Garde, l’outil de la propagande des témoins de Jéhovah.

     

    Bernard Blandre est professeur agrégé d’histoire retraité. Il a fondé l’Association d’Étude et d’Information sur les Mouvements Religieux pour laquelle il écrit nombre d’articles. Il a aussi publié Les témoins de Jéhovah- un siècle d’histoire (Desclée de Brouwer) et Les témoins de Jéhovah (Brepols). 

     

    Prix : 35,90€ : Prix de lancement avant le 26 août 2017 : 28,90€

    Disponible bientôt sur Amazon et déjà sur le site de l'éditeur

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  • Une pièce manquante au puzzle de l'histoire de l'Eglise adventiste et pour sa compréhension en France

     

    Mervyn MaxwellLe titre surprend et attire votre attention. Sur tweeter où ici moins, vous l'avez remarqué, je me replonge avec détailles dans l'histoire de l'Eglise adventiste. Plus je nage dans cet océan de biographies, de monographies, d'archives, d'ouvrages, plus ma conviction qu'il manque une information centrale se conforte. En effet, le lien entre les influences d'intellectuelles européens et/ou non chrétiens sont faiblement mentionnées.

    William Miller, réformateur dont l'Eglise adventiste du septième sera un surgeon du millérisme qu'il a participé à construire, a lu Thomas Paine, Voltaire, l'histoire des treize colonies. L'influence des révolutions européennes était forte au travers des auteurs qui l'ont passionné. Les thèses libérales au travers Adam Smith et Paines comme critique transparaissent dans son raisonnement, notamment dans le rapport à l'Etat et donc l'idée d'une fin de l'Etat à travers la parousie.
    Il ne faut pas oublier que Miller était un acteur du « Nouveau monde », prolongement de la Vielle Europe. Rendre compte de l'Eglise adventiste du septième dans son développement, c'est aussi reconsidérer ce lien. Aujourd'hui les chroniques, travaux historiques qui reprennent ce lien entre intellectuels non chrétiens, voir anti chrétiens et empreinte sur la SDA par le Millérisme, le postmillérieme et la SDA elle même, restent à densifier ou faire exister. Par exemple, il est quasi impossible de penser que Miller n'était pas au courant des critiques faites aux lois britanniques dans les Amériques. Les pamphlets de Paines ne purent le laisser insensibles, et là outre des sporadiques incursions, les historiens n'ont pas encore lever l'essentiel. Il en va de même pour l'influence d'Ingersoll Robert, prédicateur, avocat de renom, membre du parti Républicain qui influença plusieurs penseurs protestants dans la deuxième partie du XIXe siècle au moment de l'établissement officiel de l'Eglise adventiste du septième jour.
    Un autre exemple : les influences du protestantisme américain ont été soulevé. Mervyn Maxwell l'a largement synthétisée. Par contre l'influence européenne a été circonscrite au Réveil, à la Réforme luthérocalviniste. Cependant une forte influence intellectuelle vaudoise apparaît par la connaissance que Miller a de Valdo. Là aussi le chantier n'existe pas, même s'il a été énoncé par Blandre et Jean François Mayer dans la revue Notre Histoire de décembre 1986.

    Le chantier est immense, j'en flirte en espérant de voir des travaux d'historiens combler cette pièce manquante à la compréhension de l'Eglise adventiste du septième jour. Les autres mouvements protestants d'essence américaine n'ont pas ce vide biographique. Certainement parce qu'ils ont une histoire qui a été beaucoup plus étudiée par différents regards. C'est peut être là, qu'il faudra commencer à remettre les pieds pour constater les ponts communs.

    On arrive ainsi à l'intérêt majeur de ce travail selon moi. Compléter l'histoire de l'adventisme ne doit pas se faire dans le but de combler les rayonnages de bibliothèque. Ce sera une finalité indirecte ! L'objet est de comprendre le développement de la SDA et de voir comment, dès les premières heures se sont construites des orientations encore perceptibles aujourd'hui où qui ne sont plus. Ces donc comprendre plus simplement les freins, les particularités, les atouts, et pour reprendre l'expression de Richard Lehmann « la valeur ajoutée » de l'Eglise adventiste du septième jour.
    Comme je l'écrivais dans l'Atlas des minorités religieuses à paraître, il y a un fonds certainement sous exploité par les historiens qui aiderait, à savoir les archives de la SDA à la Faculté adventiste du Collonges enrichies par Guildo Delameilleure.

     

  • Le débat sur le débat autour de l'homosexualité dans l'Eglise adventiste du 7e jour de France

    sda kingship,eglise adventiste du septième jour de la parentalité,eglise adventiste du septième jour homosexuelle

    Il ne faudra pas dire, chers(es) lecteur, que le présent article déclare que l'Eglise adventiste du septième jour est favorable à l'homosexualité.
    Il ne faudra pas dire non plus que le présent article déclare que les dirigeants adventistes sont homophobes ! C'est le contraire. Je sais la capacité à mal lire de nombreux.

    Le Magazine adventiste, une revue adventiste Suisse a publié en 2016 un numéro qui a été largement souligné et apprécié en raison de son ouverture par les commentateurs. Cependant en interne il a ravivé une minorité de cadres conservateurs au point que certains ont censuré (fait incroyable) ledit numéro en empêchant son accès à des membres. Pourquoi tant de tohubohu autour d'un article des plus classiques sur l'homosexualité ?

    L'homosexualité a toujours été source de tension en adventisme. Aux USA, l'Eglise adventiste du septième jour de la parenté (SDA Kinship), courant issue de l'Eglise adventiste du septième jour (SDA), illustre les conséquences organisationnelles des difficultés de ce débat. SDA Kinship regroupe des adventistes du septième jour homosexuels qui ont quitté (et/ou qui ont été radié de) l'Eglise adventiste du septième jour.
    La tension entre la SDA et SDA Kingship fut un temps extrême. La première reprochait à l'autre une utilisation abusive du nom de SDA (d'adventiste du septième jour), nom déposé. De plus la proximité des noms pouvait être source de confusion. La SDA entrepris en 1987 un procès contre SDA Kingship pour une utilisation abusive du nom de SDA. La Cour de Californie statua en 1991 en faveur de Kingship. La SDA a choisi de ne pas faire appel et d'en prendre acte.
    Depuis, le succès des activités de prévention contre les MST de SDA Kingship et son activisme pour toucher les individus stigmatisés en fonction de leurs pratiques sexuelles ou de leur origine, ont entraîné une reconnaissance et une cohabitation certes limité, entre SDA et SDA Kingship. Cependant il existe peu de rapport officiel entre les deux groupes, des membres de la SDA reprochant à SDA Kingship le mini schisme crée. Mais c'est une situation extrêmement banal dans l'histoire des courants religieux.

     En Europe, particulièrement en France, l'Union des adventistes du septième jour a mis en place une commission éthique qui a publié des déclarations où la SDA marquait son positionnement théologique face à l'homosexualité tout en insistant sur la nécessité d'accompagner les homosexuels. Ces déclarations marquèrent une forte ouverture. Cependant elles ne furent pas suffisamment utilisées au point que nombres d'adventistes ne connaissent pas leur existence.
    L'article du Magazine adventiste va dans le même sens : affirmation de la théologie condamnant l'homosexualité et nécessité d'accompagner, d'accepter l'homosexuel. En ce sens il faut certainement saluer le travail de la commission d'éthique et celui du Magazine. Cet article est une traduction d'une version américaine, illustrant le grand progrès sur cette question réalisé au USA par la SDA.
    Pourtant, malgré les soins pris l'inévitable arriva. Un courant de pasteurs, ultra minoritaire et conservateurs, non représentant de membres, soulève tous les leviers procéduraux possibles pour empêcher la diffusion du numéro d'ouverture du Magazine adventiste. Certains ont même refusé de distribuer dans leur communauté un numéro de la Revue adventiste. Il est intéressant de remarquer que c'est par la bureaucratie (au sens de Weber) et non par la construction d'une argumentation théologique et sociale qu'ils manifestent leur opposition.

    Le profil de cette minorité interroge. Conservateurs, majoritairement ultramarin, ils foulent au pied la belle avancée de la SDA sur l'ouverture vers les minorités sexuelles et discriminées. Surtout en affirmant son opposition vis-à-vis de l'homosexualité, en notant l'évolution du cadre législatif et surtout en indiquant son souhait d'avoir une relation apaisée, d'accompagnement, envers les homosexuels, l'Union des Eglises adventistes avait trouver un point d’équilibre. Celui-ci est menacé aujourd'hui.

    Il y a plus de 10 ans de cela (et oui...) j'interviewais un couple, homosexuel, dont un était un ancien adventiste. En lisant Le Magazine adventiste et sa Revue j'ai repensé et réécouter l'enregistrement. L'individu m'indiquait avoir quitté la SDA pour « ne pas mettre les gens mal ». Il ne voulait pas être source de conflit tout en indiquant « tous les gens que je connaissais et aimais étaient des adventistes. (…) je devais quitter une église que j'aimais, des gens que j'adorais, sans savoir ce que j'allais devenir ». Dans le privé, il s'occupait d'un de ses parents devenu grabataire. Mais de plus en plus se fut son compagnon qui s'en occupait au point de recevoir les remerciements de toute une localité. J'avais rencontré ce parent grabataire qui me confirmait la situation. Adventiste, elle me disait « mon petit fils est homosexuel. Je crois qu'il se trompe, mais pourtant c'est son compagnon qui exerce tous les jours la charité auprès de moi. Et je me retrouve à prier Dieu de me les garder ! »

    No comment.

    Que retenir : l'homosexualité reste un enjeu de débat dans l'Eglise adventiste du septième jour, y compris en France malgré la pédagogie d'ouverture mis en place par l'Union. Cependant, elle doit composer comme toute organisation religieuse avec les conservateurs qui n'arrivent pas à dépasser leur méconnaissance de l'autre. Leur apprêté à défendre un adventisme fantasmé loin des textes, archives et enquêtes est tellement ancrée qu'ils n'hésitent pas à censurer le savoir de membres. Heureusement, pour l'avoir vérifier personnellement, les membres qui ont eut accès à ce numéro de la Revue l'ont bien accueilli, même s'il a suscité des débats. Il faut dire que la conclusion du numéro est sans appel :

    « Quel est, finalement, l’enjeu dans ce débat ? La vie d’hommes et de femmes... ».

    Certains obnubilés par des positions partisanes l’oublis. Et c'est dommage. Heureusement que cette église marque une position officielle d'ouverture facilement acceptée par ses membres, mais difficilement compréhensible pour une extrême minorité de cadres. Les polémiques passent et s'évaporent et il restera certainement le bon travail réalisé par la Commission éthique de l'Union des adventistes du septième jour sur les questions de société, dont les relations intimes entre personnes de même sexe.

  • Une piste de solution au ”Mouvement des gilets jaunes” : l'instauration de midterms à la française

    Gilets jaunesLe rapport à l’Etat est aussi requestionné par les gilets jaunes avec le Référendum d’Initiative Citoyenne. Les tutoriels se multiplient sur YouTube pour l’expliquer. Il révèle toutefois un besoin de traverser les législatures par plus de liens entre citoyens et politiques.
    Sur le rapport à l’Etat un début de solution existe et me semble simple. Il ne répond pas à toutes les questions, mais devrait être regardé sereinement. De quoi s’agit-il ; de la déconnexion entre élection présidentielle et élection législative. Avec l’adossement des législatives à la présidentielle, le quinquennat devient trop facilement un kit de la toute puissance présidentielle. Les députés sont aux pas, le sénat une « basse chambre basse ». La déconnexion de l’exécutif avec la populace devient inéluctable.

    En faisant des législatives des élections de mi-mandat à la française, cela aurait pour avantage de rééquilibrer le quinquennat et la Ve au bénéfice de dêmos. C’est connu: le pouvoir n’a d’hygiène que si les urnes et non la rue forment une épée de Damoclès au-dessus des décideurs, en jugulant le populisme. Il faut revenir à cela. A défaut la légitimité se déplace logiquement dans la rue. Organiser ce changement n’est pas simple avec le pouvoir de dissolution et les télescopages de calendriers électoraux. Mais là ce sont des questions techniques visiblement élémentaires pour les constitutionnalistes. L’imposition de législatives obligatoirement deux ans par exemple après la présidentielle est une piste, quitte à interrompre des mandats.

    La démocratie française a besoin de respiration et d’encrage. Les midterms à la française seraient un début de discussion de solutions rapides et concrètes. Elles n’éliminent évidemment pas les autres pistes et même restent compatibles avec toutes sans exception (si on fait abstraction de l’anarchie).

  • Alors dis moi, c’est quoi un adventiste (4): des légalistes ? Première partie.

    94d841b14503a667f238a0ca1c9e1a36.jpgReprenons notre tentative de définition de l’adventisme au travers de ce quatrième épisode de notre série « Alors dis-moi, c’est quoi un adventiste ? ». Dans les dernières notes sur ce point je vous proposais de considérer l’Eglise Adventiste à partir de ses normes et valeurs d’une part, c'est-à-dire ce que nous sociologues appelons « structure formelle ». D’autre part de manière implicite je mobilisais également les représentations des adventistes. Pour faire simple il s’agit simplement des idées, croyances que nous pouvons relever chez les adventistes. Ce point est important car il permet de mettre en évidence la pluralité de représentations chez les adventistes. Cela démontre d’ailleurs que nous sommes bien dans un groupe où une diversité existe. Je notais que la notion d’adventisme doit idéalement être détachée de l’Eglise Adventiste qui en est une expression institutionnelle forte. Cela permet de ne pas oublier le caractère transconfessionnel de l’adventisme, puisque ce concept est présent d’autres groupes millénaristes messianiques. L’attente du Messie (Comme le traduit le nom d’Adventiste) est également présents dans plusieurs religions n'appartenant pas l'espace judéochrétien. Concernant le catholicisme, Jean Séguy notait il y a peu de temps de cela des traits adventistes dans le catholicisme. Voilà qui loin des démonstrations permet de faire la différence entre le concept « adventiste » et « l’Eglise Adventiste ».
    L’Eglise Adventiste est numériquement la principale organisation typiquement adventiste du monde protestant. Toutefois, au travers de l’Eglise Adventiste il y a me semble t-il la collusion organisationnelle la plus forte avec le concept dans l’espace protestant, faisant d'elle une sorte de prototype du groupe messianique millénariste comme le notait Henri Desroche dans son dictionnaire des millénarisme de l'ère chrétien.

  • Jean François Mayer ouvre le site ”Orbis.info”

    JF Mayer.JPGJean Fraçois Mayer, très actif sur la toile au travers des sites de Religioscope, l'Institut Religioscope, et www.mayer.info ouvre un blog Orbis. La première contribution sur le Temple Solaire est à ce titre remarquable et remarquée. Lancée fin janvier 2010 Orbis a sans doute un bel avenir dans un espace du Net qui a besoin de telles initiatives. Indiscutablement Orbis animera la blogosphère des analystes du fait religieux. Auteur de Internet et religion Mayer montre ici son dynamisme particulier pour la diffusion du savoir des sciences humaines appliquées au fait religieux. Mais pourquoi une telle initiative ? Il répond dans la rubrique A Propos de ce blog. Pour faire simple je vous porte ici ce que Mayer précise.

     

    Pourquoi avoir créé Orbis.info, alors que son auteur publie déjà plusieurs sites?

    Le but de ces pages est d'y publier des informations et commentaires qui ne trouveraient pas leur place sur d'autres sites dont je m'occupe. Souvent, en lisant par exemple un livre ou un article, il m'arrive de vouloir partager une information que j'y trouve. Parfois, je souhaite apporter un commentaire qui ne me semble pas naturellement destiné à l'un des sites dont je m'occupe. Il serait possible de mettre en ligne ces éléments sur un compte Facebook, mais cela ne me semble pas être le médium le plus approprié pour cela. J'ai donc décidé de publier ici, de temps en temps et sans obligation de régularité, des textes qui, je l'espère, pourront intéresser certains de mes lecteurs, connus ou inconnus.

    S'agit-il dun blogue?

    L'idée est en effet assez proche d'un blogue. La différence est que je n'activerai pas, la plupart du temps, la possibilité pour les visiteurs deInternet et religion.jpglaisser des commentaires, même s'il est possible que je choisisse parfois cette option pour des textes précis, qui me sembleraient inviter des avis et remarques.

    De quoi y sera-t-il question?

    Certainement pas de mes états d'âme ou de ma vie quotidienne, sauf exception! Je pense y aborder des sujets qui m'intéressent dans différents domaines. Les sujets relatifs aux religions y auront donc bien entendu une place, mais pas exclusive. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de choisir tout simplement comme nom de domaine pour ce site orbis -un mot latin aux multiples significations, selon mon dictionnaire, notamment: rond, cercle, table ronde, disque, roue, cours de l'année, cours des événements, ensemble de connaissances, le monde...

    26 janvier 2010, Orbis.info de Jean François Mayer

     

     

  • Petite brève à partir du Covid-19 et la gestion adventiste en France Hexagonale

    Coronavirus, Eglise adventiste du septième jour.Le coronavirus (covid-19) a touché, via un rassemblement à Mulhouse le protestantisme. En fait il n’y rien d’extraordinaire si on regarde les lois épidémiologiques. Un rassemblement d’individus dont certains venaient de zones exposées, ou ont été en contact avec des individus exposés, entraîne ipso facto une extension de l’épidémie. Toutefois, ce constat a des conséquences organisationnelles et théologiques importantes pour certains groupes. En effet, les organisations protestantes qui mettent en exergue la primauté du miracle sont sujets à critiques vue qu’elles sont également exposées aux contaminations. Mais en sociologie nous le savons, et l’histoire est rempli de leçons du même type, les groupes en question peuvent construire une stratégie basée sur la dissonance cognitive. En effet, il s’agira de trouver des justifications à la contamination via les rassemblements protestants pour renforcer les croyances et pratiques sans prendre de distance critique.

    Quoi qu’il en soit, les contraintes hygiéniques modifient les relations au sein des groupes religieux comme dans le reste de la société. Se tenir à distance, ne plus serrer la main, éviter les embrassades sont des changements importants. Les responsables repensent ainsi les règles de sécurités et d’hygiène. Certains groupes lisent les épidémies comme un signe de la parousie, d’autres, bercent plus volontiers vers une rationalisation. C’est plutôt la tendance actuelle dans l’adventisme. Sur certains sites officiels, l’Eglise adventiste n’hésite d’ailleurs pas à reprendre les recommandations officielles et à mettre des liens vers les sites gouvernementaux.

    coronavirus.jpgIl faut dire que le rationalisme scientifique médical est en terre favorable dans l’adventisme. Rappelez les normes sanitaires, les contraintes hygiéniques, c’est aussi une forme de retour aux sources de la SDA qui très tôt a considéré le volet sanitaire comme une composante intrinsèque de son offre religieuse. De plus, cela permet de montrer l’actualité de l’hygiénisme adventiste. Mais cet hygiénisme ne berce pas dans la naïveté car il ne promet pas un évitement du virus, mais une baisse de la probabilité de contamination dans les contextes où les recommandations peuvent s’appliquer. C’est ainsi l’occasion pour le groupe de mettre l’accent sur la prévention, notamment alimentaire par un repas végétarien équilibré, pour renforcer les défenses de l’organisme. Ainsi il ne faut pas être surpris de voir la SDA fermer des lieux de cultes sans difficulté majeure en France. En d'autres lieux rien est aussi évident!

    Avec le Cov-19 l’adventisme dans son offre officielle et structurée bureaucratiquement fait partie des groupe religieux qui ont une approche scientifique d’abord des virus. Il est ainsi à l’opposé des fameuses Eglises de guérison que Régis Dericquebourg avait mis en évidence. La SDA montre bien qu’elle demeure une église de la santé, une organisation qui offre un cadre de préservation de la santé en contexte religieux.

  • The Da Vinci Code Decode

    La sociologie nous apprend que le Da Vinci Code fait parti de ces ouvrages qui alimentent un mouvement ésotérique. Concluant une journée d'étude sur l'ésotérisme organisée par R. Dericquebourg et JP Laurent, Emile Poulat nous relatait dans une pédagogie dont il est seul capable, que l’ésotérisme est un lieu qui déconstruit les représentations religieuses, pour en retenir des éléments variés et reconstruire une ascèse empreinte de mystères et d’une cohérence qui n’est qu’apparence [les mots sont de moi]. Poulat insiste sur le fait qu’après avoir été contenu à différents moments de l’histoire, aujourd’hui l’ésotérisme profite du relativisme ambiant. Si autrefois il était pris dans une tenaille entre religion et sciences, désormais il s’alimente du relativisme qui touche ces deux blocs. Ce relativisme critique permet au sociologue aujourd’hui de parler d’ultramodernité.
    Le Da Vinci Code est pour le sociologue certes un prodigieux génie littéraire, qui trouve sa source dans le délitement ultramoderne des frontières idéologiques et des valeurs.
    La réaction adventiste face à la montée du Da Vinci Code doit être avant tout perçue comme une réponse au décloisonnement ultramoderne qui s’illustre par un bricolage religieux. Les individus construisent leur vision du monde à partir de différentes religions et mouvements philosophique, politique, philanthropique, etc. Le hic c’est que l’adventisme semble réagir dans la logique de la rumeur. En effet, la série de programme TV et l’ouvrage semblent, selon le BIA, conçus comme un démenti. On sait depuis longtemps et surtout avec Morin dans son ouvrage La rumeur d’Orléan qu’une telle réaction est bénéfique pour la rumeur, surtout quand celle-ci se fonde sur des amalgames de faits et des constructions imaginaires. De plus l’effet de cette démarche se déculpe souvent quand le démenti se veut scientifique, comme c’est le cas du The Da Vinci Code Decode.
    A décharge, l’Eglise Adventiste du 7ème Jour et l’ensemble des groupes religieux qui veulent éclairer les lecteurs du Da Vinci Code, à commencer par leurs membres, sont pris au piège. Elles sont contraintes de montrer qu’elles ne sont pas dupes et font la différence entre construction romanesque et la "réalité théologique". Si elles donnent une place prépondérante comme le fait l’adventisme au messianisme et à la parousie, elles sont dans l’obligation de devoir informer sur ce qui leur semble être "la véritable information" pour que les individus se préparent au salut. Le choix de séries télévisées et surtout le nom du livre The Da Vinci Code Decode, semble être, pour moi qui est fait mes recherches dans une Unité de Formation consacrée à la Communication, une stratégie forte intéressante, puisqu’elle tente de renverser la logique de confusion du Da Vinci Code sur ce dernier. A voir si la tentative est une réussite en lisant l’ouvrage et en visionnant les programmes.